Être pragmatique : cet immense défi des Bleus

  • XV de France - Préparation à la Coupe du monde
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  • XV DE FRANCE - Les joueurs à l'entraînement à Marcoussis
    XV DE FRANCE - Les joueurs à l'entraînement à Marcoussis
  • XV de France - Wenceslas Lauret et Baptiste Serin lors de la préparation des Bleus
    XV de France - Wenceslas Lauret et Baptiste Serin lors de la préparation des Bleus
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COUPE DU MONDE 2019 - Souvent en difficulté dès qu’il s’agit de garder un résultat et d’être pragmatique, les Bleus doivent encore apprendre à gérer un match pour espérer aller loin lors de la Coupe du monde au Japon.

Ils rêvent d’un jeu débridé, ambitieux, enivrant. Depuis le début de la préparation à la Coupe du monde au Japon, les joueurs du XV de France aspirent à pratiquer un jeu étincelant. Portés par l’expertise de Fabien Galthié ou bien encore de Laurent Labit, les Bleus voient désormais plus loin. "On veut du rugby spectacle", lançait récemment le pilier de La Rochelle Dany Priso lors du stage organisé au Cap d’Ail. Frustrés par toutes ces années de matchs non-aboutis, approximatifs, souvent indignes du très haut niveau, les Tricolores aborderont le Mondial nippon avec des ambitions de jeu élevées. "Il y a plus de vitesse dans ce qu’on nous demande, une répartition mieux structurée, plus de précision dans les tâches des joueurs, explique le futur demi de mêlée du RC Toulon Baptiste Serin. Chacun sait ce qu’il a à faire. Et dans ce cadre là, on s’octroie des libertés un peu partout. Ça offre du jeu sur toute la latéralité du terrain ou dans le cœur du jeu".

XV DE FRANCE - Les joueurs à l'entraînement à Marcoussis
XV DE FRANCE - Les joueurs à l'entraînement à Marcoussis

Vers une Coupe du monde spectaculaire ou fermée ?

Avec des joueurs comme Antoine Dupont, Romain Ntamack, Sofiane Guitoune ou bien encore Damian Penaud et Alivereti Raka, le XV de France a de sérieux arguments pour proposer un véritable feu d’artifice offensif au pays du soleil levant. Si les hommes de Jacques Brunel ont encore de gros efforts à fournir dans le replacement et l’anticipation, la préparation physique dirigée par Thibault Giroud pourrait bien leur offrir un nouvel horizon. Mais ces ambitions de "rugby spectacle" colleront-elles à l’ADN de la Coupe du monde 2019 ? En 2015, jamais un Mondial n'avait été aussi prolifique en essais marqués avec des phases de jeu exceptionnelles. Comment ne pas se souvenir de la victoire du Japon en phase de poule face à l’Afrique du Sud (34-32). Pour cette édition anglaise, les joueurs avaient ainsi inscrit 5,3 essais en moyenne par match. Un ratio plus élevé qu’en 1987, meilleur millésime jusque-là (5,1). Seul le nombre moyen de points inscrits (55,2) avait été inférieur au Mondial 1999 (55,4).

On doit encore progresser sur cette faculté à faire les choses simples très bien

La Coupe du monde au Japon sera-t-elle dans la lignée de celle de 2015 ? Ou ressemblera-t-elle au dernier Tournoi des Six Nations où le pays de Galles s’est imposé avec une défense de fer (seulement 65 points encaissés, ndlr) ou bien encore à la finale de la Champions Cup entre le Leinster et les Saracens (10-20), deux blocs parfaitement structurés et organisés autour d’un jeu au pied chirurgical ? "Je ne suis pas certain que ce soit une Coupe du monde fermée, confie Baptiste Serin. Après, je me demande si les All Blacks vont avoir un jeu d’attaque aussi offensif qu’habitude. Il va falloir qu’ils soient également pragmatiques. Je trouve que les équipes attendent de plus en plus LA bonne opportunité pour jouer. Elles essayent de se la procurer avec beaucoup de jeu au pied, une grosse pression sur le 10, des montées en inversée des défenses."

Le coup de pied rasant à l’honneur ?

Arme fatale depuis quelques saisons, le coup de pied rasant devrait être à l’honneur au Japon. "Pour moi, c’est l’arme du rugby d’aujourd’hui. Il y a beaucoup plus de joueurs en nombre dans la ligne de défense et moins de mecs derrière. Les équipes veulent mettre beaucoup plus de pression, explique Serin. Le but, c’est de taper à ras et le plus proche des lignes de touche pour enfermer les joueurs et leur donner le moins bon ballon aujourd’hui. "

XV de France - Wenceslas Lauret et Baptiste Serin lors de la préparation des Bleus
XV de France - Wenceslas Lauret et Baptiste Serin lors de la préparation des Bleus

Dans le secteur du jeu au pied, si défaillant, les Bleus doivent encore revoir leur copie s’ils souhaitent gagner la bataille stratégique et garder le score jusqu’à la dernière seconde. Combien de matchs perdus par les coéquipiers de Guilhem Guirado dans les ultimes moments d’une rencontre… Mais le XV de France est-il capable de cadenasser un match, de viser un 6-3, de gagner "petit" sans viser un rugby spectacle ? "C’est un axe de travail. On doit encore progresser sur cette faculté à faire les choses simples très bien. Faut continuer à bosser… ", reconnaît Serin. Un axe de progression indispensable pour guider les Bleus vers le trophée Webb-Ellis.

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