Deux bonnes prestations de suite, une performance bien trop rare sous l'ère PSA

Depuis quand le XV de France n'a t-il plus été séduisant deux fois de suite? La réponse du demi de mêlée Morgan Parra parle d'elle-même: Je pense que c'était à la Coupe du monde, il y a quatre ans. Cela remonte à loin… , souffle le Clermontois, alors que la question se pose une nouvelle fois à l'aube de confirmer contre l'Écosse les promesses du dernier France-Angleterre (25-20).

Le problème est qu'on est français, poursuit Parra. On est capable de se relâcher après un gros match contre l'Angleterre et de ne pas être présent face à l'Écosse. On est prévenu, à nous de bien entamer ce match samedi pour tenter de faire aussi bien que contre les Anglais.

Un mal français, diront certains. Celui de se sentir pousser des ailes dès les premières envolées et de retomber brutalement sur terre le match d'après. Un destin qui a souvent accompagné le XV de France de Philippe Saint-André depuis sa prise de fonction à l'issue du Mondial 2011. Pour être tout à fait juste avec l'ancien ailier, son équipe de France s'est approchée par deux fois en 2014 de cette confirmation tant recherchée.

En début de Tournoi, tout d'abord, où elle a battu, à Saint-Denis, l'Angleterre (26-24) puis l'Italie (30-10), puis lors de la dernière Tournée d'automne contre les Fidji (40-15) et l'Australie (29-26). Des confirmations à relativiser avec la qualité de l'Italie et l'autonomie à haut niveau des Fidjiens sur un match entier.

Picamoles: "On a appris ces dernières années que cela ne servait à rien de s'emballer"

Face à cette incapacité chronique à reproduire des prestations abouties, l'ouvreur Frédéric Michalak livre son explication. Enchaîner, c'est toujours ce qu'on a essayé de faire. Après, pendant quatre ans, on n'a pas la même préparation physique ni la même chance de pouvoir s'entraîner autant ensemble. On ne va pas se le cacher, on traîne des pieds pendant quatre ans. La préparation physique de cet été nous fait vraiment du bien car elle nous permet de mieux tenir le ballon, se déplacer plus et être plus lucide. Ce sont les mêmes joueurs, ils sont juste un peu mieux préparés physiquement.

Une préparation physique qui a porté ses fruits de manière ostensible le 22 août dernier face au XV de la Rose. Mais les Bleus le savent, s'enflammer est ce qui pourrait leur arriver de pire au moment de défier une équipe écossaise qui, elle aussi, a fait forte impression lors de son dernier test face à l'Italie (48-7).

On ne s'emballe pas, affirme le troisième ligne centre Louis Picamoles. On a appris ces dernières années que cela ne servait à rien. On est encore sur un match de préparation et il ne faut pas se mettre une pression négative. Maintenant, pour la confiance et la sérénité de l'équipe, il est clair que ce sera mieux d'arriver à cette Coupe du monde avec une deuxième victoire . Et réussir, par la même occasion, ce que le XV de France nous a trop peu donné l'occasion de voir depuis 2011.