France-All Blacks en questions

Par Rugbyrama
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A quand remonte la dernière victoire française? Les Blacks ont-ils des faiblesses? Voici cinq questions pour mieux aborder la rencontre entre le XV tricolore et le XV néo-zélandais, qui s'affrontent samedi à Cardiff.

1. Quand la France a-t-elle battu la Nouvelle-Zélande pour la dernière fois?

Au siècle dernier. Le 18 novembre 2000 exactement, à l'occasion d'un test-match à Marseille (42-33). Les Bleus l'avaient emporté grâce à trois essais (Garbajosa, Magne, Galthié) et à la botte de Lamaison (5 pénalités, 2 drops). Betsen, De Villiers et Pelous étaient déjà là. Depuis, le XV de France s'est incliné à huit reprises en neuf rencontres, concédant un nul au Stade de France en novembre 2002 (20-20). Durant cette période noire, les Bleus ont encaissé 38,4 points en moyenne, dont la plus lourde défaite de leur histoire (61-10), lors de la dernière tournée de juin. Si on se fie à ce chiffre, il faudra donc marquer plus de 40 points aux Néo-Zélandais pour les battre. C'était d'ailleurs le cas lors des deux derniers succès français (42-33 en 2002 et 43-31 en 1999). Il faudra en revanche faire mieux que les 12,1 points marqués en moyenne depuis ce 18 novembre 2000...

2. Les Néo-Zélandais abordent-ils ce quart dans les meilleures conditions?

La France a trouvé l'Irlande et l'Argentine sur son chemin en poule. Les Blacks se sont frottés ou plutôt ont glissé sur la Roumanie, le Portugal, l'Ecosse et l'Italie: 309 points en quatre matchs, record en Coupe du monde, les Néo-Zélandais n'ont-ils pas eu des échauffements plus que des vrais affrontements, capables de les situer? Pas forcément. C'était déjà le cas en 2003 (Galles, Italie, Canada, Tonga), et, certes dans une moindre mesure, en 1999 (Angleterre, Italie, Tonga). Ça ne les a jamais empêché de rallier le dernier carré, leur plus "mauvais résultat". On pourrait donc s'étendre sur l'aspect extra-sportif car les Néo-Zélandais paraissent décontractés depuis le début de la compétition. Shopping, démonstrations en tout genre, parfois drague pendant les entraînements, les hommes de Graham Henry se dispersent un peu. Très critiqués chez eux pour cette attitude, ils feraient bien de rentrer avec le trophée. De là à dire que certains ont signé en Europe pour s'éviter un retour houleux...

3. La mêlée tricolore peut-elle rivaliser?

Si la question mérite d'être posée, c'est que la différence entre les deux packs est énorme: 83 kg au total en faveur des Blacks. Les Néo-Zélandais, dont tous les joueurs de devant dépassent la barre des 100 kg, pèsent 898 kg sur la balance. Les Bleus, un petit 815 kg. C'est un secteur sur lequel les Français misent pourtant beaucoup pour faire la différence et en choisissant Keith Robinson pour renforcer leur pack en lieu et place de Chris Jack, les Blacks l'ont bien compris. "Dans la tradition du rugby français, beaucoup de choses dépendent de la mêlée. Dominer dans ce secteur, c'est la clef", explique le pilier Carl Hayman. Avantage aux Bleus donc malgré le déficit? Peut-être. Sur le premier tour, la France a remporté 92% des mêlées sur son introduction et 21% sur introduction adverse. La Nouvelle-Zélande atteint le même pourcentage sur ses mêlées mais ne remporte que 7% des mêlées adverses."Les Blacks ont beaucoup progressé dans ce secteur depuis quatre ans et ont aujourd'hui une des meilleures mêlées du monde, résume Jérôme Thion. Mais nous n'avons pas à rougir de la notre."

4. Les Blacks ont-ils des faiblesses?

On les dépeint comme invincibles ou comme des extra-terrestres mais les néo-zélandais ne sont que des joueurs comme les autres qui connaissent également des faiblesses dans le jeu. Un secteur en particulier n'est pas le point fort des Néo-Zélandais, c'est la touche. Par-dessus le marché, Graham Henry a décidé de se priver de son meilleur sauteur Chris Jack, en 2e ligne, pour renforcer son pack avec Keith Robinson. "C'est une touche que nous pouvons perturber, explique Jérôme Thion. C'est même peut-être leur rampe de lancement la plus friable sur le papier". Julien Bonnaire, impérial depuis l'Irlande, a les moyens d'en profiter. Autre problème pour les Blacks, leurs centres. L'entraîneur néo-zélandais fait sans cesse des tests depuis la retraite de Tana Umaga car personne ne s'impose véritablement. Les combinaisons Mauger-Smith, McAlister-Smith, Toeva-Mauger ont été testée pendant le Mondial. Cette fois ce sera Muliaina-McAlister, comme face à l'Italie. Difficile pour les joueurs de trouver des affinités dans ces conditions.

5. Damien Traille et Lionel Beauxis sont-ils les hommes de la situation?

La tactique établie par Bernard Laporte est claire. Occuper le terrain et renvoyer les All Blacks chez eux avec le jeu au pied de Damien Traille et Lionel Beauxis. Les deux hommes ont les meilleurs coups de pied du XV de France, difficile donc de dire qu'ils ne sont pas les hommes de la situation. Ce qui pose problème, c'est que Traille n'a jamais été titulaire à l'arrière chez les Bleus (101 minutes au total malgré tout à ce poste). Il ne s'en soucie guère. "Quand le groupe des 30 a été annoncé, je savais que j'étais là aussi pour suppléer Clément à l'arrière, explique le Biarrot. Je ne suis donc pas lancé comme ça. Je n'arrive pas de nulle part". Et Lionel Beauxis, certes impérial face à la Géorgie, ne sera-t-il pas impressionné par l'adversaire et l'enjeu d'un quart de finale de Coupe du monde du haut de ses 21 ans et de ses 9 sélections? "Il est champion des moins de 21 ans tout de même ! s'exclame Jo Maso. Il a été bon contre l'Ecosse lorsqu'on devait remonter 24 points lors du dernier Tournoi des Six Nations et contre la Géorgie". Dans ce cas...

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