Dusautoir l'assure, il n'y a pas de fracture entre les joueurs et l'entraineur

Peu avant 12 heures ce vendredi matin, dans le Hall du Celtic Manor de Newport, la résidence du XV de France, Philippe Saint-André se préparait pour l’entraînement des Bleus. Le sélectionneur était pressé de rejoindre ses joueurs. Bon, aucun clash en vue. Un peu plus tôt, en aparté, Mathieu Bastareaud était lui-aussi étonné au sujet de la polémique, née dans les colonnes de L’Obs, où l’on pouvait lire jeudi soir : "Saint-André écarté, les Bleus en autogestion". Après la sévère défaite concédée face à l’Irlande (24-9), une fracture s’est-elle instaurée entre le staff et son groupe ?

Visiblement, non. Depuis le début de la Coupe du monde, on est une équipe qui travaille, a insisté Thierry Dusautoir. Quand je dis équipe, il y a les joueurs, les entraîneurs, la partie médicale. On est encore ensemble jusqu’à la fin de la compétition. Je ne sais pas d’où ça sort. Ce genre de chose n’est vraiment pas de mon ressort. On se concentre, et je me concentre sur ce match. On l’a préparé en équipe avec les membres du staff. J’ai compris depuis bien longtemps qu’il fallait se couper du monde extérieur pour se concentrer vers l’essentiel.

Bru: "Mes proches m’ont dit : 'Qu’est-ce qui se passe? Il y a un tremblement de terre?'"

Présent aux côtés du capitaine du XV de France ce vendredi matin, Yannick Bru était tout aussi surpris devant le buzz de cette rumeur. Aujourd’hui, en 2015, on ne peut pas être sensible à l’immédiateté des courants d’informations, surtout des réseaux sociaux, a commenté l’entraîneur en charge des avants. J’ai eu des coups de fils ce vendredi matin de mes proches en me disant: 'Qu’est-ce qu’il y a? Qu’est-ce qui se passe ? Sur les chaînes d’info en continue, on dit ça…' J’étais très surpris. Vis-à-vis de mes proches, par rapport à la situation que je leur décris au quotidien, ils m’ont dit : 'Il y a un tremblement de terre ?'. Evidemment, j’ai dédramatisé en leur expliquant qu’on a un fonctionnement conforme à celui qui est le nôtre depuis le début avec une génération de joueurs qu’on connaît très bien, avec qui on a passé des moments pas forcément tous faciles ces trois dernières années. Mais il y a toujours la même complicité avec les joueurs. Il y a de l’implication de tous, des leaders. Oui, il y a de la concentration. Mais sur le reste, je n’ai pas ressenti de problème. Si des débats, par moment tendus, existent au sein du staff sur le choix des hommes, aucun divorce n’a jamais été sous-jacent. La crise a très vite fait pschittt…

De notre envoyé spécial à Newport, Vincent PERE-LAHAILLE