Le Tour de Midi Olympique

  • Joie Connacht face à Toulouse - 8 décembre 2013
    Joie Connacht face à Toulouse - 8 décembre 2013
Publié le Mis à jour
Partager :

Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la troisième journée de H Cup. Là, ils reviennent sur les félicitations au Connacht, la performance de Bastareaud, le flop du Racing ou l'ambiance de Thomond Park.

Toulouse-Connacht: 14-16. Nicolas ZANARDI

Bien sûr, on a surtout retenu de cet affrontement la défaite on ne peut plus surprenante de Toulouse. Bien sûr que, fort de ses 85 % de victoire à domicile en H Cup et de son invincibilité à Ernest-Wallon cette saison, le Stade se présentait en archi-favori face au Connacht, qui n’avait jamais battu que les Zebre de Parme cette saison. Bien sûr, Toulouse a déjoué en s’offrant sans relâche, tel un bulldozer privé du conducteur, à un premier rideau ultra-fourni... Le problème ? C’est que tous ces "bien sûr" nous ont éloigné de l’évidence sportive. A ce titre, il convient tout bonnement de tirer un grand coup de chapeau à cette équipe du Connacht, pour avoir su renverser tous les pronostics. Bravo donc aux deux anciens, Dan Parks et Craig Clarke, maîtres d’oeuvre du plan machiavélique concocté par Pat Lam. Et félicitations aux Muldoon, Heenan, Marmion, Carr, Henshaw, ainsi qu’à toute cette armée de sans-grades pour avoir remis le rugby à la place qui est la sienne: celle d’un jeu simple, fait de courage et d’envie, mais également d’intelligence. Laquelle consiste également, parfois, à se séparer du ballon par le pied (voire par la passe !) plutôt que de défier son adversaire à grands coups d’épaules…

Racing-Harlequins: 8-32.

Le Racing peut-il réellement tomber plus bas que cela ? A Nantes, les éléments semblaient pourtant réunis. Les dirigeants avaient réussi le pari de leur délocalisation en amenant près de 30000 personnes au stade de la Beaujoire. La compétition semblait sourire aux Franciliens qui, loin des tracas du championnat, étaient invaincus sur les deux premières journées. Et puis… Rien. Encéphalogramme plat. Sans un collectif encore rôdé, le Racing-Métro 92 ne peut pas faire l'économie d'un engagement sans faille. A Nantes, les erreurs individuelles furent légions. Les renoncements au combat choquants. Battu par plus fort mais aussi trahi par lui-même, le Racing ne peut vraiment pas tomber plus bas. Et on commence à se dire qu'à moins d'une réaction rapide et spectaculaire, la saison va être très longue pour le club du président Lorenzetti.

Leicester-Montpellier: 41-32. Grégory LETORT

Il avait l'air d'avoir aimé ce match de Super Rugby. 8 essais et 73 points marqués de part et d'autre: Leicester-Montpellier, affiche de la troisième journée de H Cup a fait passer Fabien Galthié, le boss du MHR par tous les états. La désolation d'abord avec trois essais encaissés par son équipe en seulement quinze minutes de jeu. Puis l'espoir ensuite avec la révolte de ses hommes. Le stress dans les dernières secondes quand son équipe pouvait encore caresser l'espoir d'une victoire avant de perdre son double bonus sur un ultime drop des Tigers. Les regrets enfin au moment de quitter Welford Road. Parce que cette équipe pouvait mieux faire, parce qu'elle a sûrement perdu ses illusions européennes dans les Midlands. Fabien Galthié était quasiment éliminé mais il était souriant. "J'ai passé un bon moment". A l'instant de le commenter, il était pince-sans-rire, un peu béat, un peu évasif. Atypique. Si c'est un rôle, il le joue bien. "Je ne suis pas fou" a t-il répété à de nombreuses reprises. "Je suis serein pour la suite. J'y crois dur comme fer". Il avait des difficultés pour expliquer, il avait juste envie de promettre: "Ça marchera. Je ne sais pas quand, mais ça marchera".

