Nallet: "Twickenham doit transcender les Bleus"
COUPE DU MONDE - Lionel Nallet, ancien capitaine du XV de France, nous livre son regard d'expert sur l'entrée en lice des Français dans ce Mondial. Pour notre consultant, les Bleus ne doivent pas se laisser envahir par l'enjeu et le cadre au risque de se faire piéger par les Italiens.
Il me semble que les joueurs du XV de France ont une légère crainte avant d’affronter les Italiens. Les Bleus les connaissent bien et savent pertinemment qu’ils vont sortir un gros match. Mais en tant qu’ancien joueur, je sais que c’est une bonne chose d’attaquer cette Coupe du monde avec la crainte de l’adversaire.
Il ne faut surtout pas se laisser écraser par la pression
Après, quand je lis les déclarations, je sens une grosse mobilisation. Les anciens comme Thierry (Dusautoir) ou Pascal (Papé) ont dû s’occuper des jeunes joueurs qui vont plonger dans l’ambiance impressionnante d’une Coupe du monde. Mais la fierté de porter ce maillot frappé du Coq doit les décomplexer pour trouver du plaisir. Il ne faut surtout pas se laisser écraser par la pression dans la semaine ou jouer son match dans sa tête quarante-huit heures avant. C’est bien d’avoir de la crainte mais il ne faut pas être paralysé. Même si Twickenham reste un temple du rugby impressionnant, je ne pense pas que ce soit un handicap. Au contraire, ça doit les transcender.
Les Italiens proposent toujours un style très agressif
Les Bleus doivent se focaliser sur leurs bases, sur ce qu’ils savent faire: le combat. Ça reste un match de rugby même si ce sera difficile. Les Italiens proposent toujours un style très agressif. Ils vont jouer sur ce qu’ils aiment à savoir la mêlée et le combat sur toutes les phases statiques. Il ne faudra pas se laisser prendre dans ce secteur sinon le scénario du match va sérieusement se compliquer.
Les fins de matchs sont assez difficiles
Mais les joueurs de Philippe Saint-André ont conscience qu’ils ne peuvent pas s’échapper là-dessus. Après, j’ai vu les deux matches préparatoires en France (Angleterre et Ecosse) et c’est vrai que ça nous a laissé quelques interrogations. On a pu voir que les fins de matchs étaient assez difficiles, notamment contre les Anglais. Mais je pense qu’ils ont retrouvé de la fraîcheur pour tenir 80 minutes face aux Italiens.
Le scénario idéal serait de se détacher assez rapidement au score
Le scénario idéal serait de se détacher assez rapidement au score et ne surtout pas laisser les Italiens dans le match à l’heure de jeu. Là, ça pourrait devenir très compliqué. Mais je ne pense vraiment pas que ce sera si facile que ça. Il me semble que c’est le genre de match qui va se jouer sur les 20, 30 dernières minutes. Les Italiens vont mettre énormément d’énergie pendant une heure. Les Bleus vont devoir être patients pour les contrer au bon moment.
Avec VINCENT PERE-LAHAILLE, envoyé spécial à Londres
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