L'antisèche : les Bleus y ont mis tout leur cœur

Par Rugbyrama
  • Coupe du monde 2019 - Charles Ollivon (France) contre l'Argentine
    Coupe du monde 2019 - Charles Ollivon (France) contre l'Argentine
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COUPE DU MONDE - Malgré une seconde période très difficile à négocier, l'équipe de France remporte un premier succès de prestige. Voilà plusieurs mois que ce match était dans toutes les têtes. Les quatre points sont dans la poche, mais tout n'a pas été de tout repos. Mention spéciale cependant à la première mi-temps (presque) parfaite du XV de France.

Le match :

Il aura fallu dix-huit minutes aux Bleus pour se mettre dans le bain. Après quelques premières interventions timides, les hommes de Jacques Brunel appuient sur l'accélérateur. Sur la première offensive tranchante, Penaud est trouvé sur son aile et perce sur une quarantaine de mètres. Dans la continuité, le renversement est parfaitement assuré, Vakatawa mystifie Kremer en un contre un et Fickou termine le travail. Froid réalisme.Dans l'euphorie, les Français se transcendent. Sur une nouvelle attaque pertinente, Vakatawa (encore lui) monopolise deux joueurs et sert Fickou. Les passes s'enchaînent avant que Penaud franchisse et donne à Dupont. Le score de 20-3 à la pause est totalement légitime et justifié. Rien à dire, mis à part sur les premières mêlées, la domination est bien tricolore.

La seconde période est complètement en opposition avec la première. Dès l'entame, les Argentins mettent la pression et bénéficient d'une bonne pénalité. Guido Petti termine dans l'en-but après un ballon porté extrêmement bien maîtrisé. Bis répetita douze minutes plus tard. Cette fois-ci, c'est Montoya à la conclusion. À la 60e, le score est de 20 à 18. Tension, peur et surtout de nombreuses craintes côté XV de France. Et la pénalité à la 70e de Benjamin Urdapilleta n'est pas fait pour rassurer puisque les Argentins passent devant au plus mauvais moment.

Heureusement, le drop, déjà entré dans l'histoire du rugby français, de Camille Lopez est venu délivré les Bleus. Les dernières pénalités manquées par Ntamack puis Boffelli ne permettent pas au score d'évoluer... Pour le plus grand soulagement des Bleus.

Le fait du match : Le drop de Lopez

Le sauveur était Clermontois aujourd'hui. Critiqué depuis de nombreuses semaines, Camille Lopez a démarré le match sur le banc, aux dépens d'Ntamack. Et malgré la bonne prestation du Toulousain, c'est sans pression qu'il est rentré dans la rencontre, à la 68e minute. Après quelques sollicitations en défense, le joueur de l'ASM a eu une seule vraie munition à négocier. Et c'est surtout celle de la gagne. Deux minutes après son entrée, les Bleus sont dans les vingt-deux mètres adverses et placent Camille Lopez dans de bonnes dispositions pour tenter un drop face aux perches. Ce dernier ne se fait pas prier et malgré la pression argentine, passe le drop de la victoire.

Une action décisive qui illustre le sang-froid dont il fait preuve. Surtout, les deux ouvreurs ont montré de belles dispositions et la concurrence semble saine. Il sera forcément intéressant de voir les futurs choix du staff quant au poste de demi d'ouverture.

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L'homme du match : victoire d'un collectif

Pas vraiment de joueur à sortir du lot dans ce match. Forcément, la première mi-temps reste dans toutes le têtes et les hommes forts, qui étaient attendus, ont su se démarquer. Damian Penaud d'une part, à l'origine du premier essai et passeur décisif sur le second. Virimi Vakatawa d'autre part. Le Racingman a parfaitement répondu aux questions que l'on pouvait se poser à son encontre. Solide en défense, la Fidjien d'origine a systématiquement mobilisé deux voire trois joueurs sur chacune de ses interventions. Par ailleurs, son cadrage débordement sur l'essai de Fickou reste un moment fort de la partie. Encourageant quand on sait que le Francilien n'était pas dans les plans du staff à la base.

Mention spéciale aussi à Romain Ntamack, auteur d'une bonne performance au pied. Un seul manqué, en toute fin de match, mais dans une position délicate. Le jeune ouvreur confirme le choix des entraîneurs et devrait être reconduit dans les prochains matches.

Au niveau des avants, Jefferson Poirot réussit un 100 % au plaquage (10/10), alors qu'Ollivon termine avec 60 mètres de gagnés. Tranchant sur ses interventions, le Toulonnais semble indéboulonnable à son poste, pour le moment.

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La stat : 90 % de plaquages réussis

Il ne fallait pas se rater pour contenir les assauts argentins. Jefferson Poirot, Charles Ollivon et Wenceslas Lauret terminent à plus de dix plaquages complétés. Mais en général, les Français ont proposé une très belle défense aux coéquipiers de Creevy. En effet, ces derniers ont trouvé la solution sur les mauls, à deux reprises, mais n'ont jamais réussi à franchir le premier rideau tricolore. Au final, les Franças ont réussi 106 de leurs 118 plaquages, soit 90 % de réussite. Normal à un niveau international selon certains. Mais en face, les Argentins réalisent un 73/ 97, soit 75 % de réussite. La performance est donc encourageante pour les hommes de Jacques Brunel, même s'il paraît évident que le secteur de la conquête devra être particulièrement travaillé.

À noter, par ailleurs, les 448 mètres parcourus avec le ballon de la part de la France, contre 304 pour l'Argentine. L'apport de vakatawa, Penaud et consorts est indéniable sur cette rencontre.

La question : Les Bleus vous ont-ils rassuré ?

Dans l'ensemble de la rencontre, les Tricolores ont fait un très gros match et ont envoyé toutes leurs forces. La pression du premier match pesait forcément. Et même s'ils se sont fait (très) peur, les partenaires de Guirado obtiennent là un succès de prestige, rassurant, sur lequel ils pourront bâtir. Attention cependant à ne pas se (re)faire peur comme cela. Le spectre de la défaite contre les Gallois a longtemps plané au-dessus des têtes françaises, en seconde période. Heureusement, l'homme de la situation s’appelait Camille Lopez aujourd'hui. Les prochains matches contre les Tonga et les Etats-Unis seront importants pour confirmer un éventuel quart de finale.

Quant au collectif, l'apport de Labit et de Galthié semble indéniable. Les Bleus ont osé, ont franchi, et ont régalé en première période. Forcément, le match n'allait pas être à sens unique et malgré la réaction argentine, le courage la vaillance et le réalisme ont fait la part belle à un XV de France miraculé.

Par Mathieu Vich

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