Soudain, la France fait peur aux Néo-Zélandais

  • Antoine Dupont - Six Nations 2020 - Getty Images
    Antoine Dupont - Six Nations 2020 - Getty Images
Publié le Mis à jour
Partager :

Si les Bleus ont hérité de la Nouvelle-Zélande pour un choc au sommet dès les phases de poule, pas sûr qu'ils soient les grands perdants. Chez les nations du premier chapeau (Afrique du sud, Angleterre, pays de Galles et Nouvelle-Zélande) le message du " tout sauf la France " était largement diffusé à l'aube du tirage au sort, lundi. Et la presse néo-zélandaise met son équipe en alerte...

En France, le tirage au sort qui a offert lundi, aux Bleus, la Nouvelle-Zélande dès les phases de poule de la Coupe du monde 2023, a évidemment été largement commenté. Avec enthousiasme. " C'est une équipe merveilleuse. En rugby, tout le monde aime la Nouvelle-Zélande et les All Blacks. Ce serait un challenge immensément excitant que de les affronter dès le premier match, sur notre sol, dans notre stade. Nous aimons les All blacks. Nous les aimons " pour Fabien Galthié. " Franchement je suis heureux d’affronter les All Blacks " pour le capitaine Charles Ollivon, au micro de RMC. " On connaît le palmarès des Néo-Zélandais, on sait qu’à chaque compétition ils finissent soit en demie, soit en finale, soit vainqueurs. On les connaît. C’est excitant de pouvoir jouer contre eux. "

L'enthousiasme des Bleus n'est pas forcément partagé, de l'autre côté du globe. Les Bleus, équipe à la progression très nette en 2020 et portée par une nouvelle génération déjà impressionnante, font à nouveau peur.

Lundi matin, dans la presse anglo-saxonne et en prévision du tirage au sort, partout ce même message : " Tout l'enjeu sera d'éviter la France, en phase de poule " pour le Daily Mail ou le Telegraph. Le premier plaçait les Bleus parmi les prétendants au sacre mondial, en 2023. Le second les donnait favoris.

"Une équipe de France en feu"

Avec la sélection de Fabien Galthié dans le chapeau 2, les quatre nations du chapeau 1 (pays de Galles, Nouvelle-Zélande, Afrique du sud et Angleterre) voyaient ici l'enjeu majeur du tirage au sort. Ce sont les All Blacks qui on finalement hérité des Bleus. Et, déjà, les messages de crainte transparaissent dans la presse néo-zélandaise. " Avec la France, chez elle, le tirage au sort a été défavorable aux All Blacks qui auront fort à faire " écrivait simplement ce mardi le New Zeland Herald.

Le site Stuff, media majeur en Nouvelle-Zélande, poussait plus loin l'analyse de la confrontation en l'incarnant par les deux sélectionneurs. Ian Foster, d'abord, dont le contrat ne court que jusqu'en 2021 et dont la première année à la tête des All Blacks est largement critiquée. " La NZRU n'a pas encore fait savoir si elle renouvellera son contrat ou si elle remettra son poste en jeu. Mais une chose est déjà sûre : celui qui sera à la tête des All Blacks en 2023 pourrait se heurter à une équipe de France en feu."

La suite est un portrait plus nuancé de Fabien Galthié, entre la réalité pragmatique des résultats et la personnalité clivante du sélectionneur du XV de France. " Il est un personnage polarisant, pour le dire gentiment. Ce n'est pas un géant par la stature, mais les histoires de lui qui fustige verbalement ses troupes font grimacer. Pourtant, Galthie est bien considéré mondialement pour son sens tactique et son intelligence. " Le dernier match des Bleus, sur la pelouse de Twickenham début décembre, a visiblement marqué les esprits : " Malgré une équipe très largement remaniée et qui ne cumulait que 68 sélections, le deuxième plus faible total de l'histoire des Bleus, Galthié avait prévenu : "Je vous assure que nous prêts pour ce match." Il avait raison et c'était là un nouveau coup de semonce adressé à la planète rugby. Les All Blacks, comme les autres nations, devront s'attendre à une équipe plus forte encore en 2023. "

Foster : "La France est en train de construire une grande équipe"

Ian Foster, le sélectionneur des All Blacks, se voulait de son côté plus prudent et préférait minimiser l'impact de cette rencontre de poule. " Nous avons déjà vu que les finalistes peuvent sortir de la même poule. Quand vous jouez une équipe comme la France en poule, et si vous avez la chance de vous qualifier pour les quarts de finale, cela signifie vous ne les jouez pas dans ce premier match à élimination directe. Cela peut aussi être un avantage. "

Malgré tout, le ton des appréciations qui entoure les Bleus a changé depuis un an. De la fameuse "équipe imprévisible", le XV de France devient une équipe prise très au sérieux. " Vous pouvez voir que la France est en train de construire une grande équipe, avec beaucoup de profondeur. Vous pouvez aussi voir que toute leur planification est tournée vers 2023. […] Si nous ne sommes pas à notre meilleur niveau, nous aurons du mal. Nous allons beaucoup penser à ce match dans les deux ou trois prochaines années. "

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?