Picamoles : "Je n’avais pas envisagé de terminer ce soir"

  • Coupe du monde 2019 - La déception de Louis Picamoles (France) après la défaite en quart de finale contre le pays de Galles
    Coupe du monde 2019 - La déception de Louis Picamoles (France) après la défaite en quart de finale contre le pays de Galles
  • Louis Picamoles lors du quart de finale face au pays de Galles
    Louis Picamoles lors du quart de finale face au pays de Galles
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COUPE DU MONDE 2019 - Louis Picamoles a livré ce dimanche son dernier match en équipe de France. Le troisième ligne montpelliérain évoque sa tristesse d’avoir perdu de si peu ce quart de finale de Coupe du monde contre le pays de Galles (20-19).

Rugbyrama : Que vous évoque cette défaite cruelle ?

Louis Picamoles : Beaucoup de choses me viennent à l’esprit. On a fait le match quasi parfait pour gagner. Quand on voit ce qu’on est capable de faire pour marquer nos essais et la facilité avec laquelle eux marquent les leurs, il y a un peu de cruauté là-dedans. C’est dommage car je pense qu’on a montré qu’on méritait d’aller plus loin.

Pensez-vous avoir offert des points aux Gallois ?

L.P. : Quartorze, sur deux essais à zéro passe ! Cela arrive et c’est aussi le rugby, de se servir des moindres choses que laisse l’adversaire pour scorer. On ne leur en a pas laissé beaucoup mais ce qu’on a laissé nous a été fatal. C’est dur au vu de l’engagement et de l’état d’esprit affichés. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas montré ce visage-là sur quatre-vingt minutes. Il y a des matchs qui laissent de la frustration et de l’agacement. Là, c’est juste de la tristesse.

Louis Picamoles lors du quart de finale face au pays de Galles
Louis Picamoles lors du quart de finale face au pays de Galles

Le carton rouge a considérablement changé la physionomie du match…

L.P. : Forcément ! Quand on joue trente minutes à quatorze contre une équipe comme le pays de Galles, ce n’est pas évident. Surtout qu’au moment du carton rouge, on est dans une zone de marque, on était très près de le faire et le match aurait été différent. Cela ne nous a pas aidé mais il n’y a pas eu que ça.

Cette défaite met fin à votre carrière internationale. Quel sentiment avez-vous ressenti au coup de sifflet final ?

L.P. : Je n’y avais pas pensé avant le match et quand l’arbitre a sifflé, j’ai réalisé que c’était fini. Au vu de la physionomie du match, je n’avais pas envisagé que cela se terminerait ce soir. C’est surtout ça qui était difficile. Avant de penser à moi, je suis triste pour les gars car on méritait autre chose. Pour mon cas personnel, je dois digérer tout ça et cela va prendre du temps. C’est une partie de ma vie de rugbyman qui se termine. Ma carrière n’est pas fini mais l’équipe de France, oui. J’aurai besoin de temps pour savourer ce que j’ai réalisé avec ce maillot. J’aurais bien-sûr aimé faire beaucoup plus, aller beaucoup plus loin avec cette équipe, notamment dans cette compétition pour terminer sur quelque chose de bien plus beau, mais je suis assez fier de mon parcours. Je m’étais fixé comme objectif de profiter à fond de ces derniers moments et je n’ai pas beaucoup de regrets sur l’aventure humaine vécue durant cette compétition. J’en ressors entièrement satisfait et grandi.

Que la nouvelle génération arrête de se victimiser par rapport à ce qui se dit autour

À 33 ans, est-ce lors de cette compétition que vous avez pris le plus de plaisir en équipe de France ?

L.P. : Je me suis très souvent éclaté avec les Bleus mais c’est sûr que cela faisait longtemps que je n’avais pas vécu une aventure humaine aussi intense en équipe de France. Malgré ce dernier match, cette Coupe du monde restera un très bon souvenir pour moi.

L’échec de 2015 avait mis en lumière les failles du système français. En quoi est-ce différent cette année ?

L.P. : Je pense que c’est incomparable, en effet. Là, je n’ai aucune envie de parler du système car le match de ce soir n’a pas montré les limites du rugby français. Au contraire, il a montré qu’il y avait énormément de potentiel dans cette équipe. Des jeunes joueurs arrivent, une génération intermédiaire va continuer et beaucoup d’enseignements de cette Coupe du monde me laissent assez optimiste pour la suite. J’ai beaucoup de fierté d’avoir vu cette équipe prendre les choses en main. Je me répète, ce soir, ce n’est pas l’échec ou la faillite d’un système mais juste un match qu’on aurait dû gagner et qu’on perdu.

Guilhem Guirado a dit qu’il espérait que l’équipe de France avait mangé tout son pain noir pour des années…

L.P. : C’est vrai qu’on a connu des années galères avec Guilhem et d’autres. À la génération qui suit, je lui souhaite de prendre conscience de tout le talent qui existe dans cette équipe de France, d’arrêter peut-être aussi de se victimiser par rapport à ce qui se dit autour. On a bien vu qu’on devait l’emporter sans trembler face à la deuxième nation mondiale. Je suis donc assez optimiste pour la suite.

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