Entendu à Londres: "Faire l’aller-retour de Paris pour voir un match comme ça, c’est frustrant"

1. Le mince espoir des journalistes roumains

Ce sera difficile de faire le même exploit que les Japonais face à l’Afrique du Sud mais même si on a qu’un 1% de chance, il faut y croire

Dans les coulisses de l’Olympic Stadium de Londres, les journalistes roumains se comptaient sur les doigts d’une main. Avec son maillot à la feuille de Chêne, Alexandru Roman, reporter à la Romanian Television, souhaitait avant tout être le témoin d’un beau match. Nous avons une petite équipe mais nous espérons vraiment montrer que nous pouvons produire du beau jeu et que nous méritons notre place dans cette Coupe du monde, nous a-t-il confié avant le coup d’envoi de la rencontre. Nous savons que la France a une grande équipe mais la Roumanie vous a souvent posé problème. Bon, ce sera difficile de faire le même exploit que les Japonais face à l’Afrique du Sud mais même si on a qu’un 1% de chance, il faut y croire (rire).

2. Les Irlandais, supporters de... la Roumanie

Dans l’immense gare de Waterloo, quelques maillots roumains zigzaguaient dans le flot humain. A quelques encablures de l’Olympic Stadium, dans la traditionnelle fan zone où les supporters prennent rendez-vous pour voir les matches, là encore des maillots frappés de la feuille de Chêne. Mais des maillots portés par des Irlandais. Toujours aussi doués dans l’art de la provocation, les supporters du XV du Trèfle ont soutenu le temps d’une soirée les coéquipiers de Mihai Macovei, poussant la Roumanie sur chacune de ses poussées dans le camp français.

3. Les sifflets français d'entrée de match

7e minute de jeu : les Bleus enchaînent les temps de jeu dans les 22 mètres roumains. Après une tentative de passe au pied croisée à proximité de l’en-but roumains, l’arbitre de la rencontre, le Sud-Africain Jaco Peyper, revient sur une pénalité en faveur des Tricolores, sous les poteaux. Dimitri Szarzewski, le capitaine du soir, désigne les perches déclenchant quelques sifflets des supporters français qui s’attendaient à ce que les Bleus cherchent la touche pour provoquer avec panache le premier essai de la rencontre.

4. La fierté du sélectionneur roumain

Nous voulions montrer que nous pouvons être à la hauteur de ces équipes

Un quart d’heure après la défaite de son équipe, Lynn Howells, l’entraîneur de la Roumanie, affichait une vraie fierté. Même si le score est sévère, il y a eu de bonnes choses. Il s’agissait de garder la possession du ballon au maximum de prendre tout l’espace. En fait nous voulions empêcher la France du mettre du jeu avec des ballons rapides pour éviter leur jeu au large. Nous voulions montrer que nous pouvons être à la hauteur de ces équipes.

5. La frustration des supporters français

Le stade était à fond derrière les Roumains. Et c’est vrai qu’ils méritaient d’être soutenus

69e minute de jeu : l’Olympic Stadium commence à perdre quelques supporters français. Alors que Wesley Fofana vient d’inscrire le quatrième essai synonyme de bonus offensif, les fidèles du XV de France désertent l’enceinte londonienne particulièrement déçus par la prestation des Tricolores plus que poussive pendant plus d’une heure. Avec son drapeau tricolore dans la main, Olivier nous a confié sa déception. On ne s’attendait vraiment pas à voir les Français souffrir autant. Faire l’aller-retour de Paris pour voir un match comme ça, c’est assez frustrant. En plus, le stade était à fond derrière les Roumains. Et c’est vrai qu’ils méritaient d’être soutenus.

De notre envoyé spécial à Londres, VINCENT PERE-LAHAILLE