Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Eurosport
    Eurosport
Publié le Mis à jour
Partager :

Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts des demi-finales européennes. Là, ils reviennent sur la déception des Perpignanais, la non-qualification de Biarritz pour la prochaine H cup, la tenacité du Munster ou encore la nouvelle prestation majuscule de Wilkinson.

Perpignan-Stade français: 22-25. Jérémy FADAT

On appelle ça une fête gâchée. Celle prévue pour la sortie des Nicolas Mas (qui ne jouait toutefois pas car blessé), Robins Tchale-Watchou (même s'il n'était pas dans le groupe), Henry Tuilagi, David Mélé, Adrien Planté, Jérémy Castex, Farid Sid ou Gavin Hume. Sans oublier les Vivalda, Batlle, Bosch et autres jeunes qui vont aussi quitter le club catalan. Tout était prévu : un hommage après le coup de sifflet final, une remise de cadeaux et même un feu d'artifice pour cette dernière à Aimé-Giral. Absolument tout de prévu puisque cette demi-finale à domicile devait amener l'Usap en finale de Challenge européen à Dublin, face au Leinster. L'apothéose d'une saison de reconstruction pour une équipe redevenue séduisante même si elle a échoué dans sa quête de phase finale de Top 14. Tout sauf la fierté du Stade français au bout d'un exercice éprouvant et souvent frustrant. Tout sauf la performance majuscule de Jérôme Porical, l'enfant du pays venu crucifier presque à lui seul son club formateur. A l'arrivée, les Catalans ont bien effectué cet ultime tour d'honneur et assisté aux festivités. Mais assurément, si l'émotion était palpable, le coeur n'y était plus... On appelle ça une célébration au goût amer.

Leinster-Biarritz: 44-16. Grégory LETORT

Retour treize ans en arrière. 1999-2000 : Biarritz vivait alors sa dernière saison dans l'anonymat européen. Dernière saison avant de rejoindre la table des Grands d'Europe. Cette année là, le club basque, sorti d'une poule qui comptait Gloucester, Bridgend et une sélection espagnole, tombait en quart de finale devant 3300 spectateurs à Aguiléra contre Bristol (29-32). Depuis, l'histoire du BO s'écrivait avec les meilleurs. Treize participations consécutives, deux finales (2006, 2010), un statut de tête de série. La saison dernière, le BO avait bien regoûté à la deuxième division européenne mais c'était après avoir été repêché à l'issue de la phase de poule de la H Cup. Repris de justesse, le BO avait capitalisé sur cette bouée de sauvetage, arrachant finalement le titre et obtenant son ticket pour la H Cup. Un an plus tard, il fallait réussir le même coup pour s'offrir une quatorzième participation de rang - meilleure performance d'un club français derrière Toulouse. Héroïque à Gloucester, Biarritz a échoué sur le terrain du Leinster, roi d'Europe en titre, bouté par Clermont en poule. Un défi trop immense. Après 38 minutes, le BO a craqué, encaissant deux essais coup sur coup qui le scieront. Rien d'infamant de perdre contre le Leinster. Mais Biarritz, qui avait sacrifié peut être un peu tôt le championnat en laissant ses cracks au repos à Bordeaux et qui n'avait plus que cette voie pour rêver,  ne sera donc pas en H Cup la saison prochaine. Un coup d'arrêt. Un avertissement : il n'est jamais aisé de revenir en H Cup. Perpignan et le Stade français, autres champions de l'histoire du Top 14 en sont l'exemple le plus criant : le Stade français, après trois saisons en Challenge européen, en vivra une quatrième sauf à battre le Leinster en finale à Dublin. Quant à Perpignan après deux saisons sans H Cup, il ne reverra l'Europe qu'en étant repêché grâce à la finale franco-française Clermont/Toulon et si le Stade français ne l'emporte pas. Pour Biarritz, après Dublin, il faudra éviter le déclin. Serge Blanco va y veiller: "Quand on mérite on y reste. Quand on ne mérite pas, on n'y reste pas. On va repartir, faire en sorte que ce club soit bien, retrouve des couleurs. Ne vous inquiétez pas, on ne va pas aller se flinguer. On va en tuer d'autres avant. (...) On va reconstruire. Mais avant, on va mettre des coups de balais".

Clermont-Munster: 16-10. Léo FAURE

Les louanges qui pleuvent sur les Clermontois en cette fin de saison sont légitimes, infiniment méritées et donnent l’eau à la bouche à l’approche de la dernière ligne droite. Mais le temps de quelques lignes, le Munster et sa performance de samedi, à La Mosson, méritent bien un hommage. Cette équipe est fascinante d’abnégation. Championne d’Europe 2006 et 2008, la province sud-irlandaise a dû encaisser les départs de sa terrible troisième ligne Denis Leamy – David Wallace – Alan Quinlan, de la non-moins brillante première ligne Marcus Horan – Jerry Flannery – Denis Hayes et de ses demis de mêlée Tomas O’Leary et Peter Stringer. Le Munster s’en est relevé. En sortant d’autres joueurs aussi talentueux mais, surtout, en conservant les valeurs qui ont toujours fait sa force: une propension sidérante à combattre et une froide maîtrise d’un jeu simple, pas simpliste. Ronan O’Gara en est la plus belle illustration: à 36 ans et dans l’incapacité de peser physiquement sur les défenses, l’ouvreur aux 128 sélections a distillé tout le match des amours de coups de pieds, amplis d’intelligence tactique. Dans son sillage, le Munster ne fait peut-être rien de révolutionnaire, mais dieu qu’il le fait bien ! Fidèles à leur philosophie, les Rouges d’Irlande ont fait trembler jusqu’à la dernière seconde des Clermontois qui leur étaient pourtant supérieurs dans tous les secteurs. Rien que pour cela, les Irlandais méritent bien un grand coup de chapeau.

Saracens-Toulon: 12-24. Pierre-Laurent GOU

Et un nouveau drop pour l’histoire ! Et tant pis s’il n’aime pas les choses positives qu’ont dit de lui. Dimanche à Twickenham, dans son jardin, Jonny Wilkinson a été une fois de plus époustouflant. Et dire qu’il se pose des questions sur son niveau. A 33 ans, l’Anglais est encore on ne peut plus compétitif et si Toulon doit décrocher un titre ce sera avec lui et pas sans. Voilà les Clermontois prévenus. Ils ont trois semaines pour élaborer un plan anti-Jonny qui, de toute les façons, ne servira à rien. Cela fait plus de dix ans que Jonny règne sur la planète ovale. Et quand il veut quelque chose, il l’obtient très souvent… Rendez-vous est pris le 18 mai à Dublin.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?