Ramos, le préparateur mental au chevet du XV de France

Par Rugbyrama
  • Christian Ramos, préparateur mental auprès de l'équipe de France féminine de handball en 2007 lors des Championnats d'Europe
    Christian Ramos, préparateur mental auprès de l'équipe de France féminine de handball en 2007 lors des Championnats d'Europe
  • Christian Ramos ici avec deux joueuses de l'équipe de France de handball en 2007
    Christian Ramos ici avec deux joueuses de l'équipe de France de handball en 2007
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Le préparateur mental Christian Ramos a fait son apparition dans l'entourage d'un XV de France en plein doute lors des deux dernières semaines du Tournoi des Six Nations, se contentant d'un rôle discret d'observateur en attendant peut-être plus.

A force d'entendre les entraîneurs ou encore le capitaine Thierry Dusautoir clamer que le principal obstacle à la réussite du XV de France était psychologique, il devenait incongru de ne voir personne se pencher au chevet des états d'âmes des Bleus. Dans les cendres de la défaite face au pays de Galles fin février (20-13), alors que les hommes de Philippe Saint-André barbotaient dans leurs inhibitions, le président de la Fédération (FFR) Pierre Camou a ouvert la porte à Christian Ramos. Qui s'est donc glissé sans faire de bruit dans l'entrebâillement, seulement pour voir dans un premier temps.

L'idée, c'était d'abord de discuter avec le staff et le capitaine, explique-t-il. Formateur depuis 2006 au Pôle France, la pépinière fédérale des espoirs français, Ramos retrouve aussi dans la continuité quelques joueurs passés par Marcoussis (Essonne) dans leurs jeunes années. Le but est de susciter des échanges, d'entrer en contact de façon informelle avec l'ensemble du groupe, petit à petit. C'était une première étape, souligne-t-il encore.

Sur des oeufs

Si on l'a vu au plus près des Bleus durant 15 jours, effectuant le déplacement à Rome (victoire 29-0) et à Twickenham (55-35), il n'en dira guère plus sur son séjour. Il doit encore en faire le compte-rendu à l'encadrement du XV de France qui décidera en mai de la suite à en donner, notamment dans la perspective du Mondial en Angleterre (18 septembre - 31 octobre). Le fait est que Ramos marche un peu sur des oeufs. Parce que son rôle n'a pour l'instant rien d'officiel. Mais aussi parce que les joueurs sont échaudés par le précédent du Mondial-2011 durant lequel un consultant avait dressé leurs profils psychologiques mais s'était aussi un peu trop répandu à leur goût.

Christian Ramos ici avec deux joueuses de l'équipe de France de handball en 2007
Christian Ramos ici avec deux joueuses de l'équipe de France de handball en 2007

Ancien demi de mêlée champion de France B avec Graulhet en 1991, Ramos, âgé de 48 ans, insiste donc sur l'indispensable adhésion que doit susciter toute démarche de préparation mentale. Il faut que les personnes soient décidées à aller dans ce sens-là, poursuit-il. Je ne me suis jamais posé la question: est-ce qu'ils en ont besoin ou pas ? S'ils sont motivés, ils feront appel. Il est inutile d'essayer de comprendre pourquoi ça ne s'est pas fait avant. Je ne parlerai jamais du contenu, d'une personne ou d'une équipe. Ça fait partie des règles, martèle-t-il aussi. Titulaire d'un DESS de psychologie et d'un brevet d'Etat qui lui a permis d'intervenir d'abord dans les écoles primaires, Ramos a fréquenté plusieurs joueurs et clubs de l'élite ces vingt dernières années, de Colomiers à Agen en passant par Castres ou La Rochelle.

"Démarche participative"

Son travail cible la motivation, la concentration, la gestion des émotions, la dynamique d'équipe en utilisant des techniques comme la relaxation, la visualisation etc. Le but est d'abord de faire en sorte que l'individu trouve lui-même ses propres réponses, appuie-t-il, et que le groupe s'inscrive dans une démarche participative. Souvent en position d'observateur, le préparateur mental doit jouer sur les équilibres sans jamais se substituer à l'entraîneur, selon Ramos. On ne doit surtout pas proposer de contenu technique ou tactique, explique-t-il. Le but ultime c'est d'arriver à former l'entraîneur pour qu'il intègre lui-même cette approche mentale.

Après plus de deux ans de mauvais résultats, on a justement senti l'encadrement des Bleus désemparé, comme à court de réponses face à l'incapacité de ses troupes à se prendre en mains et se libérer sur le terrain. Beaucoup de problématiques restent en suspens à cinq mois du Mondial, comme la faculté des Bleus à gérer la pression, à se dégager de l'environnement médiatique et d'une spirale sportive négative, à cesser d'avoir peur de mal faire ou de perdre sa place. Et sans doute Christian Ramos a-t-il quelques outils à proposer dans ce domaine.

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