L'antisèche : Une Irlande clinique surclasse l'enthousiasme écossais

Par Rugbyrama
  • Coupe du monde 2019 - Tadhg Furlong (Irlande) contre l'Écosse
    Coupe du monde 2019 - Tadhg Furlong (Irlande) contre l'Écosse
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COUPE DU MONDE - C'était le match le plus attendu de cette première journée dans la poule A. Irlandais et Écossais s'affrontaient pour ce qui ressemblait à un duel pour la première place du groupe. Bien que favoris, les joueurs de Joe Schmidt se devaient de confirmer leur statut de meilleure nation au classement World Rugby. Et ils ne se sont pas fait prier.

Le match :

Dès le début de la rencontre, les Irlandais imposent leur tempo et leur jeu. À partir de là, on le sait, il devient difficile de résister aux coéquipiers de Jonathan Sexton. En mêlée, en touche, en défense, en attaque, les Écossais ont semblé un ton en-dessous. Dès la 7e minute, la deuxième-ligne du XV du Trèfle prend les choses en main. Henderson à trente mètres et prend le meilleur sur Stuart McInally. Repris tout près de la ligne d'en-but, c'est bien son compère James Ryan qui est à la conclusion. Et à vrai dire, cette action illustre le reste du match : des Irlandais très efficaces, réalistes et propres contre une Écosse courageuse mais un ton en-dessous. Au quart d'heure de jeu, l'énorme ballon porté du XV du Trèfle abouti sur un essai de Rory Best et confirme la tendance, 12-0. Les trois points passés par Laidlaw ne changent rien, Furlong inscrit la troisième banderille à la 26e minute et creuse l'écart. Le XV du Chardon est surclassé.

En deuxième période, la pluie redouble d'intensité et les ballons sont beaucoup moins propres. Plus difficile donc d'envoyer du jeu. Mais Stuart Hogg et les siens n'abdiquent pas, relancent et tentent beaucoup. Seulement, il y a toujours une passe, ou une approximation qui annihile les ambitions écossaises. Finalement ce sont les Irlandais et leur froid réalisme qui tuent le match par l'intermédiaire d'Andrew Conway, en bout d'aile. La fin de match, brouillonne, ne restera pas dans les annales. Le carton jaune pour Beirne et une dernière pénalité irlandaise viennent conclure un match à sens unique. Les Irlandais font un grand pas vers la première place du groupe.

L'Irlande s'impose facilement (27-3) face à l'Ecosse.#IREvSCO #RWC2019 pic.twitter.com/zz64Wf3UUs

— Midi Olympique (@midi_olympique) September 22, 2019

Le fait du match : la blessure d'Hamish Watson

À la 38e minute, alors que son équipe est largement dominée, Hamish Watson se tord de douleur. Sur les images, son genou se tord complètement à la suite d'un déblayage de Furlong. Cela ne présage rien de bon, d'autant plus qu'il s'agit d'une des pièces maîtresses de l'équipe Écossaise. Durant plus de cinq minutes, le troisième-ligne reste au sol avant d'être évacué sur civière. Même si nous ne connaissons pas la nature de sa blessure à l'heure qu'il est, nous pouvons penser que son Mondial est d'ores et déjà terminé. Si cela est avéré, il s'agirait d'un très gros coup dur pour le XV du Chardon qui devra se passer pendant de longs mois, de son guerrier. Avant sa blessure, Watson était déjà à quatorze plaquages, à 100%, soit plus que de nombreux coéquipiers sur tout le match.

Les hommes du match : la deuxième-ligne irlandaise

Quelle débauche d'énergie encore une fois du pack irlandais ! Une mêlée dominatrice, un alignement impeccable et un très gros travail au sol... La copie est proche de la perfection de la part des coéquipiers de Rory Best. D'ailleurs, l'essai de ce dernier est à souligner après l'avancée du ballon porté.

Mais s'il y en a deux à sortir du lot, on peut parler de l'infatigable seconde-ligne, composée de Iain Henderson et James Ryan. Comme on en parlait précédemment, le premier cité est à l'origine du premier essai et le second à la conclusion. Au delà de ça, l'abattage réalisé par les deux monstres tout au long de la partie est impressionnant. Henderson termine avec un 100% au plaquage (7/7), 25 mètres gagnés avec le ballon et 7 courses avec ballon. Solide. Quant à Ryan, 10 mètres parcourus pour 14 courses avec ballon. Et surtout un 100% au plaquage (14/14). On retiendra aussi la moisson effectuée en touche par les deux joueurs. Au coeur du combat, ils ont su donner le tempo à leur équipe. Prestations remarquables.

La stat' : 100% en conquête

On en parlait, c'est assez hallucinant. Très efficaces, les Irlandais ont maîtrisé les fondamentaux à la perfection. Et pour cause, une mêlée irréprochable (10/10), une touche propre (12/12), il n'y a rien à redire sur le rendement des avants du XV du Trèfle. Ces ballons ont permis aux trois-quarts de se mettre en évidence et notamment à Jordan Larmour très actif. Dans les rucks aussi, les Celtes ont maîtrisé leur sujet (92/96). Avec de telles statistiques, il est difficile de voir l'Irlande s'incliner lors des prochaines rencontres, en poule. Cependant, d'autres secteurs devront être améliorer, notamment le jeu au pied de déplacement qui n'a pas été au même niveau que d'habitude. La pointe à la cuisse de Sexton n'y est certainement pas étrangère. Toujours est-il qu'il sera faudra réaliser un grand match pour aller chercher l'Irlande durant ce Mondial.

La question :

Après ce match, les Irlandais semblent bien partis pour intégrer les quarts. Mais ils devraient y retrouver l'Afrique du Sud. Forcément, tout ceci reste du conditionnel, mais on imagine mal le XV du Trèfle s'incliner contre les Samoa, la Russie ou le Japon. De même pour les Sud-Africains contre l'Italie, la Namibie et le Canada. Si nous partons donc de ce principe-là, cela devrait nous donner un affrontement exceptionnel. C'est aussi là que nous verrons si les joueurs de Joe Schmidt sont capables d'assumer leur statut de meilleure équipe mondiale au classement World Rugby.

Mais forcément, pour être sur le toit du Monde, ils devront battre toutes les grandes équipes. Même s'ils paraîssent très solides, diffcile de situer les Irlandais par rapport aux autres grandes nations. Réussiront-ils à faire mieux qu'un quart de finale, leur meilleur résultat à l'heure actuelle en Coupe du monde ? Une chose est sûre, ils n'ont jamais été aussi bien taillés pour partir à la guerre.

Par Mathieu Vich

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