L'antisèche : grandissimes Japonais !

Par Rugbyrama
  • Coupe du monde 2019 - La joie des Japonais après leur qualification historique pour les quarts de finale
    Coupe du monde 2019 - La joie des Japonais après leur qualification historique pour les quarts de finale
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COUPE DU MONDE 2019 - Auteurs d'un nouvel exploit avec la manière, les Japonais verront les quarts de finale de leur Mondial. Historique. Les Ecossais sortent eux par la petite porte.

Le match :

On sentait à l'approche de ce match décisif une telle ambiance dans les tribunes du Stadium de Yokohama, une telle osmose entre les Japonais et leur public, une telle envie écossaise, aussi, que nous nous attendions à assister à un grand match. Et dès l'entame, les joueurs ont pris les choses en main. Après un premier temps fort écossais et avoir résisté à un contre éclair des Japonais, Russell montrait son meilleur côté et prenait un intervalle près de la ligne, résistant au passage à deux défenseurs. On pensait alors le XV du Chardon lancé et capable de contrer les Nippons, ce que personne n'avait réussi à faire jusque-là. Il n'en fut rien.

Dans la lignée de leurs performances majuscules depuis le début du Mondial, les locaux ont déroulé, faisant toujours le geste juste, toujours avec beaucoup de vitesse et d'intention. Sur une passe de Tupou qui décalait Fukuoka, l'ailier des Brave Blossoms nous gratifiait d'un magnifique offload en tombant, laissant sur place le dernier défenseur Hogg, qui permettait de retrouver Matsushima intérieur. Le Japon revenait à hauteur de l'Ecosse 7 à 7. Dans la foulée, les Nippons assuraient des séquences de possession incroyables de justesse et d'intensité, et au terme d'une action longue avec du jeu debout, Lafaele servait d'une énième passe après contact son pilier Inagaki. Nouvel essai Japonais. On vivait alors un moment de rugby fantastique. C'était sans compter sur un nouvel essai signé Fukuoka, à la réception d'un jeu au pied dans le dos de Lafaele. A la pause cela faisait 21 à 7 pour les locaux.

Le Japon se qualifie au terme d'un match spectaculaire et haletant !
Le film du match > https://t.co/h5N4lIvHX9#RWC2019 #JPNvSCO pic.twitter.com/a4xlP6oxHN

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) October 13, 2019

Et attention, au retour des vestiaires, le festival japonais n'était pas terminé. L'intenable Fukuoka arrachait un ballon des mains de Graham à 40 mètres de la ligne puis faisait parler sa vitesse détonante pour aller planter un nouvel essai exceptionnel. Le rythme retombait un peu logiquement puisque les locaux avaient là quasiment acquis leur qualification. Les Ecossais en profitaient pour inscrire deux essais par Nel et Fagerson. Pour revenir à 28 à 21 mais sans inquiéter non plus les Japonais, qui savaient alors qu'ils verraient les quarts même en levant un peu le pied. Ils s'adonnait tout de même à tenir leur ligne et conserver la victoire. Le score ne bougeait plus. Le Japon sort premier de poule et verra les quarts de finale pour la première fois de leur histoire.

L'image du match : Koo sort en pleurs

Par tradition, les Japonais sont de valeureux guerriers prêts à donner beaucoup pour défendre les couleurs de leur pays. Cette qualification était leur objectif, ces derniers ont donc donné corps et âme pour la décrocher. En symbole de ce dévouement, l'image, touchante au possible, du solide pilier droit d'origine coréenne Koo, sorti en pleurs sur blessure à la 20ème minute. Tout de suite ovationné par le public et soutenu par ses partenaires, on senti alors encore plus cette symbiose entre le rugby et les valeurs japonaises, entre les joueurs et les supporters nippons, tous unis derrière le même maillot. Des images qu'on aime voir. On en redemande.

La clé du match : La précision japonaise

En fait le jeu japonais ressemble au jeu irlandais. A la fois clinique et précis, avec peu d'erreurs. Ne vous y trompez pas, en visu, les deux équipes n'ont rien à voir, dans leur organisation non plus d'autant que les Japonais sont joueurs au possible, soit l'exact contraire de la formation Celte. Mais face à l'Ecosse, il fut impressionnant de voir avec quelle maîtrise de leur jeu et quelle précision technique les Japonais ont joué ce match. D'ailleurs, leurs essais découlent presque tous de longues actions avec du jeu debout, de relais offensifs et également, de gestes de grandes classes qui soulignent aussi les vrais talents dont disposent les Nippons. Le Japon aime les choses nettes et précises, et leur jeu proposé dans ce match était là pour le rappeler.

Le joueur : Kenki Fukuoka

Face à l'Ecosse, il paraît étonnant de dire que Fukuoka, reconnu depuis longtemps comme le puncheur de la ligne de trois-quarts japonaise, honorait seulement sa première titularisation dans ce Mondial. La faute à la concurrence que représente Lemeki, par ailleurs excellent jusqu'ici. Pourtant, l'ailier des Sunwolves a tout simplement été extraordinaire, tranchant sur tous ses ballons, décisif sur le premier essai et auteur également d'un doublé plein de punch et de vitesse. Entre ce dernier, son remplaçant et le phénomène Matsushima sur l'autre aile, c'est à se demander si le Japon ne compte pas parmi les meilleurs trio d'ailiers du Mondial ?

Kenki Fukuoka, ravi, est le Joueur @Mastercard du Match #JPNvSCO :
110 mètres parcourus
3 franchissements
7 défenseurs battus
2 essais
7 plaquages... pic.twitter.com/h4N1qonnFz

— Rugby World Cup (@RugbyWorldCupFR) October 13, 2019

La question : Le Japon pourra-t-il remettre ça ?

C'est un fait, le Japon, est qualifié pour les quarts de finale. Aussi, les Nippons ont gagné tous leurs matches et réalisé des exploits dantesques face à l'Irlande comme face à l'Ecosse, des nations annoncées favorites face à leurs hôtes. Leur jeu est flamboyant, agréable à voir jouer et cette équipe rafraîchissante dégage une vraie sympathie vu de l'extérieur. Néanmoins, battus sèchement en préparation au Mondial 7 à 41 par l'Afrique du Sud, les Nippon seront-ils capables de rééditer pareil exploit face à ce même adversaire? La tâche s'annonce encore plus rude... Mais avec ces Japonais infiniment volontaires, il semble que tout soit possible. Il paraît qu'à coeur vaillant, rien n'est impossible.

Par Théo Fondacci

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