Accusés, levez-vous !

  • Blanco, Camou et Saint-André : Accusés, levez-vous
    Blanco, Camou et Saint-André : Accusés, levez-vous
  • Pierre Camou, le président de la FFR
    Pierre Camou, le président de la FFR
  • Paul Goze, le président de la LNR
    Paul Goze, le président de la LNR
  • Le sélectionneur Philippe Saint-André (XV de France) - 1 octobre 2015
    Le sélectionneur Philippe Saint-André (XV de France) - 1 octobre 2015
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Samedi soir, après l’humiliante défaite du XV de France en quart de finale de la Coupe du monde (62-13), Philippe Saint-André ne s’est pas caché. Si le sélectionneur du XV de France a sa part de responsabilités dans ce naufrage, il est loin d’être le seul coupable…

22h15 samedi soir, dans les coursives du Millennium. L’ombre de Pierre Camou défile devant les journalistes. Le Président de la FFR est invité à commenter la triste défaite du XV de France face aux All Blacks (62-13). Ce dernier lève la main avant de filer, sans commentaire. Comme souvent, Pierre Camou redevient muet dès qu’il s’agit d’expliquer le désastre des résultats de l’équipe de France.

L’échec du rugby tricolore est pourtant sans appel. Jamais un sélectionneur n’avait présenté un si mauvais bilan à l’issue de son mandat à la tête des Bleus : seulement 44% de victoires (1,8 essai/match) et pas un seul succès dans le Tournoi des 6 Nations. Le néant. Pierre Camou et Serge Blanco, son vice-Président, auraient bien été inspirés de descendre les escaliers menant jusqu’aux médias. D’assumer, eux-aussi, leur part de responsabilités. Mais il était tellement plus facile de laisser Philippe Saint-André se faire lyncher pour ne pas salir leur future campagne des élections 2016.

  • Camou reste une nouvelle fois muet

Depuis un an, Serge Blanco est au chevet du XV de France pour épauler Philippe Saint-André. Il ne s'agit pas de fliquer les entraîneurs, ni de les mettre aux ordres , confiait-il en juillet 2014. Mais en voyant l’ancien arrière international observer chaque conférence de presse du sélectionneur dans un recoin, tel un surveillant, l’autorité du manager des Bleus s’est inévitablement désagrégée. En interne, certains joueurs auraient mal vécu cette présence de plus en plus pesante.

Vendredi dernier, Serge Blanco évoquait l’Everest all black tout en confiant, cela fait un an que je suis là (auprès des joueurs, NDLR). Je ne fais rien et je ne veux surtout rien faire. Une déclaration hallucinante. Mis à part répéter que le rugby est un sport de partage, d’amitiés, d’histoires d’hommes , en quoi Serge Blanco a-t-il vraiment aidé le XV de France ?

Pierre Camou, le président de la FFR
Pierre Camou, le président de la FFR
  • Une convention LNR-FFR qui a montré ses limites

Rappelez-vous ! En mai 2012, la Fédération Française avait désigné Serge Blanco, Fabien Pelous et Henri Broncan en tant que pilotes des trois premiers groupes de travail mis en place à l'issue de ces trois jours de réflexion globale pour le rugby de demain. La compétitivité du XV de France était au centre des Assises du rugby. Avec le recul, ce tour de table s’apparente à une mascarade. Les dépositaires de l’avenir du rugby français - Camou, Blanco sans oublier le Président de la LNR Paul Goze - sont plus que jamais hors-sujet avec les exigences du rugby international.

Présentée comme la mesure qui allait tout changer, la Convention entre la FFR et la LNR signée en décembre 2013, avec la création d’un groupe d’Elite de 30 joueurs ne disputant que 30 matches par saison, a rapidement montré ses limites. Une Convention où les phases finales ne comptent pas, pas plus que les matches joués de moins de 20 minutes , glisse Saint-André désabusé (en 45 matches, le sélectionneur a écumé 82 joueurs, ndlr).

Paul Goze, le président de la LNR
Paul Goze, le président de la LNR
  • Une formation à revoir de fond en comble

Octobre 2011, en pleine phase finale de la Coupe du monde, un instant de vie de l’équipe de France nous saisissait. Sur le terrain d’entraînement de Takapuna (North-Shore), Marc Lièvremont et Jean-Claude Skrela (le Directeur Technique National) observaient un face-à-face de quelques minutes entre leurs joueurs et des gamins de l’école de rugby du coin. Des minots de 9 ans insaisissables. Tu as vu leur précision balle en mains, leur angle de course, leur soutien, leur technique individuelle, glissait admiratif Lièvremont à Skrela. C’est parfait ! Le DTN de l’époque était tout aussi ahuri par la démonstration de ces small Blacks ridiculisant nos Bleus sur une passe, un crochet. En cinq minutes, l’encadrement du XV de France venait de prendre la mesure des lacunes de notre formation.

  • Saint-André: "Je vous le demande, est-ce que bosser une fois tous les quatre ans, ça suffit ?"

La résistance physique ne suffit plus. Pas plus que la bravoure des Bleus. Je vous le demande, est-ce que bosser une fois tous les quatre ans, ça suffit ?, regrette Saint-André. On est un sport de combat, on ne peut pas avoir des joueurs qui jouent 11 mois sur 12. J’avais demandé pendant quatre ans d’avoir cinq-six semaines les joueurs à l’intersaison pour pouvoir travailler et avoir une vraie préparation. J’en ai assez parlé les deux premières années de mon mandat. J’ai bouffé énormément d’énergie là-dessus. A partir du moment où j’ai accepté ce rôle, il faut tout accepter. Aujourd’hui, je suis en charge et c’est une grosse, grosse désillusion.

Le sélectionneur Philippe Saint-André (XV de France) - 1 octobre 2015
Le sélectionneur Philippe Saint-André (XV de France) - 1 octobre 2015

Et le rugby français est mort pour les quinze ans à venir si on ne prend pas les bonnes décisions dans les mois qui viennent, confiait PSA en février 2013. Mais il est déjà trop tard. La France ne sera pas championne du monde en 2015. Saint-André, Camou, Blanco, Goze... Tous coupables !

De notre par notre envoyé spécial à Cardiff, Vincent PERE-LAHAILLE

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