Une période de transition, mais pour quoi faire ?

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L'abandon par les clubs français de leur projet de compétition européenne concurrente pour 2014-2015, suspend provisoirement le conflit qui agite l'Europe du rugby, sans dissiper le flou autour de l'avenir de la Coupe d'Europe.

  • POURQUOI CE REVIREMENT DES CLUBS FRANÇAIS ?

Après avoir clamé haut et fort que la Coupe d'Europe était morte et laisserait la place dès 2014-15 à la Rugby Champions Cup (RCC), les clubs français ont fait un pas en arrière jeudi, se disant prêts à jouer "durant une période transitoire d'une année (...) dans le cadre de la structure actuelle, dès lors que sa gouvernance sera modifiée" et que "la compétition puisse avoir lieu avec les clubs anglais". Les ligues française (LNR) et anglaise (Premiership Rugby) avaient créé la RCC le 22 septembre, après le blocage de leurs demandes de réforme de l'actuelle Coupe d'Europe gérée par l'ERC: passage de 24 à 20 clubs, qualification pour tous sur la base du classement en championnat, nouvelle répartition financière et nouvelle gouvernance avec plus de pouvoir aux clubs. Ce projet n'avait reçu l'adhésion officielle que des provinces galloises. Exception faite de la Fédération anglaise (RFU), restée silencieuse, les cinq autres fédérations actionnaires de l'ERC avaient affirmé leur désaccord.

En coulisses, la Fédération française (FFR) a fermement rappelé à la LNR qu'elle tenait son pouvoir par délégation et qu'elle pouvait le lui retirer pour récupérer en son sein la gestion des compétitions nationales. Une telle mesure aurait mis les clubs hors jeu alors qu'ils sont en train de conclure avec la FFR la convention quadriennale qui fixe notamment les périodes de mise à disposition des internationaux et les indemnisations afférentes. Elle aurait également privé les clubs de la possibilité de renégocier - à la hausse - les droits télé du Top 14 d'ici à la saison prochaine.

  • QUELLE COMPÉTITION L'AN PROCHAIN ?

Les six fédérations avaient proposé le 24 octobre de réformer la Coupe d'Europe dans le sens franco-anglais concernant le format, le mode de qualification et la répartition financière. LNR et Premiership demandent également à être impliquées dans la gouvernance de la compétition: les fédérations se concentreraient sur leurs prérogatives régaliennes (dopage, arbitrage, éthique...) et l'organisation des compétitions (format, qualification, droits TV, marketing...) serait confiée aux clubs. Paul Goze assure avoir obtenu des garanties de la part de la FFR sur le sujet. Mais celle-ci n'est pas seule décisionnaire.

Afin de faciliter les choses, la prochaine saison européenne se déroulerait sur la base existante de l'ERC (amendé sur la gouvernance) mais qui "ne s'appellera pas ERC", a assuré M. Goze. En parallèle, la LNR souhaite la création d'une nouvelle structure pour 2015-16 sur le modèle d'une "association de fédérations" type UEFA, pour remplacer la société commerciale qu'est l'ERC. Son siège devrait être en Suisse. Mais pour l'instant, rien de concret. "Et il me semble compliqué de lancer une nouvelle compétition européenne en 2015-16 alors qu'il y aura la Coupe du monde (septembre-octobre 2015)", a remarqué le président de Premiership Rugby, Mark McCafferty.

  • ET LES ANGLAIS ?

Les clubs anglais ont été les premiers surpris du recul de leurs homologues français. "Cette année de transition est une surprise. Je ne sais pas ce qu'ils ont en tête", a réagi Mark McCafferty. Pour l'instant, la participation des Anglais n'est pas acquise. Car la crise actuelle ne venait pas tant des demandes de réforme franco-anglaises que d'un contrat signé par les clubs anglais avec British Telecom (BT). Premiership Rugby a en effet annoncé en septembre 2012 avoir vendu à BT les droits de diffusion du Championnat d'Angleterre ainsi que des matchs européens des clubs anglais. Or l'ERC, seule habilitée juridiquement à négocier les droits des coupes d'Europe actuelles, a prolongé avec Sky jusqu'en 2018. Liés par ce contrat, les clubs anglais ne peuvent donc pas disputer une compétition non diffusée par BT. Sur ce volet, McCafferty s'est contenté d'indiquer avoir "parlé avec BT". Et l'opérateur "veut savoir exactement ce que la LNR a en tête".

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