Le tour de Midi Olympique

  • Louis Picamoles - toulouse connacht - 14 decembre 2013
    Louis Picamoles - toulouse connacht - 14 decembre 2013
Publié le
Partager :

Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la quatrième journée de H Cup. Là, ils reviennent sur les prestations majuscules de Buttin, Picamoles ou O'Connell mais aussi le désamour des Gallois pour leurs provinces.

Ospreys-Castres: 21-12. Vincent BISSONNET

Des installations ultramodernes, un sens du spectacle aiguisé, des stars et des pépites à profusion, Tipuric, Scott Williams et autres Alun-Wyn Jones : sur le papier, le rugby gallois possède tout pour plaire. Pourtant, une fois sur place, cette impression de l'extérieur vole en éclats. Vendredi soir, les Ospreys ont ainsi dominé le champion de France castrais devant 6 000 spectateurs. Rempli à peine au 1/3 de sa capacité, le magnifique Liberty Stadium a offert un visage bien triste, loin, bien loin des scènes de liesse réservées à l'équipe locale de football, promu en Premier League. Le lendemain, les vice-champions d'Europe clermontois ont évolué dans la même indifférence. Seulement 7000 spectateurs au Parc Y Scarlets pour voir les Auvergnats enterrer les espoirs de qualification de Scarlets accrocheurs. Dix ans après l'instauration de ses provinces, le rugby de club gallois inspire avant tout un sentiment de gâchis à l'heure où sa sélection enchaîne les belles performances.

Toulon-Exeter: 32-20

Bernard Laporte n’a certainement pas choisi la vocation d’entraîneur, une fois les crampons raccrochés, pour la facilité de la tâche. A tous niveaux et toutes ambitions, l’activité est une torture pour l’esprit. A Toulon y compris où les problèmes, s’ils sont ceux des riches, ne lui valent pas moins d’hésitations. Celles concernant le poste d’ouvreur sont légitimes. Une heure durant face à Exeter, Matt Giteau a été... lui-même. Tout simplement. Intenable, ébouriffant de facilité pour éliminer ses adversaires sur les appuis et d’aisance technique pour faire jouer ses partenaires autour de lui. Étincelant. Reste que quand Wilkinson est entré, à l’heure de jeu, l’Anglais a répondu du tac o tac. Beaucoup de dynamisme instillé dans sa ligne de trois-quarts, une remise intérieure impeccable pour Drew Mitchell qui amena l’essai de Chiocci et une réalisation personnelle. Vraiment, les choix des compositions de Bernard Laporte ne doivent pas être faciles. Beaucoup d’entraîneurs, pourtant, doivent l’envier secrètement.

Connacht-Toulouse: 9-37. Nicolas ZANARDI

A quoi un retour en pleine lumière peut-il bien tenir ? Parfois rien qu'à un petit doigt... En ce qui concerne Louis Picamoles, le doigt en question fut en réalité celui de Gillian Galan, retourné dans la semaine précédant la réception du Connacht. Un petit bobo lourd de conséquences puisque Picamoles, prévu sur le banc, retrouva de fait une place de titulaire pour ces deux week-end de H Cup. Pour son plus grand bonheur...

En effet, si la défaite à domicile n'avait guère permis de distribuer des lauriers individuels, "Loulou" s'était déjà montré à son avantage face aux Irlandais. Avant de récidiver, et de quelle manière, sur la pelouse de Galway... Monumental sur ses charges qui permirent toujours au Stade d'avancer, auteur d'un essai rageur, Picamoles s'est également signalé sur ses secteurs présumés faibles : en touche, et en défense, avec un abattage tout proche de celui de Dusautoir. Hasard ou coïncidence, Galan fut le seul remplaçant stadiste à ne pas entrer en jeu samedi, la prestation quatre étoiles de Picamoles incitant évidemment le staff toulousain à ne pas prendre le moindre risque... Du tout bon pour le XV de France en vue du Tournoi, à un poste où Damien Chouly, peu convaincant en novembre, se trouve désormais relégué dans l'ombre de Fritz Lee à Clermont ? Il ne faudrait en tout cas pas trop nous pousser pour affirmer que, si Picamoles réalise d'autres sorties de cette veine, le chassé-croisé en bleu des deux meilleurs numéros huit de France devrait connaître de nouveaux rebondissements en février...

