Montpellier: Crise de croissance réussie

Par Rugbyrama
  • Joie Montpellier contre Toulon - 19 janvier 2013
    Joie Montpellier contre Toulon - 19 janvier 2013
Publié le Mis à jour
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La présence du MHR en quart de finale de H Cup vient souligner la destinée d'un club très particulier, longtemps soutenu par les pouvoirs publics dans une ville sans culture rugby. Il a trouvé un mécène de poids. Retour sur une montée en puissance.

Une chose est sûre: tous les supporters de Montpellier se souviendront de ce qu'ils faisaient ce 19 janvier, quand le club a battu Toulon 23 à 3 et a arraché la première qualification en quart de finale de H Cup de son histoire. Et sans une pluie battante et une bise glaciale, le score aurait pu être plus sévère et le MHR aurait pu terminer premier de sa poule. La performance est à mettre en parallèle avec celle de 2011 et la victoire 27-3 contre Toulon (déjà) pour disputer les barrages du Top 14. Cette performance souligne l'incroyable destinée de ce club qui a trouvé sa place dans une ville longtemps rétive au ballon ovale.

En dix ans, cette équipe est devenue une grosse écurie du rugby français, elle a d'abord pris le meilleur sur Béziers et Narbonne (aujourd'hui en Pro D2) et surtout, sur l'Usap qui au début des années 2000 semblait s'affirmer comme le leader du rugby en Languedoc-Roussillon. Il fallait quand même le faire. La trajectoire de Montpellier ne fut pas sans soubresauts bien sûr. Elle fut d'abord le fruit d'un soutien affirmé des pouvoirs publics, de la municipalité et de l'agglomération, une évolution à rebours des autres clubs qui, au même moment, se tournaient vers l'argent privé et le mécénat. Mais il faut reconnaître aux dirigeants de l'époque (et notamment Thierry Perez) le mérite d'avoir rendu le club performant et attrayant et d'avoir permis la construction d'un stade parfaitement adapté (coût: 70 millions, financé par les collectivités). Un si beau stade uniquement dédié au rugby dans une ville de foot, ça n’avait rien d'évident.

Jeune adulte

Après quelques crises, le bijou est resté suffisamment brillant pour qu'un investisseur accepte de s'engager, Mohed Altrad. Ce chef d'entreprise du secteur du bâtiment est arrivé à un moment où le club connaissait des problèmes de trésorerie (3 millions d'euros de déficit), il a permis au club de les surmonter avec au passage de sérieuses frictions en juin dernier avec l'association, propriétaire de la marque. C'était le signe d'un changement de dimension, du passage d'un club géré par une association à un club mené par un homme d'affaire qui entend exercer pleinement le pouvoir que lui confère sa position d'actionnaire majoritaire.

A priori, le choc culturel semble surmonté. Et le modèle Montpellier peut fonctionner à plein régime: un mélange de club capable de faire venir des pointures qui ont goûté au niveau international (Privat, Hape, Beattie, mais aussi Mas pour la saison prochaine) mais qui puise allègrement dans un centre de formation particulièrement fertile: Trinh Duc, Ouedraogo, Tomas, Picamoles (parti depuis à Toulouse), tous internationaux, plus les prometteurs, Bérard et De Marco. La crise de croissance de ce club particulier débouche sur un début de vie d'adulte particulièrement réussie.

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