Entendu au stade olympique: "J'aime ma soeur et c'est agréable de l'embrasser"

1. L'ambiance tamisée du stade olympique

Quel contraste! Après avoir vécu deux ambiances exceptionnelles lors des demi-finales, le niveau sonore à chuté de plusieurs décibels pour cette petite finale. Déjà, lors des hymnes, les chants du public n'ont pas du tout fait trembler le stade olympique, pas vraiment propice au rugby. La suite, encore moins. Des moments de silence émaillés de quelques soubresauts dispersés et un pic argentin à dix minutes de la fin... loin des standards auxquels nous avons été habitués depuis le début des matchs à élimination directe.

2. Terminer meilleur marqueur n'était pas une priorité absolue pour Sanchez

Match dans le match de cette rencontre pour la troisième place, le duel des buteurs entre Nicolas Sanchez et Handre Pollard, respectivement premier et deuxième au classement des meilleurs marqueurs de cette Coupe du monde. Pour quatre petits points, le capitaine d'un soir des Pumas conserve son leadership (97 points à 93). Il devrait le garder jusqu'à la fin de la compétition puisque l'Australien Bernard Foley (75 points) et le Neo-Zélandais Dan Carter (63) accusent un gros retard. Sanchez l'assure, il n'y pensait pas plus que ça durant la rencontre.

Si je le reste, ce sera quelque chose de beau. Maintenant cela ne m'obnubilait par ça et je ne pensais pas à cela tous les jours. Ce qui fait la force de ce groupe, c'est que les joueurs n'agissent pas pour leur intérêt personnel mais pour le bien de l'équipe

3. Le rugby argentin va rester fort

L'Argentine termine quatrième de ce Mondial mais a souvent affiché un niveau de jeu très proche des toutes meilleures nations mondiales. Pourra t-elle s'inscrire dans la durée dans le top 4 mondial malgré les départs annoncés de certains cadres (Fernandez Lobbe, Hernandez, Leguizamon)? Son sélectionneur Daniel Hourcade en est convaincu.

En 2007, beaucoup de joueurs avaient arrêté et le rugby argentin avait énormément souffert. Là, je suis confiant pour notre avenir. Ce n'est pas la fin d'un cycle puisque nous serons dans la continuité. Nous nous sommes dotés de structures solides, notamment avec la franchise de Super XV, et je suis persuadé que les Pumas vont rester forts et, je l'espère, s'améliorer encore

4. La sœur d'Heyneke Meyer embrasse bien

La comparaison d'Heyneke Meyer entre la difficulté de jouer un match pour la troisième place sur le plan mental et le fait d'embrasser sa propre sœur est passée à la postérité. En conférence d'après-match, le sélectionneur sud-africain en a remis une couche avec l'humour qu'on lui connaît.

Avez-vous vu ma sœur? J'aime ma sœur et c'est agréable de l'embrasser (rire)! On a mal interprété mes propos. Ce que je voulais dire, c'est que si vous démarrez une Coupe du monde en disant que vous vous satisferiez bien de la troisième place, vous ne devez pas être sélectionneur de l'Afrique du Sud

5. Le petit espoir laissé par Schalk Burger sur sa carrière internationale

C'est une certitude, Schalk Burger restera comme l'un des meilleurs joueurs de cette Coupe du monde. D'où une certaine mélancolie ambiante à l'idée de le voir quitter, à 32 ans, la scène internationale. Lui même est conscient qu'il en a encore sous la pédale et qu'il n'a peut-être pas encore tout donné sous le maillot des Springboks. Son sourire et son regard enjoué à la fin du match laissaient entrevoir une possible suite.

Je prends une année sabbatique au Japon et je suis heureux d'aller à Tokyo. L'an prochain, je rentrerai jouer en Super Rugby, pour les Stormers. Allez, on va dire que je suis sûr à 99 % de ma décision d'arrêter...

6. Matfield ne regrette pas d'être revenu

Si Schalk Burger a ouvert une petite fenêtre sur le fait de poursuivre sa carrière internationale, pour Victor Matfield, c'est clairement la fin. Rappelé en sélection par Heyneke Meyer il y a un peu plus d'un an, l'ancien Toulonnais en a terminé sous le maillot vert et jaune. Même s'il a douté sur la pertinence de son retour, le deuxième ligne champion du 2007 est heureux d'avoir participé à cette dernière aventure.

Quand Heyneke m'a demandé de revenir, cela a été une décision difficile à prendre. La semaine dernière encore, j'étais dans ma chambre et je me disais ''Es-tu sûr d'avoir bien fait?''. Après ce que j'ai vécu ce soir et même, plus globalement, l'expérience collective de ces sept dernières semaines, je sais désormais que c'était un bon choix

De notre envoyé spécial à Londres, Anthony Tallieu