Entendu à Twickenham: Le séisme japonais et les larmes d'Huget

1. Le succès japonais, véritable onde de choc ressentie jusqu'à Londres

Un frisson a parcouru le vénérable Twickenham à moins d’une heure du coup d’envoi. Vendredi, c’est le "Swing Low, Sweet Chariot" puis un "God save the Queen" d’anthologie qui avaient fait exploser les cœurs dans les poitrines. Samedi soir, c’est la performance majuscule du Japon qui nous a coupé le souffle. En signant l’une des plus grosses performances de l’histoire de la Coupe du Monde, victoire 34-32 face à l’Afrique du Sud, les Nippons ont alimenté la chronique dans les travées d’un Temple du rugby incrédule ! Un tremblement de terre faisant suite à la victoire de la Georgie face aux Iles Tonga (17-10) et qui a fait naître quelques inquiétudes dans les rangs des supporters français à quelques minutes du kick off: Pourvu que nous ne soyons pas la troisième surprise de la journée !

2. Un sens de la mise en scène "aux petits oignons"

Être la mère patrie des Beatles et des Rolling Stones signifie forcément que l’on a des prédispositions pour tout ce qui a attrait au rythme. Et les metteurs en scène de cette Coupe du Monde sont incontestablement dotés du sens du "show". Un petit son et lumière bien senti suivi d’un "Start me up" des Stones juste avant les hymnes, ça vous lance un match ! On se dit alors que réchauffer le Stade de France, parfois frisquet, ne semble pas insurmontable…

3. Huget inconsolable après sa blessure

En exagérant à peine, on pourrait vous dire que nous avons entendu les sanglots de Yoann Huget. Lorsque son genou droit a cédé sur une course à la 54e minute, ses larmes ont glacé le stade. D'abord, il a reçu le soutien de Yoann Maestri et Louis Picamoles étendu sur la pelouse, la tête entre ses mains. Inconsolable sur le bord de la pelouse, il a été réconforté par Serge Blanco et plusieurs coéquipiers. L’ailier doit passer des examens dans la matinée ce dimanche mais quelques minutes après le match, le sélectionneur national était très pessimiste et il est fort probable que Philippe Saint-André annonce dans la journée le forfait de son ailier pour le reste de la compétition. Le coup porté à Huget est dur ; tout autant que celui porté au jeu offensif des Bleus dont il était l’atout numéro 1.

Julien PUYUELO, envoyé spécial