Perpignan-Munster: 17-18. Marc DUZAN

Paul O'Connell et Donncha O'Callaghan ont beau avoir grandi ensemble, ils ne semblent pas égaux face à l'usure du temps. Car si Donncha -refoulé sur chaque impact par les Perpignanais samedi après-midi- fut plutôt commun à Aimé Giral, le lion Paul fut quant à lui gigantesque. Impérial dans l'alignement, il se démultiplia surtout en défense pour rattraper Sofiane Guitoune, Joffrey Michel et consorts. A 34 ans, l'ancien capitaine du XV du Trèfle et du Munster (il a aujourd'hui laissé le capitanat à Peter O'Mahony) est plus fort que jamais. Ira-t-il jusqu'à la coupe du Monde 2015 ? La question reste entière, tant le sélectionneur irlandais Joe Schmidt possède en Donnacha Ryan et Devin Toner deux très gros clients au poste de deuxième ligne. Mais lorsque l'on voit l'abattage de POC auprès des rucks, l'ardeur qu'il place dans chacune de ses charges au près, on se dit qu'il serait titulaire dans n'importe quelle sélection du monde...

Scarlets-Clermont: 13-31. Léo FAURE

Jusqu’ici, Jean-Marcellin Buttin vivait un début de saison plutôt moyen. A son crédit, il figure sur l’ensemble des feuilles de match de Top 14 cette saison, profitant de sa polyvalence ailier-arrière pour faire de lui un profil idéal sur le banc des remplaçants, le numéro 22 dans le dos. Comme il semblait le préférer, Buttin n’a jusque-là connu qu’une seule titularisation à l’aile, contre six à l’arrière. Pourtant, à chaque rencontre majeure de l’ASMCA, c’est bien Lee Byrne qui conservait le costume de titulaire. Le Gallois blessé depuis 10 jours et pour les deux prochains mois, Buttin devient d’autorité le titulaire logique. Le moment qu’il a choisi pour sortir ce qui est certainement sa meilleure performance de la saison. Aux Scarlets, le jeune arrière (il fête ses 22 ans ce lundi, alors bon anniversaire!) a retrouvé une bonne partie du tranchant qui l’avait fait international pour sa première saison en professionnel. Très actif en attaque et irréprochable dans le fond du terrain, il a certainement été le trois-quarts auvergnat le plus en vue de la rencontre, avec Nalaga auteur de deux esssais. Une nouvelle qui tombe à pic pour l’ASMCA, qui ne bénéficie par ailleurs que de peu de solutions de remplacement à ce poste, si ce n’est de convertir temporairement Aurélien Rougerie, Mike Delany ou Brock James.

Harlequins-Racing-Metro: 17-3. Grégory LETORT

C'est quand le bonheur ? Dominé au Stoop Stadium par les Harlequins, le Racing-Metro 92 a dit adieu à l'Europe. Au soir de la quatrième journée, le club des Hauts-de-Seine  est relégué à la troisième place de la poule 4 a égalité de points avec la lanterne rouge Llanelli. Le RM92, moins bon de tous les troisième de poule. Autant dire que si l'affaire n'est pas réglée mathématiquement, il ne faut pas se voiler la face : il ne sert à rien de fantasmer sur un printemps continental en H Cup comme en Challenge européen. Un gâchis pour une équipe au tel potentiel. Une équipe qui alignait à Londres Lydiate, Sexton, Roberts et Phillips, quatre Lions. Sur le papier, les promesses sont belles. La première partie de saison a révélé que tout était encore à construire. Quelque part, ce n'est pas triste : c'est rassurant, peu importe le nombre de joueurs de classe mondiale additionnés, une équipe doit toujours se construire. Le dernier Brennus conquis par Castres en était l'exemple même. Avec le Racing-Metro, Travers et Labit y arriveront. Il faut simplement leur laisser le temps.

Montpellier-Leicester: 14-15. Emilie DUDON

40e minute de jeu à Du-Manoir dimanche : le MHR bénéficie d'une cinquième pénalité suite à une nouvelle faute des Anglais dans leur camp. Les Montpelliérains sont bien placés, un peu au-delà des 22 mètres, mais ils décident de la taper en touche. Encore une fois. C'est ce qu'ils avaient choisi de faire également lors des quatre occasions précédentes que leur avait offertes M. Owens. Quasiment déjà éliminés de la course aux quarts de finale, les Cistes souhaitent, plus qu'une victoire sans manière, se rassurer sur le plan du jeu et de l'état d'esprit. Mais l'arbitre gallois tergiverse et un flottement se fait dans le stade... M. Owens consulte en fait son arbitre vidéo, afin de savoir s'il reste assez de temps au chronomètre réel pour jouer la touche avant la mi-temps. Agacé, Benoît Paillaugue fait savoir son impatience au directeur de jeu avant d'être tempéré par Thibaut Privat... Mais le demi de mêlée du MHR se retrouve contraint de tenter cette pénalité assez bien placée, bien qu'un peu à droite des perches. Il la rate. Et Montpellier, au bout du bout, s'incline d'un point à l'issue d'un essai anglais sur la sirène.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?