À 31 depuis samedi, les Bleus refusent de parler de soulagement

De retour ce samedi au CNR, les 31 Bleus ont effectué leur première séance terrain de la semaine dans une relative bonne humeur. Six jours auparavant, Philippe Saint-André les avait libérés du poids du doute en les annonçant partants pour le Mondial, à l'inverse de François Trinh-Duc, Loann Goujon, Rémi Lamerat, Sébastien Vahaamahina et Xavier Chiocci. Il leur est toutefois impossible de se laisser aller à des manifestations de décompression trop visibles. Ordre du patron.

Le sélectionneur du XV de France a été clair sur le sujet samedi. Je ne veux surtout pas voir des joueurs soulagés d'être dans les 31 et que ce soit une fin en soi. J'attends d'eux le même état d'esprit et le même investissement que lorsqu'ils étaient 36. Un discours en guise d'avertissement qui est bien passé auprès des troupes. Quitte à tirer, le temps d'un instant, sa plus belle langue de bois. On était aussi souriant et détendu à 36, assure Frédéric Michalak. On ne l'est pas plus aujourd'hui, au contraire. On était très bien et cela aurait été magnifique de partir à la Coupe du monde avec tout le monde. Ce n'était malheureusement pas possible. Cinq collègues nous ont quitté, c'est difficile à digérer. Pour eux, bien sûr, mais aussi pour nous car ce n'est pas évident de perdre des potes.

Spedding: "Tout le monde veut être dans le XV de départ"

Même son de cloche du côté de son coéquipier au Rugby Club Toulonnais Guilhem Guirado, qui n'a jamais tremblé pour sa place dans le train bleu cet été. Il n'y a pas eu de relâchement, tout le monde est concentré et a envie d'entrer dans la compétition contre l'Italie. Avant la Coupe du monde, Thierry Dusautoir et ses soldats croiseront le fer avec l'Écosse à Saint-Denis. La dernière occasion pour, soit asseoir un statut de titulaire, soit tenter de changer l'ordre établi.

Scott Spedding se place plutôt dans le premier cas de figure, lui qui a pris une petite longueur d'avance sur Brice Dulin. C'est peut-être un soulagement d'être dans les 31 mais il y a toujours énormément de pression. On voulait bien évidemment figurer dans cette liste mais tout le monde souhaite désormais faire partie du XV de départ. On veut aussi tous gagner les matchs donc la pression est toujours présente en équipe de France. S'ils ne l'avoueront pas, certains auront tout de même les mains un peu moins moites samedi au moment de réaliser les gestes qui comptent.