Nouvelle-Zélande, Tonga, Joubert... Le Mondial 2011 dans le rétro

Le contexte : Une pression étouffante sur les All Blacks

24 ans après, la Coupe du monde de rugby est de retour là où elle a eu lieu pour la première fois. En Nouvelle-Zélande, sur les terres des All Blacks, la meilleure équipe du monde, qui doit, en plus d'assumer ce statut, gérer la pression de tout un pays, dans un contexte particulier. La Nouvelle-Zélande veut profiter de l’événement pour panser ses plaies et oublier les peines causées par un tremblement de terre survenu quelques mois plus tôt (le 22 février) à Christchurch, dans la région de Canterburry, sur l'île du sud. Les sept matchs prévus dans cette ville sont annulés et les All Blacks jouent aussi pour les 181 personnes ayant trouvé la mort...

La surprise : le pays de Galles

Qui aurait pu prévoir que le pays de Galles, quatrième des trois derniers Tournoi des Six Nations, aille jusqu’en demi-finale ? Sorti de sa poule derrière l’Afrique du Sud, le XV du poireau élimine une Irlande jusque là invaincue pour se hisser dans le dernier carré. Battus de peu par la France (9-8), le destin des Gallois aurait pu être différent sans l’expulsion de leur capitaine Sam Warburton à la 19e minute. Finalement quatrième de la compétition, le pays de Galles voit son ailier fabuleux Shane Williams mettre un terme à sa carrière internationale. C’est l’avènement des Halfpenny, Warburton, Roberts et autres Davies.

La déception : l’Afrique du Sud

Championne du monde en titre, l’Afrique du Sud sort sans problème de sa poule (Galles, Samoa, Fidji, Namibie) mais se fait cueillir à froid par l’Australie en quart de finale (11-9). C’est la fin d’un cycle pour les ex-champions du monde Botha, Burger, Steenkamp, Matfield, Rossouw, Smit…

Le match marquant : France – Tonga (14-19)

C'est le dernier match de poule pour le XV de France, celui qui doit valider définitivement sa qualification pour les quarts de finale et lancer la dynamique des phases finales. Mais face à des Tonguiens déchaînés, à l'image d'un Taumalolo chambrant la première ligne française à chaque mêlée retournée, les Bleus prennent une grosse baffe. Dépassés dans les impacts et surtout dans l'envie, ils sombrent. Si les Tonguiens réalisent la plus grosse performance de leur histoire et sont accueillis en héros à leur retour sur l'île, la France se rend compte des problèmes internes qui fissurent sa sélection. Marc Liévremont accusent même ses joueurs de se soucier plus de leur image que de l'équipe. Je pensais avoir fait le tour en termes de honte et ça a été encore une fois extrêmement violent, lâche-t-il après le match.

Avec seulement deux victoires en poule et une qualification obtenue grâce aux points de bonus, la France a le plus mauvais bilan des quarts de finaliste.

La finale : Un summum de frustration

Après 1987 et 1999, la France échoue une nouvelle fois en finale. Alors que l’on annonçait les All Blacks prêts à marcher sur les Bleus, les joueurs de Marc Liévremont ont fait face, à l’image de leur réaction tout en V de la victoire face au Haka, pour finalement venir échouer à un petit point des Néo-Zélandais. Woodcock n’attend pourtant qu’un quart d’heure de jeu pour franchir l’en-but français, après une touche sur les cinq mètres où les Tricolores organisent deux blocs de saut, laissant un trou béant au centre de l’alignement (5-0). Profitant des manqués de son adversaire face aux perches, la France recolle au score à la 47e minute (8-7) par son capitaine Thierry Dusautoir, à la suite d'une percée de François Trinh-Duc, entré en jeu à la place de Morgan Parra en cours de match.

La Nouvelle-Zélande doute, la France avance, pilonne la défense des All Blacks et domine outrageusement sans que jamais M. Joubert ne siffle de pénalité en sa faveur… Les Bleus ravalent leur frustration, Richie McCaw soulève le trophée, le sacre néo-zélandais tant attendu a bien lieu. Sur l’ensemble de la compétition, il est largement mérité. Sur la finale, un peu moins…

Le joueur : Richie McCaw

Capitaine de la Nouvelle-Zélande, Richie McCaw est le symbole de la suprématie All Black. Plaqueur infatigable, seul joueur à pouvoir gratter les ballons en position de hors-jeu sans se faire siffler dirons ses détracteurs, le flanker est le meilleur dans son domaine, alliant talent et vice. On se souvient encore de Morgan Parra devant quitter le terrain lors de la finale, plancher orbital enfoncé après un enchainement coup de poing/coup de genou de McCaw, passé inaperçu. Malgré deux matchs de poule manqués à cause d’une blessure au pied qu’il a traîné durant toute la compétition, Richie McCaw est le joueur de l’édition 2011.