Afrique du Sud : Un titre mondial en guise de nouvel héritage ?

  • Coupe du monde 2019 - Siya Kolisi et Francois Steyn (Afrique du Sud)
    Coupe du monde 2019 - Siya Kolisi et Francois Steyn (Afrique du Sud)
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COUPE DU MONDE 2019 - Les Springboks sont en quête d’un troisième sacre et espèrent profiter d’un tel succès pour donner un nouvel élan, sportif et sociétal, à la nation sud-africaine.

La scène a fait rire toute une salle, les joueurs en premier. Lorsqu’un journaliste japonais demande quel pourrait être l’impact sur le pays d’une nouvelle victoire en Coupe du monde – en prenant comme référence le premier triomphe en 1995 – la traduction évoque le contexte en Afrique du Sud durant les années 1950 ! Une erreur de suite corrigée avec le sourire et une certaine gêne. Nul besoin de rappeler l’histoire… Mais ce sujet revient sans cesse, à chaque conférence. Et dès qu’une question posée y fait référence, ce sont souvent les mêmes attitudes. Les joueurs se regardent entre eux, l’un se lance et l’attaché de presse intervient pour avoir un commentaire de chaque interlocuteur présent. Car l’envie est bel et bien d’afficher une unité dans un contexte pas évident, que ce soit dans le pays avec de nouvelles vagues de racisme, ou bien même au sein des Springboks avec l’épisode Eben Etzebeth qui fait l’objet d’une plainte pour insultes racistes et d’une procédure.

L'un des sujets souvent évoqués durant les différentes conférences de presse des @Springboks, c'est véritablement l'importance que peut représenter le parcours ?? dans l'état d'esprit et l'unité du pays. Aujourd'hui encore, les joueurs ont souhaité affiché leur unité, leur union. pic.twitter.com/ExsuApvToA

— Julien Plazanet ???? (@JulienPlazanet) October 30, 2019

Ce sera donc une finale avec un double enjeu : sportif et sociétal. "Tous les joueurs sont fiers de porter ce maillot et nous sommes tous fiers de notre pays qui est face à de nombreux défis. Et nous savons à quel point le sport peut réunir notre pays, confie le pilier Vincent Koch qui fait ensuite référence aux titres de 1995 et 2007, lui qui ne se souvient d’ailleurs plus de l’endroit où il a fêté ce dernier titre. On a pu voir qu’ils pouvaient tous aller de l’avant ensemble, peu importe d’où ils venaient."

Siya Kolisi, un capitaine et une source d’inspiration

Quand on fait justement référence aux parcours individuels, celui du troisième ligne Siya Kolisi est représentatif. "C’est remarquable. Il est originaire du ghetto de Zwide à Port Elizabeth, il a réussi à dépasser sa condition sociale pour devenir le capitaine des Springboks et être un grand leader", lance Tendai Mtawarira au sujet de celui qui va fêter sa 50e cape à l’occasion de la finale. "C’est un capitaine qui est une source d’inspiration. Il est toujours à nos côtés et apporte beaucoup. Nous serons tous à ses côtés", poursuit en ce sens le demi de mêlée Herschel Jantjies. Alors pour Tendai Mtawarira, "remporter la Coupe du monde serait incroyable pour l’Afrique du Sud. J’ai le privilège de voir une équipe impliquée, composée de gars de toutes les couleurs et excellents. Tous méritent une place dans l’équipe et Rassie (Erasmus) a été honnête, il a dit de continuer à faire les bonnes choses car nous devons avoir une équipe qui représente notre pays. Ce qui a été accompli est remarquable."

Siya Kolisi getting Schalk Burger's autograph as a schoolboy, now #Bokke Captain in the #RWC2019 Final. Salute! pic.twitter.com/GHs5EfVCfy

— You get what you vote for (@stormingnormanp) October 27, 2019

Voilà autant de mots qui répondent à toutes les polémiques, comme après la victoire face à l’Italie et cette vidéo montrant des joueurs à la peau blanche repousser un joueur noir ; en réalité la "bomb squad" (surnom pour les remplaçants) repoussant avec ironie un joueur devenu titulaire... "Les Springboks sont un symbole d’opportunité et d’espoir. Il suffit de regarder les histoires des joueurs et ce qui peut être accompli après un dur travail", insiste alors l’entraineur adjoint Matt Proudfoot.

De la confiance pour les années futures

Le sportif doit néanmoins rester la quête principale de ces joueurs et de ce staff, et l’équipe de 2019 est en train d’écrire sa propre histoire. "Nous devons plutôt penser aux 80 minutes que nous avons à jouer contre une équipe de classe mondiale", tempère à raison Lood de Jager. Difficile quand même d’occulter, en plus de l’impact sociétal, que cela viendrait par exemple couronner une façon de jouer qui ne fait pas l’unanimité. Le deuxième ligne préfère retenir le résultat et ce que cela peut laisser présager pour le futur de son pays.

"Il suffit de regarder les gars qui composent cette équipe, notamment ses jeunes talents. C’est incroyable. Nous nous sommes préparés à cela pendant 18 moins et je suis très excité pour les prochaines années", dit-il alors que Matt Proudfoot voit aussi la possibilité pour les équipes sud-africaines engagées en Super Rugby de titrer profit de l’ambition sud-africaine pour ce trophée Webb-Ellis, plus que jamais un leitmotiv pour l’Afrique du Sud toute entière.

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