Un air de finale

  • Coupe du monde 2019 - La France avant le match face au Tonga
    Coupe du monde 2019 - La France avant le match face au Tonga
  • Coupe du monde - Guilhem Guirado et ses partenaires (XV de France) après la victoire contre les États-Unis
    Coupe du monde - Guilhem Guirado et ses partenaires (XV de France) après la victoire contre les États-Unis
  • Jefferson Poirot et Baptiste Serin (France) contre les Etats-Unis
    Jefferson Poirot et Baptiste Serin (France) contre les Etats-Unis
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COUPE DU MONDE 2019 - Dans les faits, une victoire face au Tonga suffirait aux Tricolores pour accrocher les quarts de finale. Dès lors, pourquoi le staff a-t-il choisi de laisser certains de ses titulaires au frigo ?

On s'attendait à ce que les Bleus jouent ce match face au Tonga comme une finale. Pour être franc, on s'attendait à une équipe type, un 15 majeur apte à finir le boulot. Dimanche, à Kumamoto, Antoine Dupont, Guilhem Guirado et Bernard Le Roux seront pourtant sur le banc de touche, quand Yoann Huget et Gaël Fickou disparaissent purement et simplement du groupe France. De son côté, le staff des Bleus plaide pour un turn-over logique, dicté par les "data", ces données chiffrées dont il dispose sur chaque joueur.

Du notre, on considère néanmoins la prise de risques comme réelle : en tout état de cause, Dupont semble aujourd'hui capital dans le système tricolore, quand Raka, Guitoune et Gabrillagues n'ont pas vraiment dominé leur sujet face aux Etats-Unis. Ils méritent une dernière chance, vous dîtes ? C'est un point de vue et, à ce sujet, on attend de Raka et Guitoune, si forts en championnat, qu'ils brisent enfin la lourde carapace dont ils semblent se vêtir dès lors qu'ils chantent une Marseillaise...

Reste le cas Guirado. Pour la deuxième fois consécutive, le capitaine du XV de France sera remplaçant dans cette Coupe du monde, joue moins que n'importe quel autre skipper du Mondial et, de loin, on ne peut s'empêcher de penser que cette mise à l'écart fragilise sa position de capitaine et met en danger sa crédibilité vis à vis du groupe. On ne dit pas, ici, que Guirado est meilleur que Camille Chat.

Coupe du monde - Guilhem Guirado et ses partenaires (XV de France) après la victoire contre les États-Unis
Coupe du monde - Guilhem Guirado et ses partenaires (XV de France) après la victoire contre les États-Unis

Après tout, chacun d'entre-eux a des points forts, la mêlée pour le Racingman, le lancer en touche pour le néo-montpelliérain. On dit simplement que si Guirado n'est plus jugé comme indiscutable par son staff, il aurait été plus judicieux de le laisser à disposition du MHR : car on imagine sans mal que cette situation pèse sur le moral du joueur et, si le cas Guirado accouchait finalement d'un mélodrame en plein Mondial, l'équilibre fragile d'une équipe encore convalescente s'en trouverait forcément menacé.

On divague, vous dîtes ? Peut-être. Après tout, le staff des Bleus a prouvé depuis l'ouverture de la Coupe du monde qu'il savait ce qu'il faisait et, à l'automne 2019, le XV de France reste sur une série de trois victoires, un maigre aboutissement dont il s'était pourtant montré incapable depuis 2015, date à laquelle la bande au Goret avait tour à tour battu l'Ecosse, l'Angleterre, l'Italie, la Roumanie et le Canada.

En Asie, la sélection ne marche pas sur l'eau mais elle gagne, elle avance et parfois, séduit. A ce sujet, on a d'ailleurs du mal à comprendre l'étrange procès que firent dernièrement Simon Gilham et Yann Delaigue aux Bleus de France, via les réseaux sociaux. De son côté, le président de Brive estimait les célébrations tricolores comme une manque de respect dont les All Blacks seraient par exemple incapables, ce à quoi l'ancien ouvreur international ajoutait : "C'est insupportable, cet excès de joie du marqueur, qui n'est que le fruit d'un travail d'équipe".

Jefferson Poirot et Baptiste Serin (France) contre les Etats-Unis
Jefferson Poirot et Baptiste Serin (France) contre les Etats-Unis

Au Midol, on n'est pas transporté d'extase lorsque Yoann Huget la joue caporal sur gazon ou lorsque Jefferson Poirot et Baptiste Serin plastronnent en pirates dans les en-buts adverses. Bon an mal an, on se dit aussi que les internationaux français ne sont après tout que des mômes, qu'il faut bien que le corps exulte et que tout ça, finalement, n'est qu'un jeu. Tout "respectueux" qu'ils soient, les All Blacks avaient éliminé Morgan Parra de la finale de 2011 en le chaussant sur le premier ruck.

Tout "insupportables" qu'ils soient, Yoann Huget et ses coéquipiers ont aussi déroulé aux Eagles une superbe haie d'honneur, mercredi soir. Le rugby français, qui regrette si souvent le temps où les Racingmen de Guillard sabraient le champagne à la mi-temps, se prendrait-il désormais trop au sérieux ?

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