La conquête sud-africaine, le plan d'Erasmus

  • Rassie Erasmus (Afrique du Sud)
    Rassie Erasmus (Afrique du Sud)
  • Coupe du monde 2019 - Faf de Klerk (Afrique du Sud) a multiplié les coups de pied d'occupation tout au long de la compétition
    Coupe du monde 2019 - Faf de Klerk (Afrique du Sud) a multiplié les coups de pied d'occupation tout au long de la compétition
  • Coupe du monde 2019 - Francois Steyn (Afrique du Sud) à l'entraînement
    Coupe du monde 2019 - Francois Steyn (Afrique du Sud) à l'entraînement
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COUPE DU MONDE 2019 - Rassie Erasmus tentera, probablement pour sa dernière à la tête des Springboks, de conquérir le troisième titre de Champion du Monde de l’histoire sud-africaine. Avant cette finale, retour sur la manière dont il a révolutionné cette équipe et sa méthode.

On va être honnête, la première réflexion qui vient à l’esprit quand on pense au jeu de l’Afrique du Sud est la suivante : c’est loin d’être emballant (et on reste poli). La demi-finale face au Pays de Galles n’a pas aidé dans cette analyse mais le sélectionneur Rassie Erasmus accepte la critique et justifie que le renouveau du rugby sud-africain passait par là pour "redevenir ce que nous étions, à savoir une grande puissance du rugby. On a suivi un plan de route et on a joué en fonction des statistiques et de la manière dont le jeu est arbitré en ce moment. Et à court terme, ça se traduit par de bons résultats. On reconnaît qu'il y a des choses à améliorer dans notre jeu mais on sait aussi que ça nous a mis en position de gagner cette Coupe du monde et d’être en finale." Alors, "il faudra s’attendre au même type de prestation de notre part samedi soir", poursuit le sélectionneur qui justifie cette décision par la courte préparation et seulement deux entraînements collectifs.

Coupe du monde 2019 - Faf de Klerk (Afrique du Sud) a multiplié les coups de pied d'occupation tout au long de la compétition
Coupe du monde 2019 - Faf de Klerk (Afrique du Sud) a multiplié les coups de pied d'occupation tout au long de la compétition

Nommé le 1er mars 2018 à la tête des Springboks, alors dans le creux de la vague, l’ancien troisième ligne a redonné de l’élan à cette équipe en faisant preuve d’un certain pragmatisme : à défaut d’être spectaculaires, soyons efficaces. Cette philosophie sera-t-elle couronnée de succès ? Celui qui fêtera ses 47 ans trois jours après la finale a fait des choix forts lors de sa prise de fonction, plaçant l’espoir d’une nation au cœur de la performance. "Quand il est arrivé, il a changé beaucoup de choses. Il nous oblige à nous préparer pour certains scénarios qui peuvent se produire en match, comme lorsque l’on se retrouve sous pression, explique Tendai Mtawarira. Il est très honnête et dit les choses comme elles sont. Je n’avais jamais connu ça jusqu’ici", poursuit le pilier. La nomination de Siya Kolisi comme capitaine, jugé comme le plus performant dans ce rôle en Super Rugby, fut l’un des choix remarqués car en plus d’être sportif, c’était une décision ô combien symbolique.

Il pourra s’appuyer sur les "Anglais"

Les Sud-Africains sont en mission autour de Rassie Erasmus et le plan établi semble clair tandis que l’apport des cinq joueurs évoluant en Premiership pourra avoir son importance (Vincent Koch, Franco Mostert, François Louw, Faf de Klerk et Cobus Reinach). "J’ai repéré certaines choses que les Saracens font. Ils portent des maillots différents mais les plans de jeu sont similaires. On s’est préparé pour ça", argumente en ce sens le pilier Vincent Koch qui évolue depuis 2016 dans le club de la ville de Watford.

L’apport également d’un joueur comme Frans Steyn sera déterminant, lui qui est le seul rescapé de la finale gagnée en 2007 contre ces mêmes Anglais. "Je n’ai pas essayé de tranquilliser qui que ce soit. Je me contente de savourer cette semaine. J’ai fait des blagues. Je me suis comporté comme j’en ai l’habitude, en essayant d’éviter de me laisser gagner par le stress. Je crois que tout le monde s’est bien préparé", assure celui qui débutera cette rencontre sur le banc.

Coupe du monde 2019 - Francois Steyn (Afrique du Sud) à l'entraînement
Coupe du monde 2019 - Francois Steyn (Afrique du Sud) à l'entraînement

Néanmoins, la part de surprise restera limitée, qui plus est en finale et sachant que les deux nations se sont déjà affrontées quatre fois en 18 mois. "On en est à 2-2 et ils ont gagné les deux derniers. Ça va être très serré", fait remarquer l’entraîneur adjoint Matthew Proudfoot qui note aussi que "face à la Nouvelle-Zélande, ils ont été très puissants et efficaces. Ce sont eux qui ont imposé le tempo. Il faudra y mettre la même intensité qu’eux. Ils ont mis beaucoup d’intelligence dans leur jeu, leurs avants ont été très efficaces et j’ai été très impressionné."

La touche ou la mêlée ont été au cœur des discussions et si Jacques Nienaber, l’entraineur de la défense, estime que "ça se jouera probablement en un-contre-un, sur les plaquages", il s’attarde sur les ballons hauts. "Les grands matchs se jouent souvent autour de ce secteur. C’est quelque chose de très utilisé dans l’hémisphère nord. On s’est beaucoup amélioré même si tout n’est pas parfait. On est déjà bien meilleurs qu’il y a 18 mois", dit-il.

Countdown to the #RWCFinal #ENGvRSA | 02.11.19 | 09:00 GMT#CarryThemHome pic.twitter.com/4fxcjhTfUm

— England Rugby (@EnglandRugby) November 1, 2019

Rassie Erasmus s’apprête donc à passer la main avec la plus belle des sorties qui peut s’offrir à un entraineur, sûr de ce qu’il veut faire. D’autant qu’avec son ton si particulier, Eddie Jones n’a pas oublié de faire remarquer cette semaine que "Rassie (Erasmus) est un entraineur rusé." Au point de nous réserver encore une suprise ?

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