Remontée fantastique, Argentine, Horan... Le Mondial 1999 dans le rétro

Par Tanguy Hamon
  • John Eales soulève la Coupe du monde (09.11.1999)
    John Eales soulève la Coupe du monde (09.11.1999)
  • L'Argentine du capitaine Lisandro Arbizu et du centre Eduardo Simone s'est révélée en 1999
    L'Argentine du capitaine Lisandro Arbizu et du centre Eduardo Simone s'est révélée en 1999
  • Avec deux essais en première période, Jonah Lomu a fait des dégâts dans la défense des Bleus (31.10.1999)
    Avec deux essais en première période, Jonah Lomu a fait des dégâts dans la défense des Bleus (31.10.1999)
  • Cédric Soulette, Xavier Garbajosa, Emile Ntamack et Stéphane Glas savourent la victoire (31.10.1999)
    Cédric Soulette, Xavier Garbajosa, Emile Ntamack et Stéphane Glas savourent la victoire (31.10.1999)
  • Christophe Dominici surveillé de près par Stephen Larkham et George Gregan
    Christophe Dominici surveillé de près par Stephen Larkham et George Gregan
Publié le Mis à jour
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RETRO COUPE DU MONDE - En attendant le coup d'envoi du Mondial, retrouvez les grands moments des précédentes éditions. En 1999, l'Australie soulève la deuxième Coupe du monde de sa carrière en battant la France, qui venait de réaliser l'un des plus grands exploit du sport français en sortant la Nouvelle-Zélande en demi-finale.

Le contexte : Le Sud intouchable, la France au plus bas

Organisée sur quatre pays, la Coupe du monde 1999 a la particularité de voir l'Angleterre, l'Ecosse, le pays de Galles et la France disputer chacun leurs matchs de poules à domicile. Ce qui n'est pas un mal, si l'on considère l'avance que les nations du Sud ont pris depuis l'avènement du professionnalisme. Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande semblent intouchables, la compétition doit se résumer à un Tri-Nations amélioré, les équipes européennes servant de faire valoir. En France, la confiance est au plus bas après une dernière place lors du 5 Nations. Dans un climat très tendu, la presse tire à boulets rouges sur le duo Villepreux-Skrela.

La surprise : L'Argentine

Après une seule victoire lors de ses neufs matchs précédents en Coupe du monde (en 1987 contre l'Italie, 25-16), l'Argentine signe son arrivée parmi les nations majeures du rugby en se qualifiant pour les quarts de finale. Vainqueurs de l'Irlande en barrage (24-22), les Pumas se donnent le droit de découvrir les phases finales face à la France. Ils prendront un sévère 47-26, mais avec les Pichot, Quesada, Ledesma, Corleto et Contepomi, l'Argentine est enfin prise au sérieux.

L'Argentine du capitaine Lisandro Arbizu et du centre Eduardo Simone s'est révélée en 1999
L'Argentine du capitaine Lisandro Arbizu et du centre Eduardo Simone s'est révélée en 1999

La déception : L'Écosse

Première du dernier Tournoi des 5 Nations, l'Ecosse affiche ses ambitions avant le Mondial. Mais pour son entrée dans la compétition, les coéquipiers d'Alan Tait se font étriller à domicile par l'Afrique du Sud (46-29). En barrage, le XV du chardon se défait des Fidji pour affronter la Nouvelle-Zélande à Edimbourg, dans leur antre de Murrayfield. Un deuxième choc pour une deuxième déception (30-18), l'Ecosse est éliminée.

Le match marquant : France - Nouvelle-Zélande (43-31)

Peut-être LE match de l’histoire du rugby tricolore. Une demi-finale de Mondial, face au monstre All Black des Lomu, Merthens ou Kronfeld. Le tout dans l’antre de Twickenham, temple du rugby. Une dramaturgie parfaite, renforcée par le déroulé du match. Bien entrés dans la rencontre, les Bleus sont en tête jusqu’à la vingt-quatrième minute et un déboulé de Jonah Lomu, qui résiste à cinq défenseurs et fait voler en éclat Benazzi pour aplatir. 14-10 pour les All Blacks, qui rajoutent 3 points avec Merthens avant la pause. Lomu passe une nouvelle fois la ligne à la reprise, la France est à quatorze points (24-10). Le plus dur semble être fait pour les Néo-Zélandais, mais le festival français va commencer...

Avec deux essais en première période, Jonah Lomu a fait des dégâts dans la défense des Bleus (31.10.1999)
Avec deux essais en première période, Jonah Lomu a fait des dégâts dans la défense des Bleus (31.10.1999)

En 13 minutes, les Bleus inscrivent 26 points. Deux drops, puis deux pénalités de "Titou" Lamaison pour débuter, avant que Dominici profite d’un rebond capricieux du ballon pour filer entre les perches (29-24, 56e). Les All Blacks sont sonnés et Dourthe profite d’une passe au pied de Lamaison pour s’arracher et plonger dans l’en-but (36-24, 60e). L’écart se stabilise jusqu’à cinq minutes de la fin, quand, sur un ballon tombé, Magne envoie deux coups de pied pour permettre à Bernat-Salles de s’en saisir 80 mètres plus loin et marquer le quatrième essai français (43-24). La Nouvelle-Zélande réduit l’écart à la 80e minute, mais ce sont bien les Bleus qui lui passent plus de 40 points et se qualifient pour la finale.

Cédric Soulette, Xavier Garbajosa, Emile Ntamack et Stéphane Glas savourent la victoire (31.10.1999)
Cédric Soulette, Xavier Garbajosa, Emile Ntamack et Stéphane Glas savourent la victoire (31.10.1999)

La finale : Les Bleus n'ont rien su faire

L'espoir aura duré quelques minutes, pas plus. Deux pénalités de Lamaison, dans le premier quart d'heure de jeu, auxquelles Burke a répondu à chaque fois (3-3, 6-6). Les deux seuls moments où la France a mené. Face à des Wallabies qui n'ont encaissé qu'un seul essai sur toute la compétition et aucun depuis les quarts, les Bleus n'ont rien su faire. Aucune percée, aucun espace à utiliser pour mettre à mal l'organisation australienne. Une finale loin d'être flamboyante, comme on en a l'habitude maintenant, mais qui, pour John Eales et ses hommes, aura eu le mérite d'être remarquablement maîtrisée. L'Australie a étouffé la France, avant de l'achever par deux essais (Tune, Finegan) à un quart d'heure puis quelques secondes de la fin du match. Une semaine après l'exploit contre la Nouvelle-Zélande, les Bleus retombent sur terre, sur la pelouse du Millenium de Cardiff.

Christophe Dominici surveillé de près par Stephen Larkham et George Gregan
Christophe Dominici surveillé de près par Stephen Larkham et George Gregan

Le joueur : Tim Horan

Élu meilleur joueur de la compétition, le centre australien Tim Horan a marqué le Mondial 99 autant qu'il a pesé sur les défenses adverses. Sa demi-finale face à l'Afrique du Sud, où il a donné l'impression de pouvoir transpercer le rideau des Springboks à chaque prise de balle, est restée dans les mémoires. En finale, face à la France, il obtient son deuxième titre de champion du monde, après celui de 1991. L'homme aux 80 capes ne sera sélectionné qu'une seule fois après le Mondial, mais son élégance et sa vision du jeu en font toujours l'un des meilleurs attaquants et joueurs que la Coupe du monde ait connu.

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