Cinq mois pour une solution

  • Trophée H Cup 18 mai 2013
    Trophée H Cup 18 mai 2013
Publié le Mis à jour
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Les phases régulières de la Coupe d'Europe et du Challenge européen s'achèvent ce week-end, les championnats nationaux se terminent dans cinq mois, mais aucune équipe ne sait encore pour quelle compétition continentale elle se qualifiera la saison prochaine.

Trois mois et demi après avoir éclaté au grand jour, le conflit sur la réforme des Coupes d'Europe -qui oppose notamment les clubs anglais aux fédérations des cinq autres nations- est toujours ouvert. En coulisses on s'active, car la fin de saison approche. Des représentants de la Fédération anglaise (RFU) ont rencontré lundi leurs homologues français de la FFR, pour trouver un terrain d'entente. Cette rencontre constitue une nouveauté car la RFU avait été tenue à l'écart des dernières réunions par ses homologues des cinq autres nations.

La Ligue nationale de rugby (LNR), représentante des clubs français mais occupée ces dernières semaines à la renégociation de ses droits TV, entend également "se remettre à fond" pour tenter de débloquer le dossier. Car si les lignes ont bougé, la fracture demeure. Le front sécessionniste formé par les clubs français et anglais, qui avaient annoncé le 22 septembre la création de la Rugby Champions Cup (RCC), compétition dissidente face à la Coupe d'Europe existante, organisée par l'ERC, s'est fissuré. La LNR a en effet accepté le 28 novembre de ne pas lancer la RCC la saison prochaine et de disputer durant une saison "de transition" une Coupe d'Europe toujours placée sous l'égide de l'ERC mais remodelée selon les contours de la RCC: 20 clubs (et non 24 actuellement), système de qualification méritocratique (et non avec des quotas pour clubs irlandais, écossais, gallois et italiens), bénéfices redistribués différemment, et plus grande participation des clubs à la gouvernance du tournoi.

Débats en Angleterre

Les clubs anglais, représentés par Premiership Rugby, campent, eux, sur leur position et veulent jouer la RCC dès la saison prochaine. Noeud du problème, le contrat de diffusion signé unilatéralement par la Ligue anglaise avec l'opérateur British Telecom, qui entre en conflit avec celui que l'ERC a paraphé avec Sky. Les dirigeants du rugby anglais s'interrogent sur la marche à suivre: un boycott comme en 1998-99 ? L'intégration des provinces galloises, devenues leurs alliées, dans un championnat élargi ?

Certains, comme le directeur général de la RFU Ian Ritchie, estiment que l'absence des clubs anglais dans les compétitions européennes la saison prochaine permettrait de libérer neuf dates, et serait bénéfique à l'équipe d'Angleterre en vue du Mondial-2015, qui se jouera sur son sol. Mais l'entraîneur du XV de la Rose, Stuart Lancaster, a récemment affirmé qu'il souhaitait voir ses internationaux disputer une compétition européenne, considérée comme un échelon intermédiaire entre les championnats domestiques et le niveau international.

Guerre intestine galloise

Avant de s'engager la saison prochaine, les Anglais veulent savoir où mènera la "saison de transition", et notamment quelle instance chapeautera la compétition européenne la saison suivante. Alors que le président de la FFR, Pierre Camou, penche en faveur de la Fira-AER qui, sous la tutelle de l'IRB (organe suprême du jeu), gère certaines compétitions continentales à XV et VII, les Anglais souhaiteraient voir impliqué le Comité des Six Nations, organisateur du Tournoi éponyme. La LNR, indifférente aux deux options, laisse la FFR manoeuvrer sur le sujet, a-t-on appris de source proche du dossier.

Au pays de Galles, les provinces, qui ont pris le parti de la RCC, sont en conflit ouvert avec leur fédération (WRU), fidèle à la Coupe d'Europe actuelle. La WRU a d'ores et déjà annoncé qu'elle inscrira quoi qu'il arrive des provinces dans la prochaine Coupe d'Europe siglée "ERC". Reste à savoir si ce seront les existantes (Blues, Ospreys et Scarlets) ou d'autres. Cette divergence s'inscrit sur fond d'une houleuse renégociation entre les "Régions" et la WRU sur leur convention. Les Gallois, en position de faiblesse sportive et financière, ont peu de marge de manoeuvre sur le front européen. Ils devraient suivre la position des Anglais qui ont, eux, la clé du conflit.

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