Wilkinson: "Sûr de rien"

Par Rugbyrama
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Avant le match décisif face aux Tonga, vendredi au Parc des Princes, la star anglaise Jonny Wilkinson ne fanfaronne pas. Même si le buteur et ouvreur du XV de la Rose estime que le tenant du titre est sur la bonne voie.

Le match contre les Samoa vous a-t-il rassuré?

Jonny WILKINSON : C'était bien de traduire ce que nous faisons à l'entraînement. Nous avons adopté l'approche mentale dont nous parlions avant le match, on a vu des joueurs qui évoluaient sur leurs forces.

Les critiques dont vous avez été l'objet vous ont fait mal?

J.W. : Les commentaires avant coup, c'est difficile. Vous pouvez avoir les meilleures intentions... (Il s'arrête) Je ne pense pas qu'il y avait autant de changements que ça à apporter. Les gars ont réagi, ont su prendre des décisions dans l'urgence.

N'y a-t-il pas le risque que vous pensiez à votre quart avant même d'avoir battu les Tongiens?

J.W. : Dans ce Mondial, on ne peut être sûr de rien. Des équipes comme les Tonga ont fait des matches énormes, comme face aux Sud-Africains. Ils mettront tout. Vous ne pouvez pas vous permettre de jouer au ralenti. Il faut adopter une mentalité de finale de Mondial.

Où les craignez-vous?

J.W. : Ils sont parfaitement organisés et disposent d'un excellent flair, de qualités physiques impressionnantes. C'est une équipe équilibrée: des plaquages magnifiques, une circulation fluide, un plan pré-établi qu'ils tiennent.

Après avoir subi le plaquage très rude du Samoan Brian Lima, vous risquez d'être encore mis à rude épreuve...

J.W. : Pour être honnête, je ne l'ai pas revu. Il peut vous arriver des centaines de choses en match ou à l'entraînement. La seule chose en votre pouvoir, c'est votre performance, vos décisions sur le terrain. Ils sont très physiques. Il faut y répondre par votre propre débauche physique.

Vous ne craignez pas une énième blessure?

J.W. : Non. Vous devez accepter la dimension physique de ce genre de matches. Mais pour jouer avec certains en championnat, je sais que ces gars ont aussi du talent. Pour moi, c'est l'aspect de leur jeu le plus intimidant.

Vous avez notamment joué avec Epeli Taione à Newcastle.

J.W. : Il a la classe. Vous savez qu'à la 79e minute, il est capable de sortir un truc extraordinaire. En tant que 10, avoir un mec comme ça, c'est une sortie de secours. Coincé dans un coin, avec une décision rapide à prendre, de nombreux défenseurs devant, pas d'espace, je me dis: Passe la à Epe, ça va le faire. C'est un talent naturel allié à un cerveau fait pour le rugby.

N'avez-vous pas essayé de trop en faire pour votre retour?

J.W. : Difficile à dire. Je suis le genre à me laisser emporter par une atmosphère. J'adore jouer, tout mettre. Les matches rapides sont toujours plus excitants, plus agréables, même si un 10 tend à être plus important dans des matches lents et tactiques.

Dan Carter rencontre des difficultés avec le nouveau ballon et s'en est plaint. Qu'en pensez-vous?

J.W. : La priorité est de créer des ballons adaptés au jeu à la main. La pire condition c'est quand il y a un temps sec et que le ballon est humide à cause de la rosée ou que vous avez de la sueur sur les mains. Mais cela nous pose des problèmes au but. Je me fiche de rater si c'est à cause de moi. Mais la difficulté, c'est quand vous avez l'impression de bien taper. C'est comme frapper dans un vent instable. Vous en tapez un, ça passe pas. Vous tapez l'autre, ça va dans l'autre sens. A un moment, vous vous demandez: "C'est moi ou pas?". Cela touche le mental dans des matches où vous n'en avez pas besoin.

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