À l'image de Douglas, les Wallabies ont défendu leur ligne comme des affamés

L'Australie nous avait habitué à un jeu flamboyant mais c'est bien sur sa défense que le monde entier s'est extasié ce samedi. Quel mur! Les Gallois se demanderont encore longtemps comment ils ont pu se casser lamentablement les dents face à treize joueurs. Des minutes d'une insoutenable stérilité durant lesquelles les hommes de Michael Cheika ont enchaîné les placages et les sauvetages devant leur en-but. De tous ces Wallabies babines retroussées, le deuxième ligne Kane Douglas est celui qui a le plus découpé du Gallois. Quinze plaquages pour le géant jaune (202 cm) et une intervention décisive dans son en-but pour placer son corps entre Liam Williams, le ballon et le sol (66e).

Je ne crois pas avoir été exceptionnel, j'étais juste à la bonne place au bon moment pour plaquer, raconte modestement Douglas. Je me sens globalement bien et de me en mieux sur le plan physique. Il reste quand même des détails à améliorer pour aller encore plus loin. Une dernière analyse qui doit faire rire... jaune Sam Warburton et ses partenaires.

Un sentiment très agréable

Ce match, le pays de Galles n'aurait pas dû le perdre si on s'en réfère aux 64% de possession de balle en seconde période. Un chiffre ne trompe pas sur la physionomie de la rencontre: les Australiens ont réalisé 126 plaquages, presque deux fois plus que le camp d'en face (69). Ils n'en ont surtout loupé que 10, soit un déchet minimal de 8%. Trois Australiens ont franchi la barre des dix plaquages: Kane Douglas (15), le flanker Scott Fardy (11) et le numéro huit David Pocock (10), tandis que les meilleurs Gallois ont plafonné à 8. Le plaquage, geste incontournable de la rencontre, dont le plus beau reste celui, décoiffant, du troisième ligne Sean McMahon sur Dan Biggar (11e).

Nous avons dû nous retrancher et tenir bon et notre défense a été très efficace, poursuit Douglas. Il faut féliciter tous les joueurs car ils n'ont pas lâché. L'apport du banc a également été très important et nous avons tenu en mêlée. Cela nous laisse un sentiment très agréable. Celui d'une équipe qui s'est accrochée et a serré les coudes pour repousser les vagues rouges. De cette solidarité qui fait les champions.

De notre envoyé spécial à Twickenham, Anthony Tallieu