Premier entraînement tout en décontraction pour les Bleus

Difficile de se frayer un chemin dans la petite allée qui rejoint les terrains de rugby de l’école londonienne. Près de deux cents écoliers anglais et leurs familles ont repoussé le retour à la maison pour assister à l’arrivée du XV de France. Les Bleus ne se sont pas fait attendre et c’est le demi de mêlée toulonnais, Sébastien Tillous-Borde, qui a ouvert la marche sous des "Allez les Bleus" à l’accent très british. Un paradoxe quand on connaît le patriotisme anglais en matière de rugby. Peu importe, c’est ça l’esprit Coupe du monde et les tricolores en ont eu un bel avant-goût.

Dusautoir : "Garder une touche d’insouciance"

Pour ceux qui ont déjà vécu un Mondial, ces moments restent particuliers mais attention à l’ascenseur émotionnel. Pour le capitaine tricolore, Thierry Dusautoir, il faut profiter tout en gardant les pieds sur terre. Pour beaucoup, c'est un rêve de gamin qui se réalise. Mais on n’est plus des enfants, il faut garder cette touche d'insouciance dans la tête mais aussi rester concentrés sur nos objectifs. Justement, le premier objectif des Bleus est d’être prêts pour le match d’ouverture face à l’Italie samedi soir prochain à Twickenham. S'il évite de commenter le forfait du capitaine italien Sergio Parisse, Philippe Saint-André sait parfaitement où il veut emmener ses joueurs lors de cette ultime semaine de préparation. Le gros du travail a été fait, maintenant, nous allons travailler sur des intensités très courtes pour que les joueurs aient le maximum d’énergie pendant ces matchs couperets.

Szarzewski, Fofana et Nakaitaci ménagés

A l'abri des regards indiscrets grâce à des barrières soigneusement habillées de banderoles aux couleurs du Mondial, le terrain d’entraînement des Bleus est un écrin vert émeraude en bordure de forêt. Le soleil s’est même invité à la fête au moment où les préparateurs physiques ont lancé l’échauffement par des oppositions type football américain, sans ballon mais vortex à la main. Chambrages et plongeons exagérés étaient de rigueur. Mais aux trois coups de sifflets du sélectionneur, Patrice Lagisquet et Yannick Bru ont repris les rênes de l’entraînement.

D’un côté, une opposition à six contre six, de l’autre, un atelier technique sur les attitudes dans les rucks. Seuls les trois-quarts Noa Nakaitaci et Wesley Fofana ainsi que le talonneur Dimitri Szarzewski sont restés à l’écart. Encore en phase de reprise, ils ont eu le droit à un programme personnalisé à base de courses sous le regard attentif du préparateur physique, Julien Deloire. Malgré un masque de sérénité et de décontraction, les Bleus brûlent d’impatience de se jauger face à leur premier adversaire. Plus que six jours à tenir dans leur bulle londonienne.