De Klerk et les faux-frères d'Angleterre

Par Rugbyrama
  • Coupe du monde 2019 - Faf de Klerk (Afrique du Sud) contre le pays de Galles
    Coupe du monde 2019 - Faf de Klerk (Afrique du Sud) contre le pays de Galles
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COUPE DU MONDE 2019 - Attention, espions: l'Afrique du Sud pourra s'appuyer, samedi à Yokohama (banlieue de Tokyo) en finale de la Coupe du monde contre l'Angleterre, sur plusieurs joueurs évoluant dans le championnat anglais, dont le demi de mêlée Faf De Klerk, qui y a élargi sa palette technique et tactique.

Comme De Klerk (Sale), François Louw (Bath), Willie Le Roux (Wasps), Franco Mostert (Gloucester), Cobus Reinach (Northampton) et Vincent Koch (Saracens) côtoient tout au long de l'année les joueurs du XV de la Rose, qui jouent tous au pays. Schalk Brits peut être ajouté à cette liste après avoir porté pendant près de dix ans, jusqu'à l'été 2018, le maillot des Saracens. Le club actuel de près d'un quart du XV d'Angleterre (Itoje, Farrell, George, Kruis, Mako et Billy Vunipola, Spencer), bientôt rejoints par l'arrière Eliott Daly et le troisième talonneur, Jack Singleton.

Qu'en pense Daly, justement, qui a évolué pendant plusieurs saisons aux Wasps avec Le Roux ? "Sur le terrain, on ne pense pas à ça. Cela nous donne une petite connaissance de leur équipe, mais à eux aussi." "Le fait que nos joueurs évoluent avec ces gars en club et les connaissent est clairement un plus pour nous. Mais d'un autre côté, ils jouent aussi avec nos joueurs. Cela annule un peu cet avantage" estime pour sa part le sélectionneur des Springboks, Rassie Erasmus.

De Klerk, lui, entend bien donner à ses coéquipiers quelques informations sur Tom Curry, son coéquipier à Sale et troisième ligne de l'Angleterre. "Je le connais plutôt bien maintenant, donc j'ai quelques tuyaux à partager avec le groupe. C'est toujours un plus" explique le demi de mêlée, pour qui Curry est "toujours prêt à travailler dur et sort toujours des matches avec la plupart des meilleures statistiques". Le gain, marginal, semble surtout profiter aux Sud-Africains, puisque leurs exilés en Angleterre croisent au cours de la saison tous les Anglais, quand ces derniers ne côtoient qu'une partie du groupe bok.

Vision différente

En revanche, l'expérience acquise sur les terrains gras et balayés par la pluie d'Angleterre par De Klerk et consorts a clairement bénéficié au groupe sud-africain, selon Erasmus. "Un demi de mêlée en Super Rugby doit davantage éjecter et jouer vite que dans l'hémisphère Nord. Où, avec les conditions météo, un gars comme Faf ne peut se permettre d'uniquement dynamiser le jeu, de créer des brèches" explique ainsi le sélectionneur. "Un N.9 doit jouer au pied, contrôler le rythme de la partie, diriger ses avants, décider de quand taper ou porter le ballon, accélérer ou ralentir le jeu" ajoute Erasmus qui, depuis son arrivée début 2018, a rappelé De Klerk pour en faire l'un de ses leaders de jeu.

Quant au Toulousain Cheslin Kolbe, l'un des facteurs X à l'aile, rétabli pour la finale de sa blessure à une cheville, "il a aussi appris en France des choses qu'on n'apprend pas en Super Rugby. Cela profite à l'équipe" poursuit le technicien. De Klerk confirme -- "en Angleterre on joue plus tactique et avec les conditions météo" -- comme Louw, dont l'évolution "doit beaucoup" à la Premiership : "J'ai été confronté à une vision différente du jeu, avec divers entraîneurs." A Bath, le troisième ligne se frotte tous les jours à Sam Underhill, l'autre poison de la troisième anglaise avec Curry. "Il adore prendre une bière et j'en ai souvent partagé avec lui" raconte Louw.

Avant de retrouver leurs bonnes habitudes dans quelques semaines, ils feront monter la pression samedi sur la pelouse de Yokohama.

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