Les Bleus sont confrontés à l’échec dans l'effort... mais cela les soude

Ils s’entrainent jusqu’à quatre fois par jour, et n’ont pas le temps de penser à autre chose que le travail ni même de regarder le Rugby Championship pour certains. Quand tu rentres dans ta chambre, tu dors et quand tu en sors, tu travailles, avouait avec un petit sourire Rory Kockott. Le demi de mêlée confiait même croire que la compétition avait débuté depuis plus d’une semaine… Ils sont focus sur cette préparation et souffrent avec envie.

Huget: "Être mis en échec et se sentir en difficulté nous énerve un peu"

Cela fait deux semaines maintenant qu’ils en bavent, mais on en est presque à se demander s’ils n’éprouvent pas un peu de plaisir aussi. Se retrouver face à l’échec, cela surprend ces compétiteurs. Être mis en échec nous énerve un peu comme le fait de ne pas atteindre nos références et de se sentir un peu en difficulté sur des charges de travail que l’on a l’habitude de bien assimiler. Des fois, on est en dessous et on ne comprend pas trop, explique Yoann Huget. Le seuil de fatigue est important, voilà pourquoi il y a le travail de récupération mais cela révèle aussi des qualités insoupçonnées. Le corps a de telles ressources qu’il peut repousser de la fatigue et peut nous emmener à un seuil que, même nous, on ne se sentait pas capable d’atteindre, rajoute l’ailier qui confie par contre parfois ressentir de la tétanie dans certains de ses muscles, et il faut savoir passer outre.

Fickou: "On n'a pas l'habitude de monter dans ces intensités, on galère"

Il y a donc de la surprise et de la découverte, surtout pour ceux qui vivent la première préparation de Coupe du monde de leur carrière. On n’a pas l’habitude de monter dans ces intensités là. On n’est pas proche de la rupture mais c’est très dur. On commence à avoir des courbatures, des douleurs et de la fatigue mais cela fait partie du jeu. On doit passer par là pour être compétitif, confie Gaël Fickou. Le centre retient surtout l’ambiance qui se dégage durant ces séances. Cela nous soude. On se soutient, on s’entraide et c’est ce qui fera la force de cette équipe de France. On galère ensemble ! Cela crée forcément davantage de liens qui s’avèreront précieux en Angleterre. Le plus important c’est que l’on s’entende tous bien et que l’on passe de bons moments ensemble même si l’on sait que ce n’est pas toujours la joie dans le sens où c’est très dur physiquement, conclut-il.

Kockott: "Ensemble on travaille, on souffre, on transpire, on saigne !"

Surtout, on ressent énormément de sincérité dans le discours des joueurs et il ressort une vraie énergie dans l’état d’esprit de ce groupe. Celui-ci est en train de naitre. Ensemble on travaille, on souffre, on transpire, on saigne et c’est ça qui fait une équipe de rugby. Le copain d’à côté t’aide, tu l’aides après et c’est ça le vrai sport d’équipe, témoigne Rory Kockott. Le demi de mêlée reconnaît que les réveils sont néanmoins assez difficiles. Chaque jour quand tu te lèves, tu sais qu’il y a un grand défi mais c’est ce moment qui va nous permettre de concrétiser cette confiance en nous. Alexandre Flanquart confirme que c’est la clé, quand on souffre ensemble et que l’on va dans la même direction, c’est plus simple. Tout le monde est uni et cela tire vers le haut, assure le deuxième ligne. Et pour avoir une grande aventure, il faut une aventure humaine !