Biggar: "J'ai le cœur brisé"

Vous étiez agacé en fin de match lorsque vous êtes sorti du terrain. Que s'est-il passé ?

Dan BIGGAR: À cet instant, c'est uniquement la frustration qui parlait. La dernière chose que vous voulez faire dans ces moments-là, c'est de quitter le terrain. Je respecte totalement le travail du staff médical et les choix des entraîneurs. J'étais seulement déçu de sortir.

Vous étiez encore en tête à cinq minutes de la fin…

D.B: L'Afrique du sud a clairement eu plus le ballon après la pause et l'a très bien utilisé. Notre défense a été à la limite de l'exceptionnel. On a craqué sur un essai magique venu d'un geste de Vermeulen. Que dire de plus... J'ai tout simplement le cœur brisé.

Avez-vous des regrets sur ce match ?

D.B: On aurait peut-être pu ouvrir quelques portes en plus. Nous avons raté une énorme occasion dans les premières minutes de la partie. Nous avons aussi quelques regrets sur deux pénalités. Mais bon... je crois que nous pouvons tous nous regarder dans les yeux et dans le miroir dans les prochains jours. Je ne crois pas que nous aurions pu mettre beaucoup plus que ce que nous avons mis dans cette Coupe du monde, que ce soit les joueurs ou le staff. Cela a été un gros travail de groupe depuis le premier jour.

Cela ne nous intéresse pas de passer pour des braves

Un groupe qui n'a pas été épargné par les blessures tout au long de la compétition…

D.B: Absolument ! Depuis le premier jour, la ligne de trois-quarts n'a cessé d'évoluer. Les garçons qui sont venus ont fait un boulot incroyable dans des circonstances très difficiles. Ils ont eu très peu de temps pour se préparer et ont dû rentrer tout de suite dans le vif du sujet face à des adversaires comme l'Angleterre, les Fidji, l'Australie et enfin l'Afrique du Sud. Nous pouvons être très fiers de nos efforts. Cela va nous donner de la confiance pour le prochain Tournoi des VI Nations.

Quel bilan personnel tirez-vous de votre Coupe du monde ?

D.B: Dans les jours qui viennent, je réfléchirais probablement à cela et je me dirais certainement que cela a été positif pour moi. Mais, à chaud, le sentiment est que nous étions en quart de finale et que nous étions en tête jusqu'à cinq minutes de la fin. Le résultat est que nous avons perdu et cela ne nous intéresse pas de passer pour des braves, que les gens aient de la sympathie pour nous ou nous complimentent avec toutes sortes de jolis mots. Cela va prendre du temps pour digérer tout cela. C'est dur de décrire à quel point j'ai le cœur brisé.

Propos receuillis par notre envoyé spécial à Twickenham, Anthony Tallieu