Picamoles, tellement indispensable

On l'annonçait comme le joueur ayant le plus impressionné le staff de l'équipe de France depuis le début de la préparation, Louis Picamoles a donné raison aux observateurs du XV de France samedi soir. Face à l'Angleterre, le numéro huit toulousain a livré une partie convaincante, qui l'installe déjà comme l'un des éléments indispensables pour partir à la Coupe du monde. Le public ne s'y est pas trompé en le désignant Talent d'Or Société Générale.

Le duel des "bulldozers" était attendu à Twickenham, et Picamoles a éclipsé son concurrent anglais. Face à un Ben Morgan qui revenait de blessure après sept mois sans jouer, le Français n'a pas eu à forcer tant le Britannique a semblé absent. La comparaison a même tourné court puisque le staff du XV de la Rose a préféré sortir son troisième ligne à la pause.

Picamoles semble avoir retrouvé ses moyens physiques et a multiplié les actions positives. Ses statistiques parlent pour lui, avec 63 mètres parcourus balle en main, le numéro huit se place juste derrière son arrière Scott Spedding (64), bien loin il est vrai de l'ailier anglais Jonny May (124). Mais avec 6 défenseurs battus, il est le joueur à avoir le plus cassé l'organisation défensive adverse samedi soir.

Absent depuis juin 2014, Picamoles a frappé un grand coup

Le Toulousain s'est d'ailleurs distingué par une percée à la demi heure de jeu, où on l'a vu privilégier son sens de l'esquive face à Vunipola avant de raffûter Morgan. L'action aurait pu être parfaite s'il avait préféré conserver le ballon plutôt que de tenter une transmission hasardeuse vers Yoann Maestri. Si l'on vante l'impact physique de Picamoles, il a aussi montré samedi soir qu'il pouvait ouvrir des intervalles autour de lui en passant avant contact ou dans le plaquage (3 offloads). Dumoulin en a profité à la sortie d'un maul pour s'enfoncer dans la défense anglaise.

Moins en vue en seconde période, Louis Picamoles s'est contenté d'un ballon arraché dans les 22 mètres des Bleus et d'un plaquage offensif sur Henry Slade pour faire valoir sa densité physique en situation défensive. Ses trois ballons perdus constituent le bémol à sa rentrée très convaincante depuis sa dernière apparition sous le maillot des Bleus, en juin 2014 face à l'Australie (13-39).

Toujours dans l'avancée ballon en main, capable de casser les plaquages, de créer des brèches dans la défense adverse et précieux en défense, Louis Picamoles a prouvé que sa place à la Coupe du monde était une évidence. Philippe Saint-André ne peut pas se passer d'un joueur capable de rivaliser physiquement les meilleurs. Tout simplement indispensable.