Un départ raté, des blessures, des décisions contraires... cela faisait trop pour l'Argentine

Moins de 120 secondes, c'est le temps qu'a mis l'Australie pour frapper une première fois l'Argentine en plein cœur. Une interception fatale de Rob Simmons sur une remise à l'intérieur peu opportune de Nicolas Sanchez, peut-être encore en train de chanter l'hymne argentin dans sa tête. C’est vrai que ce premier essai nous a coupé les jambes, concède l'ouvreur des Pumas. Cela a été difficile de débuter avec le score en notre défaveur.

Quelques minutes plus tard, c'était au tour de Santiago Cordero d'avoir l'esprit embrumé lorsque, sur un arrêt de volée propre qu'il vient d'effectuer, il décide de jouer rapidement. Résultat: en avant, peut-être précipité par une gêne d'Israel Folau, et essai d'Ashley-Cooper en sortie de mêlée. On fait une mauvaise entame et ils nous en mettent deux dans les dix premières minutes, soupire le demi de mêlée remplaçant Tomas Cubelli. Ils ont pris une bonne avance et c’est difficile après de rattraper autant de points. Surtout quand le sort s'acharne.

L'Argentine sans son capitaine et ses magiciens

Moins puissants que les Wallabies, les troupes de Daniel Hourcade ont perdu des soldats dans la bataille. Et pas des seconds couteaux. Peu après le quart d'heure, Juan Imhoff reçoit un coup de genou sur la tête et sort définitivement. À la demi-heure de jeu, le capitaine Agustin Creevy doit renoncer à son tour. Juan Martin Hernandez a tenu de son côté toute une mi-temps en serrant les dents concernant ses côtes meurtries... avant d'en terminer peu après le retour des vestiaires.

Si Hourcade a pointé un manque d'efficacité offensive, assurant qu'un essai durant le moment fort argentin aurait permis de voir un tout autre match, il savait aussi que les blessures de trois de ses cadres, dont deux arrières à l'inspiration et au sens du jeu aiguisés, n'allaient rien arranger à l'affaire.

Lobbe: "Pour moi, il n'y avait pas carton jaune"

Dernier tournant d'une rencontre pas du tout linéaire pour les Pumas, le carton jaune infligé à Tomas Lavanini (26e). Une exclusion temporaire au mieux très sévère, au pire très injuste, et surtout aux conséquences désastreuses pour l'Argentine. Ashley-Cooper marquera en effet son deuxième essai du match durant cette période de supériorité numérique.

Peu de joueurs ont souhaité se mouiller sur ce fait de jeu après la rencontre, à l'image du demi de mêlée Martin Landajo: L'arbitre a toujours raison. Seul Juan Martin Fernandez Lobbe a émis quelques doutes à chaud: Pour moi, il n'y a pas jaune. Mais Lavanini plaque souvent comme cela. Un début raté, trois blessures importantes et au moins deux décisions défavorables de Wayne Barnes... bien peu d'équipes auraient pu battre cette Australie-là avec de tels handicaps.

De notre envoyé spécial à Twickenham, Anthony TALLIEU