Safi : "Le piège, c'est de juste participer à la Coupe du monde et non de vouloir la gagner"

Par Rugbyrama
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COUPE DU MONDE 2019 - Durant tout le Mondial japonais, la deuxième ou troisième ligne française Safi N'Diaye (68 sélections) a accepté de tenir une chronique, à retrouver chaque mardi sur notre site. Six fois championne de France avec Montpellier, victorieuse à trois reprises du Tournoi des 6 Nations, l’internationale est considérée comme une des meilleures joueuses de la planète.

N'Diaye, qui a disputé deux Coupes du monde en 2014 et 2017 (chacune terminée à la troisième place) pose son regard expert et parfois décalé sur la compétition, sans oublier de faire partager son expérience personnelle. Premier opus avec le match d’ouverture face à l’Argentine qui approche et l’excitation qui monte :

"Chroniqueuse pour la Coupe du monde 2019, pourquoi pas ? Et oui, joueuses ou dirigeants, entraîneurs ou supporters, hommes ou femmes, nous sommes tous des passionnés de rugby avant tout. Or, la Coupe du monde est l’événement majeur pour tous les amoureux de ce sport et c'est donc un honneur pour moi de pouvoir partager mes ressentis, mes analyses, et mes coups de cœur pendant toute la compétition.

J'ai d’abord envie, comme vous, de me régaler, de vivre des matchs mythiques. Comme il y a quatre ans lors de cette rencontre qui restera dans les mémoires de tous avec la magnifique victoire des Japonais contre les Springboks. Mais également vibrer grâce aux Bleus, comme à Cardiff en 2007 contre les Blacks, au cours de ce quart de finale exceptionnel.

Comme vous le savez peut-être, je suis une simple joueuse, loin d’être une journaliste sportive, mais je vais essayer de vous transmettre l'émotion que me procure ce rendez-vous majeur. J'ai eu la chance de disputer deux Coupes du monde et je souhaite vraiment aux Français beaucoup de réussite.

Je sais tout l'engagement physique et mental que réclament la préparation et les matchs. Je pense que, maintenant, il leur tarde vraiment d’arriver à cette premier duel et j’espère surtout qu'ils vont parvenir à prendre du plaisir pour ne rien regretter. Ce match inaugural contre les Argentins va tout de suite les mettre dans la compétition. Aucun round d'observation n’est possible et le XV de France connaît parfaitement cette équipe qui jouera sa vie pendant 80 minutes.

Par expérience, quand la compétition débute, tout va très vite, les matchs s’enchaînent. Il faut récupérer du précédent, l'analyser et tout de suite se projeter sur le suivant. Chaque élément est à prendre en compte : il y a les joueurs déçus qui ont très peu de temps de jeu, les blessures, les médias, etc. C'est le moment dont tout le monde te parle depuis plus d'un an mais toi, à l'inverse, tu es l'acteur cette fois. Le piège, à mon sens, c'est de juste participer à la Coupe du monde et non de vouloir la gagner.

En 2014, j’étais déjà tellement heureuse d'avoir l’honneur de représenter la France, de jouer devant mes amis et ma famille que, finalement, la défaite en demi-finale m’avait laissée beaucoup de regrets. Alors qu'en 2017, je me suis entraînée durant quatre ans pour être championne du monde et j'ai abordé complètement différemment la compétition.

J’espère sincèrement que nous serons aujourd’hui très nombreux à encourager les Bleus, en France et au Japon, et je vous souhaite à tous une très belle Coupe du monde.

En attendant d’en connaître les premiers frissons, je vous dis à la semaine prochaine."

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