La Roumanie, cette victime du rugby à deux vitesses

  • Stelian Burcea (Roumanie) face à l'Argentine - le 21 juin 2015
    Stelian Burcea (Roumanie) face à l'Argentine - le 21 juin 2015
  • Valentin Ursache (Roumanie) face au Canada - le 22 novembre 2014
    Valentin Ursache (Roumanie) face au Canada - le 22 novembre 2014
  • Csaba Gal (Roumanie)
    Csaba Gal (Roumanie)
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COUPE DU MONDE - Jusqu’à l’avènement du rugby professionnel, la Roumanie et la France se croisaient de façon régulière sur les terrains. Mais depuis, les joutes entre les deux pays se sont raréfiées et le rugby roumain en souffre…

Hari Dumitras, ancien troisième ligne de Pau et aujourd’hui président de la Fédération roumaine de rugby, se souvient avoir joué un mauvais tour au XV de France: C’était en 1990 à Auch et c’était un match un peu particulier puisque Philippe Dintrans (talonneur, 51 sélections) prenait sa retraite et c’est vrai qu’on a un peu gâché la fête… Mais Philippe ne m’en veut pas !

Les Roumains avaient alors battu la France (12 – 6). Leur huitième et dernier succès face aux Bleus en 49 oppositions. Nous sommes une fédération modeste qui compte 8000 licenciés (contre plus de 440 000 en France, NDLR) et la France a toujours accompagné notre progression, elle a été comme un professeur et nous a accordé la chance de les affronter pendant des années.

Valentin Ursache (Roumanie) face au Canada - le 22 novembre 2014
Valentin Ursache (Roumanie) face au Canada - le 22 novembre 2014

Affronter les Bleus, ou les autres nations majeures, permettait au rugby roumain de progresser et de gravir des échelons, mais dans un rugby à deux vitesses aux calendriers surchargés, les grands n’ont plus le temps de penser à des petits qui ne sont plus invités au banquet. Ou plus précisément ils y sont invités (à condition de se qualifier) tous les 4 ans lors de la Grand-Messe mondiale.

Nous devons nous servir de cette Coupe du monde comme d’un tremplin. Le résultat contre les Français importe peu, ce qui compte en revanche c’est notre capacité à montrer que nous sommes à la hauteur de l’évènement. C’est la seule façon de rouvrir la relation franco-roumaine. Si nous arrivons à poser des problèmes aux grandes nations, elles feront ensuite appel à nous pour se tester avant des grands matchs. Et ainsi relancer la courbe de progression.

Un pack estampillé championnat de France

Si depuis de longues années déjà les meilleurs joueurs roumains s’exilent en France, les places y sont du plus en plus chères et la concurrence devient féroce. C’est un plus incontestable d’avoir nos joueurs dans les différents championnats français , atteste Marius Tincu, ancien talonneur de l’Usap aux 53 sélections. Mais le plus regrettable c’est que nous n’avons pas joué contre la France depuis 2006 ; je trouve que c’est dommage d’attendre aussi longtemps car pour progresser nous avons besoin de rencontrer les grandes nations.

Csaba Gal (Roumanie)
Csaba Gal (Roumanie)

La Roumanie va devoir profiter de l’incomparable vitrine offerte par la Coupe du monde pour montrer, comme le Japon et la Géorgie que l’on peut encore compter avec elle. L’avenir des joueurs à la feuille de Chêne en dépend.

Julien Puyuelo, envoyé spécial à Londres

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