Les duels: Hooper/McCaw, la guerre des étoiles
COUPE DU MONDE - Une finale de Coupe du monde, c'est le match rêvé par tous les joueurs. Pour les trente acteurs, il y aura des duels à tous les étages. Entre les monstres des rucks McCaw et Hooper, ceux des airs Retallick et Simmons, la bataille s'annonce plus rude que jamais. Les stratèges Carter et Foley devront se montrer inspirés, tout autant que les dynamiteurs Nonu et Giteau.
Retallick/Simmons: la bataille des airs
Elu meilleur joueur du monde fin 2014, Brodie Retallick se voit offrir une opposition de classe pour prouver qu'il est toujours le meilleur deuxième ligne du monde. Ces deux joueurs font office de pierre angulaire de leur pack et équipe respective, eux qui ont pris part à une grande majorité de tests matchs depuis 2011 (46/53 pour le premier, 44/56 pour le second). Face à Rob Simmons, le Néo-Zélandais a trouvé à qui parler. Avec six plaquages de moyenne par match, à 84% de réussite, l'Australien brille surtout dans le fameux travail de l'ombre, et particulièrement en touche où il excelle (3 ballons volés sur lancés adverses). Il s'est même offert le luxe de briller un peu plus avec cette interception, synonyme d'essai lors de la demi-finale face à l'Argentine. Mais pour le joueur complet que représente le All Black, la bataille des airs n'a rien d'effrayant. Derrière son coéquipier Kieran Read, Retallick est le joueur ayant le plus subtilisé de balles en touche (5). Et si depuis le début du Mondial, cette phase de jeu n'a pas été la plus utilisée comme rampe de lancement pour les phases offensives, elle devrait a contrario permettre d'éclairer les défensives.
McCaw/Hooper: Le maître face à l'élève
C'est certainement l'un des duels les plus attendus de cette rencontre. Richie McCaw, Michael Hooper, deux joueurs que l'on déteste lorsqu'ils sont alignés contre nous, et que l'on adule s'ils défendent nos couleurs. Ils représentent bien plus qu'un poison pour l'adversaire. Ces deux flankers, aux profils assez similaires, sont de véritables murailles. Des plaqueurs nés, meneurs d'homme, à la fois fins stratèges et joueurs rusés, plus que la moyenne... Ce qui a de quoi détonner pour ce poste. Ce n'est d'ailleurs pas tout à fait étonnant si ces deux joueurs figurent parmi les tout meilleurs de la planète, et pas seulement en troisième ligne. McCaw (34 ans, 147 sélections) a dominé la dernière décennie en remportant à trois reprises le titre de meilleur joueur de la planète (2006, 2009, 2010). Hooper (24 ans, 50 sélections) se verrait bien reprendre le flambeau, et le titre de champion du monde par la même occasion.
Carter/Foley: Les métronomes au service du collectif
Dan Carter est rentré timidement dans ce Mondial. A 33 ans, il dispute sa troisième et dernière Coupe du monde, lui qui est le meilleur buteur sur la scène internationale (1 579 points). Mais avec ses 63 points inscrits en cinq matches depuis mi-septembre, le futur ouvreur du Racing 92 a rappelé à tous, à quel genre de joueurs il appartenait. Un joueur de grande classe, capable de fulgurances comme face à la France, ou bien de remplir plus sobrement son rôle de numéro 10 comme face à l'Afrique du Sud et son jeu d'occupation. Sans parler de ses qualités de buteurs, drop y compris... C'est d'ailleurs un registre dans lequel son homologue, Bernard Foley n'a pas encore brillé. Peut-être garde-t-il cette botte secrète pour la finale. Pour le reste, Foley a montré de quoi il était capable: dynamiteur en attaque, il distribue et voit le jeu à merveille. Avec 88% de réussite au plaquage, il fait office de très bon défenseur, même s'il est plutôt préservé dans ce registre. Son jeu au pied n'a, sur cette Coupe du monde, rien à envier à celui de Carter: 75 points en 5 matches. Un jeu au pied qu'il sait d'ailleurs parfaitement varier sans trop en abuser. En bref, les flankers des deux équipes savent qui viser.
Nonu/Giteau: Les pièces maîtresses
Avec 102 et 101 sélections au compteur, les deux centres de Toulon (Nonu rejoindra la rade après la Coupe du monde) sont des pièces inamovibles de leur XV de départ. Ma'a Nonu et Matt Giteau représentent la classe incarnée, et l'inspiration par excellence. Dans un style diamétralement opposé, ils sont aussi solides défensivement que tactiquement. La magnifique passe sautée de Giteau en demie face à l'Argentine est là pour le rappeler. L'Australien sait faire jouer ses coéquipiers, c'est l'une de ses forces. A l'image de Nonu, capable de concentrer plusieurs défenseurs adverses et de libérer les autres joueurs autour de lui. Quand il ne se charge pas de filer lui même à l'essai. Les deux joueurs n'en ont d'ailleurs marqué qu'un chacun. En inscrire un autre en finale, pour la gagne qui plus est, comptera double à leurs yeux. A n'en pas douter.
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