De plates excuses

Par Rugbyrama
  • Deception Julien BONNAIRE - France
    Deception Julien BONNAIRE - France
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Malgré la qualification, les Bleus faisaient grise mine à l'issue de leur défaite contre les Tonga (14-19) samedi. Désolants et désolés, les Tricolores ont tenu à présenter leurs excuses aux supporters venus à l'autre bout du monde pour les encourager. Ils reconnaissent avoir manqué d'envie.

Dans les rues de Wellington, le rouge et le blanc triomphent. Les supporters français qui noient leur chagrin dans les pubs de la capitale néo-zélandaise sont subermergés par leurs (très bruyants) homologues tonguiens. Face aux mastodontes îliens, les "Frenchies" font pale figure, même quand ils sont déguisés en mousquetaire, comme Maxime. "Je suis très déçu, la France ne mérite pas sa place en quarts de finale", concède le jeune homme de 24 ans, qui tente toutefois de philosopher : "Cette défaite ne va pas non plus gâcher mes vacances. J'ai entendu des supporters dire qu'avec l'argent que leur a coûté ce voyage, le XV de France devrait avoir la décence de faire mieux. Je ne suis pas d'accord, il ne faut pas tout mélanger." Jacques et Ivan, eux aussi présents au stade, sont dans le même état d'esprit : "L'argent que nous perdons dans le voyage, nous le gagnons dans les rencontres que nous faisons ici, expliquent-ils, un coq en guise de chapeau vissé sur la tête. Mais c'est vrai que cette défaite est vraiment décevante. Nous avons été ridicules."

Certains, qui se sont saignés plusieurs années pour s'offrir le droit de rêver, l'ont amère toutefois. Et les Bleus ont tenu à leur présenter des excuses à l'issue de la rencontre. Marc Lièvremont était le premier à leur adresser un mot quelques minutes après la fin du match : "Je veux manifester ma tristesse pour les nombreux Français présents qui n'ont pas cessé de nous encourager au quotidien et qui croient en nous."

Estebanez : "Nous, on a le cul dans le coton"

Plusieurs de ses joueurs ont aussi ressenti le besoin de s'excuser, à l'image du centre Fabrice Estebanez. "Des gens ont dû économiser trois ou quatre ans pour venir nous voir. Je n'ai pas toujours eu la chance de faire ce métier, j'ai vécu des moments difficiles et je sais ce que ce voyage peut représenter pour certains. Nous, on a le cul dans le coton..." Et quand le deuxième ligne Pascal Papé parlait de "désolation en pensant aux gens venus du bout du monde pour voir ça", le pilier Fabien Barcella reconnaissait "avoir offert un spectacle pitoyable".

Les Tricolores avaient "honte" ce samedi, Fabrice Estebanez ne s'en cachait pas. "On n'avait pas le droit d'entrer sur le terrain sans l'envie de bien faire. Des millions de gens voudraient être à notre place et nous les avons déçus, en plus de nous être déçus nous-mêmes. On ne réalise pas la chance qu'on a, c'est ce qui m'attriste le plus." La tristesse, c'était, paradoxalement, le sentiment de tous les Français à l'issue de cette insipide qualification. Et celui qui s'imposait en voyant le capitaine Thierry Dusautoir se faire siffler alors qu'il apparaissait sur l'écran géant du stade pour s'expliquer à la fin du match. L'équipe de France n'arrive plus à enthousiasmer personne. Même pas les supporters capables de faire 20 000 km pour la soutenir.

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