Le débat: Et si, pour les Bleus, il valait mieux affronter les Blacks que les Pumas

Par Rugbyrama
  • Frédéric Michalak et les Bleus affronteront les All Blacks en quart
    Frédéric Michalak et les Bleus affronteront les All Blacks en quart
  • En 2007 face aux All Blacks, Thierry Dusautoir avait réussi une performance titanesque
    En 2007 face aux All Blacks, Thierry Dusautoir avait réussi une performance titanesque
  • Aaron Smith (Nouvelle-Zélande) face aux Tonga - le 9 octobre 2015
    Aaron Smith (Nouvelle-Zélande) face aux Tonga - le 9 octobre 2015
Publié le Mis à jour
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COUPE DU MONDE – D'un côté, une Argentine qui ne cesse de faire des misères au XV de France. De l'autre, des All Blacks, certes redoutables, mais face auxquels les Bleus ont signé deux de leurs plus grands exploits en Coupe du monde. Alors, l'équipe de Saint-André n'est-elle pas mieux lotie en affrontant la Nouvelle-Zélande plutôt que l'Argentine ? Clément Mazella et Laurent Vergne en débattent.

Clément Mazella: Oui. Les Bleus adorent être outsiders.

Le XV de France n’a vraiment rien à perdre samedi face aux All Blacks. Et historiquement, il n’a jamais été aussi bon que lorsqu’il est dos au mur. Qu’ont-ils à craindre ? De perdre face aux champions en titre ? Une certaine logique serait respectée. C’est peut-être le moment idéal pour se libérer, enfin, et quitte à mourir, que ce soit les armes à la main.

Clairement, les Tricolores sont outsiders et cette position peut s’avérer être un avantage pour eux. La pression ? Elle est - quasiment - absente. Cela n'aurait pas été le cas contre l'Argentine. Ils ne peuvent que surprendre et signer un exploit retentissant. Par le passé, c’est déjà arrivé. Pourquoi pas samedi ? En 1999 et 2007, dates de deux des plus grandes victoires de son histoire, personne ne donnait cher de la peau du XV de France. C’est typiquement français de soulever des montagnes quand on s’y attend le moins.

En 2007 face aux All Blacks, Thierry Dusautoir avait réussi une performance titanesque
En 2007 face aux All Blacks, Thierry Dusautoir avait réussi une performance titanesque

Et puis, les rares forces françaises correspondent aux légères faiblesses néo-zélandaises. Je crois que la stratégie idéale, ce serait de mettre un minimum de rythme dans ce match. Et d’imposer aux All Blacks un jeu minimaliste, basé autour de la mêlée fermée et des ballons portés. Secteurs où les coéquipiers de Richie McCaw n’ont pas été des plus souverains lors des phases de poules. L’Argentine, qui aurait pu être l’autre adversaire des Bleus en quart, aurait eu plus de répondant à ce niveau. Et puis les All Blacks ne semblent pas être aussi imbattables qu’entre janvier 2012 et juin 2015. Le dernier Rugby Championship l’a quelque peu prouvé...

Laurent Vergne: Non. Jouer les Blacks est la pire des nouvelles.

Avant le naufrage de Cardiff face à la vague verte, et après celle-ci, j'ai lu, vu et entendu fleurir une "théorie", dont la nature, sur le fond, et l'articulation, sur la forme, me laisse sceptique : pour un peu, pour ces Bleus d'un pâle affolant, mieux vaudrait ferrailler avec les All Blacks, si redoutables soient-ils, que de tomber dans les griffes des Pumas. A vrai dire, pour cette équipe qui vient de subir sa première défaite en Coupe du monde contre une équipe européenne autre que l'Angleterre, il n'y a pas de bon adversaire.

C'est vrai, le jeu argentin sied à peu près autant aux Français qu'une mini-jupe à un curé, et, auraient-ils dû croiser l'Albiceleste en quarts, que je n'aurais pas été beaucoup plus optimiste pour les Bleus de PSA. Mais quand même. Ces Blacks constituent un palier encore supérieur dans la difficulté et il me parait audacieux, voire déraisonnable, de se "réjouir" de ces retrouvailles-là que d'un nouveau duel franco-argentin. Oui, mais, me dit-on, il y a eu Twickenham 1999 et Cardiff 2007. La belle affaire. Se raccrocher à ces astres passés pour en faire une prophétie d'avenir, c'est illusoire.

Aaron Smith (Nouvelle-Zélande) face aux Tonga - le 9 octobre 2015
Aaron Smith (Nouvelle-Zélande) face aux Tonga - le 9 octobre 2015

Même avec leurs défauts, les XV du tandem Skrela-Villepreux et ceux de Laporte avaient montré autre chose que l'équipe de Saint-André, qui ne cesse de sonner désespérément creux. Alors, oui, l'espoir fait vivre. Oui, la glorieuse incertitude du sport. Tout ça tout ça. Y croire ne fait jamais de mal. Mais à la foi s'oppose parfois la raison. Celle-ci incite quand même à se dire que, si aucun des sept autres quarts de finaliste n'aurait eu valeur de proie idéale pour les Bleus, la marée noire qui s'annonce est la plus inquiétante possible.

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