Le syndicat des joueurs du Pacifique appelle au boycott de la Coupe du Monde

Par Rugbyrama
  • Bill Beaumont
    Bill Beaumont
Publié le
Partager :

LIGUE MONDIALE DE RUGBY - Le Pacific Rugby Players Welfare (PRPW), le syndicat représentant les joueurs des Fidji, Tonga ou Samoa, a appelé vendredi au boycott de la Coupe du monde 2019 pour protester contre le projet de Ligue mondiale de World Rugby dont ces archipels pourraient être exclus.

"World Rugby nous laisse tomber. Il est temps de faire entendre notre voix", indique le PRPW dans un communiqué précisant que "ses 600 membres, composés pour la plupart de joueurs de rugby professionnels évoluant en Europe, discutent actuellement d'une motion (...) visant à se rendre indisponibles pour la Coupe du monde de rugby 2019" prévue au Japon du 20 septembre au 2 novembre.

Cet appel au boycott constitue "une protestation légitime des joueurs" au projet de Ligue Mondiale "qui exclura pendant 12 saisons les pays du Pacifique", ajoute le communiqué.

Selon ce projet, révélé par le quotidien New Zealand Herald, cette Ligue serait lancée dès 2020 avec 12 pays : ceux qui participent au Tournoi des six nations; ceux de l'actuel Rugby Championship (la compétition entre les quatre grandes nations de l'hémisphère sud), auxquels s'ajouteraient le Japon et les Etats-Unis. Ce qui exclurait de fait les nations du Pacifique (Fidji, Samoa, Tonga) qui fourmillent de joueurs de talent mais survivent avec des moyens financiers limités.

"On se croirait revenu en 1995", lorsque le Super Rugby, championnat des provinces de l'hémisphère Sud, a été lancé sans inclure ces trois petites nations, a fustigé l'ancien deuxième ou troisième ligne de l'équipe des Samoa, Daniel Leo, aujourd'hui président du PRPW, cité dans le communiqué.

"Il s'est produit exactement la même chose lors de la création du Super Rugby et lors des années d'expansion qui ont suivi. Leur mot d'ordre était déjà: +prenons leurs joueurs, mais quoi qu'il arrive, laissons les îles (du Pacifique) dehors", ajoute Leo, pour lequel la Ligue mondiale, selon la version présentée jeudi par New Zealand Herald, "sera le désastre pour le rugby du Pacifique 2.0".

Les stars protestent

Depuis jeudi, de nombreuses autres stars du rugby mondial ont fait part de leur indignation face au projet de World Rugby tel que présenté par le journal néo-zélandais. Parmi eux, le troisième ligne de La Rochelle Victor Vito, double champion du monde avec les All Blacks.

"D'abord, vous dites aux nations du Tier 2 (deuxième échelon mondial dont font partie les Fidji, Samoa et Tonga) qu'elles ne peuvent pas accéder aux stars du Tier 1 (premier échelon mondial) pendant trois ans (entre deux Coupes du monde). Et maintenant, elles ne pourront même pas boire une bière après un match avec elles pendant les 12 prochaines années? L'avenir du Tier 2 ne vous intéresse pas, au moins admettez-le", a interpellé Vito sur Twitter en s'adressant directement à World Rugby.

Le directeur de World Rugby Brett Gosper a bien essayé de calmer le jeu en expliquant sur les réseaux sociaux que le projet de Ligue mondiale était "appelé à évoluer" en fonction des demandes des "parties prenantes".

Mais cela a entraîné une réponse cinglante de Drew Mitchell: "Qui sont exactement les parties prenantes? En ce moment, World Rugby n'a pas l'air de parler aux bonnes personnes... Ce qui a été proposé jusqu'à présent est assez décevant, et seul l'avis des vrais protagonistes, les fans, doit être pris en compte", a écrit l'international australien.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?