Kayser: "Cette Coupe du monde sera une plaie béante qui ne se refermera pas comme ça"

La première Coupe du monde de Benjamin Kayser lui laissera un goût d’inachevé. Remplaçant pendant toute la phase de poules, il est finalement sorti du groupe avant le quart de finale, jugé trop peu décisif lors de ses entrées en cours de match. Son investissement lundi matin dans la séance d’entraînement physique conclue par un match "à toucher" montrait bien l’appétit du talonneur. J’avais vraiment envie de revenir vite, parce que j’ai été frustré en termes de temps de jeu. Ça aurait pu être pire parce qu’il y avait une concurrence de haut niveau au talonnage en équipe de France. J’ai joué quasiment tous les matches, mais comme remplaçant, et ce n’est pas la même chose... Donc j’ai faim, et je veux vite retrouver le terrain.

D’autres de ses coéquipiers en Bleu, Vincent Debaty, Wesley Fofana ou Scott Spedding reprendront jeudi, et Damien Chouly attendra une semaine encore. Mais le talonneur, comme Noa Nakaitaci et Morgan Parra, a choisi de reprendre ce lundi. Pour balayer au plus vite cette fin de Mondial catastrophique. Bien sûr qu’on a été touchés. Moi j’étais en tribunes dont je ne pouvais rien y faire, c’était peut-être encore pire… Chacun va digérer cette Coupe du monde à sa façon. Mais ce sera une plaie béante qui ne se refermera pas comme ça. On a touché du doigt ce qu’était la meilleure nation du monde, et il y a une différence malheureusement énorme avec la France...

Un brusque retour au quotidien

Dix jours après la déroute face aux All Blacks, qu’il voit à nouveau champions du monde, le talonneur raconte une compétition incroyable. Il se souviendra de Cardiff où il a vécu les plus belles ambiances de rugby de (sa) carrière , mais aussi l’issue terrible d’une aventure extraordinaire. Frustrante parce que quand les choses sérieuses ont commencé on a été priés de rentrer chez nous. Et ça s’est fini en 24 heures, c’était dur…

Rattraper le train, qui va vite

Une fin brutale, vite effacée par le retour au club. Leaders du Top14, les copains ont assuré en son absence, et il faut pour Kayser retrouver au plus vite des automatismes et une place dans une équipe en pleine bourre. Il n'y a pas d’usure physique, c’est psychologiquement qu’il faut vite passer à autre chose, c'est le plus dur. Mais quand la tête a envie d'être là, le corps suit. On est heureux de retrouver tout le monde et de rattraper le train, qui va vite…

Quant aux solutions évoquées pour tenter de redresser l’équipe de France, comme des contrats fédéraux pour les internationaux, Kayser veut laisser aux personnes concernées le temps d’y réfléchir. Je n’ai pas envie de parler de ça maintenant, parce qu’il y a 60 points d’écart entre la Nouvelle-Zélande et nous en quart de finale de Coupe du monde. Il faut vraiment prendre du recul et y réfléchir, et ce n’est pas de mon ressort de penser aux restructurations. Tout ce que je sais c’est qu’il y a beaucoup de boulot, un écart conséquent entre les futurs champions du monde -selon moi- et nous. C’est sûr qu’il faut du changement et qu’il faut agir.