Toulon-Saracens, l'avènement des nouvelles puissances

  • Montage Tillous-Borde Farrell - toulon saracens -27 avril 2014
    Montage Tillous-Borde Farrell - toulon saracens -27 avril 2014
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La finale de la 19e Coupe d'Europe opposera le 24 mai Toulon, le champion en titre, aux Londoniens des Saracens, deux puissances émergentes qui incarnent le nouveau visage du rugby européen.

Ce sera la cinquième finale franco-anglaise de l'histoire. La dernière remonte à 2004, lors du sacre des London Wasps face à Toulouse (27-20) mais la confrontation du Millennium Stadium de Cardiff n'aura rien du parfum d'antan. Pour le champion d'Europe Toulon, cette deuxième finale de Coupe d'Europe consécutive en trois participations, est une confirmation de sa fulgurante ascension. Au stade Vélodrome, les Varois ont fait étalage de leur puissance et de leur maîtrise face au Munster, puissance historique du rugby, elle, en pleine reconstruction.

2009, l'année charnière

Rebâti progressivement depuis 2009 par Mourad Boudjellal avec une ossature de "Galactiques", dont les champions du monde Jonny Wilkinson (2003), Bakkies Botha, Danie Rossouw, Bryan Habana (2007) et la fine fleur du rugby international (Giteau, S. Armitage, Hayman, Castrogiovanni...), le RCT s'est fait une place sur la scène française et internationale. Le club varois jouera sa cinquième finale en cinq ans (Challenge européen en 2010, Coupe d'Europe 2013 et 2014, Top 14 2012 et 2013). Il retrouvera les Saracens, équipe au profil similaire dont ils avaient brisé l'élan en demi-finale (24-12) l'an dernier.

Cette année, les Londoniens ont confirmé leur montée en puissance amorcée -comme Toulon- en 2009 et la reprise du club par l'homme d'affaires sud-africain Johann Rupert. En 2011, ils ont remporté leur premier titre de champion d'Angleterre. Le deuxième devrait arriver dans les prochaines semaines. Balayés (22-3) par Clermont en quart de finale de Coupe d'Europe en 2012, maîtrisés (24-12) par Toulon en demie en 2013, ils joueront leur première finale continentale après un parcours de phase finale impressionnant. Les "Sarries" sont d'abord allés s'imposer en Ulster, la meilleure équipe de la phase de poules, en quart de finale (17-15) avant d'imposer son impact physique aux Clermontois, pourtant épouvantails de la compétition, en demi-finale (46-6). Il reste une marche pour que les insolents Saracens, qui agacent les clubs historiques du Championnat anglais (Leicester, Harlequins, Bath...), ne redonne à l'Angleterre une couronne qui lui échappe depuis le titre des Wasps en 2007.

Les Irlandais ne sont plus invités en finale

Cette finale promet des duels titanesques entre deux équipes au registre de jeu assez similaire: Billy Vunipola - Steffon Armitage, Bakkies Botha - Steve Borthwick, Jacques Burger - Juan Smith, Owen Farrell - Jonny Wilkinson, Brad Barritt - Mathieu Bastareaud, Chris Ashton - Bryan Habana... Clermont, qui rêvait de s'affirmer comme nouvelle puissance du paysage européen avec un titre qu'il brigue depuis plusieurs années, les regardera à la télévision. Battus par Toulon en finale l'an dernier, les Auvergnats ont encore échoué dans leur quête de Coupe d'Europe, dans ce qui était la dernière tentative de l'ère Vern Cotter débutée en 2006. Le technicien néo-zélandais prendra les rênes de l'équipe d'Ecosse cet été et Clermont devra repartir en conquête sans lui et en renouvelant un effectif qui semble quelque peu à bout de souffle.

Pour la deuxième année de suite, aucune équipe irlandaise ne sera présente en finale. Mais trois ans après avoir manqué la phase finale pour la première fois depuis 1998, la nouvelle génération du Munster des Murray, Keatley, O'Mahony et Zebo a offert de belles promesses en faisant trembler l'armada toulonnaise. Seule équipe irlandaise et seule équipe à avoir déjà gagné la Coupe d'Europe (en 2006 et 2008) dans le dernier carré, elle tentera la saison prochaine de retrouver les demi-finales. Avec l'objectif de reprendre sa place face aux "nouvelles puissances".

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