L'antisèche : les Bleus, à la force du banc

Par Rugbyrama
  • Coupe du monde 2019 - Guirado et les Bleus
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  • Jefferson Poirot et Baptiste Serin (France) contre les Etats-Unis
    Jefferson Poirot et Baptiste Serin (France) contre les Etats-Unis
  • Coupe du monde 2019 - Camille Lopez et Alivereti Raka (France) célébrant un essai contre les États-Unis
    Coupe du monde 2019 - Camille Lopez et Alivereti Raka (France) célébrant un essai contre les États-Unis
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COUPE DU MONDE 2019 - Au terme d'un match finalement terne et très accroché, les Bleus ont fait valoir l'apport de leurs remplaçants pour s'imposer 33 à 9. Sans briller...

Le match :

Les Bleus ont entamé avec beaucoup d'envie ce match que l'on annonçait comme piège, face à une équipe américaine limitée mais vaillante et disciplinée. Et grâce à un essai rapide d'Huget à la réception d'un astucieux petit par dessus de Lopez (6ème), puis, entre deux mouvements et une pénalité de l'ouvreur adverse McGinty, d'un autre de Raka à la suite d'une nouvelle passe au pied millimétrée de Lopez (24ème), on pensait les Français partis pour un déroulé.

Mais comme les Français aiment par tradition se compliquer la tâche, les Bleus sont comme souvent retombés dans leurs travers d'individualisme et d'approximations techniques en tous genres, laissant apparaître au milieu de ce grand désordre un manque criant de plan de jeu. Ces mêmes maux qui, comme après chaque bonne performance française, refont surface presque inlassablement. Comme l'impression de déjà vu, chronique chez les Bleus de l'ère Brunel.

Ensuite plus rien, ou presque. Si ce n'est deux autres pénalités de McGinty qui passé l'heure de jeu, replaçaient les Eagles à trois petits points des partenaires de Picamoles (12 à 9). Sur le renvoi qui suivait, les entrées de Serin et Alldritt faisaient la différence et au bout d'une longue séquence, Fickou marquait en force (66ème). En fin de match, les Américains, éprouvés, cédaient deux nouvelles fois sous les assauts des Bleus. Serin puis Poirot faisaient grimper le score pour une victoire finale 33 à 9, trompeuse au vu de la physionomie de la rencontre.

Jefferson Poirot et Baptiste Serin (France) contre les Etats-Unis
Jefferson Poirot et Baptiste Serin (France) contre les Etats-Unis

Le fait du match : La rentrée du banc français

A l'heure de jeu, on se demandait bien comment les Français, apathiques, parviendraient à se défaire de ces valeureux Eagles. Force est de constater, une fois n'est pas coutume, que le staff avait la solution en faisant rentrer au bon moment un banc voulu solide, duquel sortirent Slimani puis Médard, Alldritt ou Serin.

Les deux derniers notamment furent alors décisifs, lorsque le jeune numéro 8, toujours dans l'avancée, bonifia le ballon par deux fois sur l'action menant à l'essai de Fickou, quand le néo-toulonnais y allait de son essai, au relais de Camara après un bon jeu au pied récupéré de Lopez. De cette performance très poussive, la France pourra donc tout de même ressortir une satisfaction, celle de son banc, où se trouvait bon nombre de ses hommes forts.

La clé du match : Les jeux au pied de Lopez

Stratégiquement, pas grand chose à ressortir de ce match haché où chaque Français à un peu voulu faire la sienne, si ce n'est les jeux au pied des Bleus, très bien utilisés par Lopez notamment. Intelligent et sans jamais vraiment en abuser, l'ouvreur français a su distiller quelques petits jeux au pied, parfois même des passes, parfaites, offrant au passage à la fois, le premier aussi à Huget, mais aussi celui de Raka, tout autant que celui de Serin en livrant une nouvelle offrande sur l'aile de Raka, où la vitesse de son compatriote de Clermont permet de réussir les coups presque à chaque fois. En outre, Lopez a également réalisé un sans faute dans ses tentatives au but (3/3).

Coupe du monde 2019 - Camille Lopez et Alivereti Raka (France) célébrant un essai contre les États-Unis
Coupe du monde 2019 - Camille Lopez et Alivereti Raka (France) célébrant un essai contre les États-Unis

Les hommes du match : Lopez bon pied, Picamoles tout droit

Dans un match aussi faible et malgré la large victoire française, difficile de ressortir des joueurs brillants. Néanmoins, Guitoune s'est illustré par des changements de rythme intéressants, Le Roux par son activité très importante et Alldritt et Serin par leur dynamisme lors de leur entrée en jeu. Au rang des "satisfactions", on l'a dit, Lopez à été très bon dans son jeu au pied offensif quand pour sa première en tant que capitaine, Picamoles a tenu son rang, mettant son équipe dans l'avancée et agissant comme un leader, au milieu d'un groupe qui avait bien besoin.

La question : Les Bleus doivent-ils tout changer face aux Tonga?

Pour ce match face aux Eagles, adversaires présumés les plus faibles de ce groupe, le staff français avait logiquement choisi de faire tourner son effectif en donnant du temps de jeu à des joueurs comme Chat, Gabrillagues, Le Roux ou Machenaud. Un choix et des associations qui, la faute à un calendrier chargé avec trois matchs en dix jours, enlevaient aux Bleus les seuls automatismes qu'ils avaient emmagasinés jusque là.

Et vu la performance collective d'aujourd'hui, force est de reconnaître que la France n'a pas le réservoir pour se permettre de faire d'innombrables changements si elle veut s'éviter une quelconque mauvaise surprise dès les poules. Face aux Tonga, il faudra donc choisir entre aligner son équipe type tout en prenant compte du match face aux Anglais moins d'un semaine après, ou garder ces mêmes "remplaçants" sur le terrain mais craindre une vraie déconvenue face à une équipe plus solide que les Américains, et surtout qui connaît bien les Français. On rappellera que les joueurs du Pacifique ont déjà battu les Bleus lors d'un Mondial. C'était en 2011 et Médard et Picamoles s'en souviennent encore...

Théo Fondacci

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