Nouvelle-Zélande, un noir désir d'empire

Par Rugbyrama
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  • Aaron Smith, le demi de mêlée de la Nouvelle-Zélande
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  • Nehe Milner Skudder (Nouvelle-Zélande) a convaincu Steve Hansen
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COUPE DU MONDE - Archi-dominateurs de la planète ovale depuis leur titre mondial de 2011, les All Blacks entendent bien conserver la Coupe Webb Ellis.

La Nouvelle-Zélande, dont le réservoir ne semble jamais se tarir, compte poursuivre son écrasante domination sur le rugby planétaire en devenant en Angleterre la première nation à conserver son titre mondial, tout simplement. Il reste tout de même quelques frontières aux All Blacks, qui ne cessent de renouveler le miracle de placer cette petite île des antipodes, peuplée de quelque 4,5 millions d'habitants, au centre de la carte du rugby. Depuis la création de la Coupe du monde en 1987, les Néo-Zélandais ont coiffé deux fois la couronne suprême (1987, 2011), mais à chaque fois sur leurs terres.

Loin de l'île du long nuage blanc, l'horizon s'est vite assombri, à l'image de leur éviction en quarts de finale à Cardiff face à la France en 2007 (20-18), un revers resté comme la pire meurtrissure sportive du pays. Si l'on ajoute qu'aucune équipe n'a jusque-là été capable de remporter deux fois de suite le titre de champion du monde, le défi est séduisant pour les hommes de Steve Hansen dont l'appétit de conquête n'est pas rassasié. Cette équipe a besoin de grands défis, confirme ainsi le sélectionneur. Nous sommes numéro 1 mondial depuis un moment et nous ne pouvons pas nous contenter de ce que nous faisons habituellement, ajoute-t-il, pas mécontent finalement de la défaite contre l'Australie le 8 août à Sydney (27-19) en guise de salvatrice piqûre de rappel.

Aaron Smith, le demi de mêlée de la Nouvelle-Zélande
Aaron Smith, le demi de mêlée de la Nouvelle-Zélande

Un potentiel optimisé

Il est vrai qu'il serait tentant pour les All Blacks de s'installer dans un confortable ronron, rassérénés par un bilan quasi-immaculé ces quatre dernières années. En effet, depuis leur titre de champion du monde en octobre 2011, ils n'ont concédé que trois défaites (Angleterre 2012, Afrique du Sud 2014, Australie 2015) et deux matches nuls (Australie 2012 et 2014) pour...42 victoires ! Même dans ses mauvais jours, l'équipe cornaquée par l'inépuisable Richie McCaw (142 sélections, un record) a souvent su s'assurer une issue favorable. A l'image de ce succès raflé quasiment à la sirène en Irlande (24-22, novembre 2013), ou plus récemment en Afrique du Sud (27-20, juillet 2015), plein de maîtrise et d'expérience en fin de match.

Cette réussite, la Nouvelle-Zélande la doit à son incroyable capacité à optimiser son potentiel humain, technique et financier. Avec 15 fois moins d'habitants que la France et 3 fois moins de licenciés, elle n'en finit plus de produire des talents. La génération McCaw, Carter, Nonu, Mealamu, qui disputera sa dernière Coupe du monde, en encadrera une autre tout aussi brillante et affamée, à l'image du demi de mêlée Aaron Smith, du deuxième ligne (et meilleur joueur du monde 2014) Brodie Retallick et de l'ailier Julian Savea. Si l'on y ajoute les quasi-novices Nehe Milner-Skudder, qui pourrait exploser durant la compétition, Waisake Naholo ou encore Malakai Fekitoa, la Nouvelle-Zélande a encore de beaux jours devant elle.

Nehe Milner Skudder (Nouvelle-Zélande) a convaincu Steve Hansen
Nehe Milner Skudder (Nouvelle-Zélande) a convaincu Steve Hansen

Tremblement et bégaiement

Sur le terrain, cela donne un jeu complet et pragmatique, assis sur une conquête huilée, un jeu d'occupation bien rodé et l'exploitation parfaite des ballons de récupération, grâce aux "skills" des trois-quarts comme des avants. Les All Blacks ont donc tous les arguments pour écraser la compétition, à commencer par un groupe C largement à leur portée (Argentine, Tonga, Géorgie, Namibie). A condition de ne pas céder à leurs démons. Car longtemps ils ont eu la réputation de trembler aux moments décisifs, comme en témoigne la longue disette entre les sacres de 1987 et 2011.

Le XV de France a pris sa part dans cette histoire, en 2007 donc mais aussi lors d'une légendaire demi-finale à Twickenham en 1999 (43-31). Et en ne s'inclinant que d'un point en finale en 2011 (8-7), les Bleus n'ont pas vraiment perdu ce petit avantage psychologique qui n'a rien de rationnel. Verra-t-on l'histoire bégayer alors que Bleus et Blacks pourraient se recroiser en quarts à Cardiff (souvenir...) voire en finale à Twickenham ? Ou entre-temps, Springboks, Wallabies ou encore Anglais parviendront-ils à déboulonner la statue ? Rien n'est moins sûr dans ce monde contrôlé d'une main de fer dans un gant d'or par les hommes en noir.

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