Irlande : "Ecrire l'histoire"

Qui aurait pu prévoir avant le début de ce Mondial que l'Irlande, qui avait subi deux revers face à la France, dont un à Dublin, et qu'on disait vieillissante, allait finir en tête de la poule C, déboulonnant le monument australien ? Grâce à cet exploit, la bande de Declan Kidney qui a remporté tous les matchs de son groupe, s'est octroyée le droit d'éviter le tableau des équipes de l'hémisphère sud avec en perspective un quart de finale contre les Springboks et une éventuelle demi-finale contre les All Blacks. Un programme de la mort transformé en mini-Tournoi des 6 Nations entre costauds puisque dépourvu de l'Italie et de l'Ecosse, et dont le vainqueur compostera son billet pour la finale à l'Eden Park d'Auckland.

Cette issue, les Irlandais en rêvent tous, à l'image du jeune ailier Keith Earls : "J'ai un étrange pressentiment, je sens que tout va bien dans le groupe, que tout le monde est heureux et je ne peux m'empêcher de nous imaginer en finale, je ne fais qu'imaginer parce qu'il faut rester concentré sur le match mais c'est un étrange pressentiment".

"La chance de pouvoir écrire l'histoire"

La possibilité de jouer une finale de Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, le pays du rugby est certes un rêve, mais semble plus que jamais accessible. En effet, si les Irlandais parviennent à battre les Gallois, prenant ainsi leur revanche après la défaite à Cardiff 13-19 lors du dernier Tournoi des 6 Nations, ils se retrouveront opposés au vainqueur du quart entre l'Angleterre, pas forcément au mieux malgré ses quatre victoires en matchs de poule, et la France, carrément au fond du seau après sa défaite contre les Tonga. Une vraie chance pour l'Irlande donc de prendre rendez-vous avec l'histoire, comme le dit Tommy Bowe : "On sait combien le pays de Galles joue bien, c'est clairement une des équipes en forme de cette Coupe du monde, ça va être un match difficile mais nous avons la chance de pouvoir écrire l'histoire pour l'Irlande. Du moins on est certainement l'équipe la mieux placée de toute l'histoire pour le réaliser. C'est peut-être le moment de faire quelque chose."

Avant de penser à la finale, il faudrait déjà franchir la première marche contre le XV du Poireau, et Brian O'Driscoll, en bon capitaine, met en garde ses troupes contre toute projection prématurée : "La finale? Il y a deux matchs pour y accéder. Comment pouvez-vous imaginer que l'on pense à une demi-finale et encore plus loin, à une potentielle finale alors que l'on a un quart de finale en face de nous. Si on ne gagne pas ce week-end, on est dans l'avion. On a trop de respect pour le pays de Galles pour regarder au-delà". L'histoire s'écrit pas à pas, aux Irlandais de ne pas se prendre les pieds dans le tapis gallois en voulant aller plus vite que la musique.