Exeter-Toulon: 9-14. Marc DUZAN

Si à Exeter, les hommes de Bernard Laporte ont repris la tête de la poule 2, ils le doivent en partie à la performance quatre étoiles de leur trois-quarts centre, Mathieu Bastareaud. Surpuissant à l'impact, l'un de ses plaquages provoqua la sortie du maître à jouer des Chiefs, le demi d'ouverture Gareth Steenson, deuxième meilleur réalisateur du dernier Premiership. Visiblement agacé d'avoir été peu utilisé par le staff du XV de France lors de la dernière tournée d'automne, le bulldozer du RCT revient actuellement au niveau auquel il évoluait l'an passé. Dans les couloirs du Sandy Park, loin de se laisser aller à une euphorie coupable, Mathieu Bastareaud déclarait: "Contre Exeter, Bernard (Laporte) nous avait parlé de huitième de finale. Rien n’est joué car il reste trois rencontres. C’est pour l’instant un ballottage favorable, mais il faut rester concentré. Il faudra assurer la semaine prochaine contre une équipe qui n’a plus rien à perdre. Ça va envoyer de partout. A nous d’être prêts".

Munster-Perpignan: 36-8. Jérémy FADAT

La "Red army" est définitivement éternelle. Parce que Thomond Park est unique. Parce que l'ambiance y est aussi exceptionnelle que l'enceinte, plantée de façon presque irréelle entre le centre-ville de Limerick et les campagnes environnantes, est mythique. Parce que le "seizième homme" y est le plus fidèle. Pour toutes ces raisons, la province irlandaise est et restera éternelle. On la disait vieillissante, on la pensait sur le déclin. Que nenni ! Dimanche, Keith Earls, nommé homme du match, a prouvé qu'il demeurait l'un des meilleurs ailiers du continent. Paul O'Connell et ses 34 printemps n'ont cessé d'avancer à l'impact. Sean Dougall, toujours au soutien offensif, ominprésent dans les airs et intraitable défensivement, est sorti de l'anonymat. Casey Laulala a démontré que son élégance ballon en mains n'avait pas d'égal. Et David Kilcoyne a témoigné qu'en Irlande, Cian Healy n'était pas le seul pilier gauche hyperactif dans le jeu courant. Le tout devant 24 000 spectateurs autant enthousiastes et bruyants quand leur équipe attaque que respectueux et silencieux quand le buteur adverse s'élance. Oui, ce Munster-là est éternel. Et l'Usap l'a appris à ses dépens.  

Castres-Ospreys: 15-9. Vincent BISSONNET

On joue la 82e minute de la rencontre. Dans un imprévisible sursaut d'orgueil, les Ospreys entreprennent le siège de l'en-but tarnais. Le suspense atteint son comble car en cas d'essai transformé, les Gallois remportent la partie. Les Castrais dressent les barbelés et sont pénalisés à deux reprises. Au premier coup de sifflet, ils se retrouvent à quatorze, Geoffrey Palis écopant d'un carton jaune. Puis au deuxième, ils se retrouvent... à une centaine sur la pelouse du stade Pierre-Antoine. Les jeunes supporters castrais, croyant à la fin du match, ont en effet spontanément envahi la pelouse. De retour derrière les barrières, ils ont pu assister, quelques secondes plus tard, au dénouement heureux de la partie. Cette scène d'envahissement s'était déjà produite cet automne. On peut légitimement espérer que ces petits couacs dans l'organisation n'incitent pas les dirigeants à empêcher l'accès au terrain. Ces conviviales scènes de liesse, permettant aux supporters et minots de se mêler à leurs joueurs vedettes, font partie intégrante du charme du Castres olympique.

Clermont-Llanelli: 32-11. Léo FAURE

"C’est la victoire des vieux et celle des gros. Celle des vieux gros ? Cela fait un peu trop...". Rejoignant les vestiaires avec un large sourire, le capitaine clermontois Aurélien Rougerie pouvait savourer. Après s’être fait peur une mi-temps, les Clermontois ont fait appel aux gros bras pour retrouver la marche avant et entamer un travail de destruction, dans l’axe. Un jeu direct dans lequel Cudmore (35 ans), Nathan Hines (38 ans), Gerhard Vosloo (34 ans) ou encore Julien Bonnaire (35 ans) ont brillé. La valeur et l’âge sont deux choses bien différentes. Ce n’est pas le capitaine Rougerie, impressionnant toute la rencontre du haut de ses 33 ans, qui dira le contraire.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?