2007 : les maux Bleus

Par Rugbyrama
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Publié le Mis à jour
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Notre site poursuit les rétrospectives des 6 Coupes du monde qui se sont tenues dans l'histoire du rugby. Place ce lundi à l'édition 2007. Pour une première édition organisée en France, les Bleus déçoivent. Les Sud-Africains sont sacrés dans le sillage d'un jeu basé sur le défi physique.

La surprise : les Fidji

Quel plaisir de voir le jeu des Fidji récompensé par un quart de finale au mondial 2007. Dans leur plus pur tradition, les hommes d'Ilivasi Tabua jouent. Encore et toujours. Parfois à l'encontre du sens tactique, certes, mais le spectacle est total ! A chaque coins du terrain, les Fidjiens tentent, mettent du volume, au risque de se voir contrés. Après s'être défait difficilement des Japonais (35-31), ils battent le Canada (29-16) et s'inclinent logiquement et lourdement contre l'Australie (55-12). Leur qualification se joue donc lors de l'ultime rencontre, contre le Pays de Galles au stade de La Beaujoire, à Nantes. Un match qui restera dans les annales de la Coupe du monde : les Fidjiens l'emportent 38-34, après une rencontre aux multiples rebondissements marquée par la performance exceptionnelle de Vilimoni Delasau. Les Fidjiens tiennent leur exploit. En quart de finale, ils sont dépassés par les futurs champions du monde sud-africains (défaite 37-20). En n'ayant cependant jamais renié leur culture du jeu à outrance.

La déception : la France

Certes la France, a réussi l'exploit de battre les All Blacks en quart de finale. Mais lorsque l'on jette un œil sur le mondial des Français dans sa globalité, le bilan n'est pas reluisant : une défaite en ouverture (17-12) contre une Argentine ultra-dominatrice dans le combat et le jeu au sol. Une victoire, donc, contre la Nouvelle-Zélande en quart de finale (20-18) avant un non-match en demi-finale contre l'Angleterre (dé faite 14-9). Pour parachever l’œuvre, les joueurs de Bernard Laporte explosent en match de classement (34-10) et reçoivent une véritable leçon de rugby par des Argentins au sommet de leur histoire. Les Bleus finissent finalement quatrièmes. Bien triste pour le premier mondial en France.

L'équipe : l'Argentine

Les Argentins avaient tout misé sur le match d'ouverture : bien leur en a pris ! En battant les Bleus au Stade de France, les joueurs de Marcelo Loffreda se sont ouvert les portes des demi-finales. En effet, en terminant premiers de la poule D, les Argentins ont évité un des prétendants au titre en quart de finale. Ce sera finalement l'Écosse, battue 19-13. En demi-finale, les Pumas buttent sur les futurs champions du monde sud-africains (37-13). Coupés en plein élan, ils s'offrent tout de même une sortie avec les honneurs, en étrillant la France en petite finale (34-10). Les Pichot, Hernandez, Ledesma et autres Corletto peuvent garder le sourire : ils compteront parmi les grands messieurs de ce mondial.

Le joueur : Thierry Dusautoir

À l'aube de ce mondial, Thierry Dusautoir ne représentait pas grand chose en équipe de France. Trois capes au compteur et une sélection sur le tard, suite à la blessure d'Elvis Vermeulen. C'est donc sur la pointe des pieds qu'il s'en va prendre part à sa première Coupe du monde. La discrétion ne durera qu'un temps. Si Dusautoir s'est fait remarquer, c'est avant-tout par ses performances en défense : plaqueur infatigable, il touche son graal un soir d'octobre, à Cardiff, en quart de finale contre les All Blacks. 29 plaquages réussis (record en cours) et un essai inscrit. Dusautoir crève l'écran et emmène dans son sillage toute l'équipe de France vers les demi-finales.

Le match : France – Nouvelle-Zélande

Ces All Blacks étaient imbattables. Infranchissables, indébordables, implaquables. Comme à chaque Coupe du monde, en fait. Trois mois auparavant, ils avaient même infligé aux Français leur plus lourde défaite de l'histoire (61-10) en match de préparation. Et pourtant, comme cinq fois sur six, ils ne seront pas champions du monde. Pour la deuxième fois après 1999, c'est la France qui s'offre le scalpe des Néo-Zélandais, après un superbe retournement de situation. En début de match, les All Blacks assument leur statut et le font respecter. Une possession quasi-exclusive de la balle, et 13-3 au tableau d'affichage à la pause. Mais les Français sont définitivement l'équipe la plus imprévisible au monde. Profitant de l'exclusion (sévère) de McAlister, ils inscrivent un premier essai par Thierry Dusautoir, transformé par Lionel Beauxis, ainsi qu'une pénalité du même Beauxis. 13-13 le match est relancé. Un nouvel essai néo-zélandais de So'oialo remet les Blacks en tête, mais c'est finalement la France qui l'emporte suite à un essai de Jauzion sur un superbe travail de Michalak. Malgré la pondération du contexte (performance moyenne des All Blacks, aucune pénalité sifflée contre la France en deuxième période) les Bleus tiennent leur exploit !

L'essai : Yannick Jauzion

68e minute. La France est menée 18-13 au tableau d'affichage. Servi dans un côté fermé par Elissalde, Damien Traille prend l'intervalle, passe les bras et sert Frédéric Michalak à hauteur (à noter un léger en-avant sur la transmission). Le Toulousain accélère, évite d'un saut de puce une cuillère tentée par Brendon Leonard avant de se faire reprendre par Conrad Smith. Dans sa chute il transmet à Jauzion qui conclue. Beauxis transforme et la France prend les devants (18-20). La France file vers les demi-finales.

Le blessé : Marconnet

Les larmes de Marconnet ont marqué la France du rugby. Après s'être cassé la jambe, le 4 mars 2007 lors d'une sortie au ski, le pilier le plus capé de l'histoire du rugby français se lance dans une course contre la montre pour être prêt pour le mondial. Le 21 août, il doit finalement admettre qu'il ne sera pas dans les temps et renoncer. Nicolas Mas prend sa place dans le groupe.

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