Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Bastareaud - Toulon public - 16 décembre 2012
    Bastareaud - Toulon public - 16 décembre 2012
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur le rituel d'avant-match de Toulon, les cadrss du BOPB, la féérie de Dublin ou le talent de l'ailier des Ospreys, Eli Walker...

Biarritz-Connacht 17-0. Grégory LETORT

Fidèle au poste. Comme toujours. Biarritz face à la crise a choisi de sacrifier ses entraîneurs et de s’en remettre au talent de ses joueurs cadres. Vendredi soir face au Connacht, le BOPB s'est présenté dans sa version canal historique. Une colonne vertébrale évocatrice : Benoît August, l'international aux 4 Brennus successifs et au club depuis 2004 ; Imanol Harinordoquy, 82 sélections, deux Brennus, arrivé la même année ; Dimitri Yachvili, onzième saison au club et Damien Traille - présent aussi depuis 2004 - au centre. Et à l'ouverture ? Pas de Matt Berquist, à la réputation flatteuse (doublure de Dan carter puis de Sexton) mais à la fragilité semble-t-il rédhibitoire. Ni Jean-Pascal Barraque, replacé au centre. Mais bien Julien Peyrelongue. Le plus ancien joueur de l'effectif, arrivé en 2000. Toujours soumis à la concurrence et puis finalement toujours plébiscité quand les affaires se compliquent. Fragilisé par sa polyvalence en première partie de saison quand Dimitri Yachvili était absent mais toujours aussi impliqué. Sans mot dire mais sans lâcher prise. Jusqu'ici sa treizième saison au club n'a pas été la plus facile à vivre. Mais cela ne présage rien. Vendredi face au Connacht, il a prouvé que le BO pouvait toujours compter sur lui. Fidèle au poste.

Edimbourg-Racing: 3-15. Arnaud BEURDELEY

Le précieux tryptique conquête-défense-occupation fut longtemps la marque de fabrique du Racing-Métro 92. La base d'un système qui se voulait pyramidal et qui, à chaque nouvelle étape, se développait tant bien que mal. A l'époque, d'aucuns le pointaient du doigt comme une maladie honteuse quand d'autres le brocardaient. C'est pourtant ce fameux tryptique qui a permis aux hommes de Gonzalo Quesada de s'imposer vendredi soir dans la froideur et l'humidité d'Edimbourg. Un retour aux fondamentaux nécessaire et gagnant. Une mêlée emmenée par un Szarzewski dans la droite lignée de sa tournée internationale, une touche réglée avec précision par Antoine Battut, qui s'est même permis de chiper trois ballons sur lancer adverse, et un jeu au pied d'occupation, certes parfois hésitant, mais plus efficace qu'une semaine plus tôt. Surtout, l'arrière Gaetan Germain (4/5), plus à l'aise que Barklay (1/2) dans l'exercice, n'a pas tremblé face aux perches. Quant à la défense, elle est toujours en place, même si il est impératif de souligner l'indigence de l'animation offensive écossaise placée sous la responsabilité de Piers (pronconcé "pire" !) Francis. Bref, aucune raison de s'enflammer – ça tombe bien, ils n'étaient qu'une poignée de spectateurs perdue dans l'immensité de Murrayfield – mais le Racing a su s'imposer grâce à une performance sérieuse et triste à la fois. Mais une victoire qui a quelque chose de rassurant...

Ospreys-Toulouse: 17-6. Nicolas ZANARDI

Ces Gallois ne font généralement rien comme tout le monde. Quand les clubs français ordinaires engagent pour animer leurs avants-matchs des sosies de Claude François, les Ospreys, eux, offrent avant la réception de Toulouse une scène au groupe culte Stereophonics. Sauf que leur public se trouvait à ce moment précis trop occupé à vider ses dernières pintes, contraignant Kelly Jones et sa bande à se produire devant de tribunes désertiques ! La faute, peut-être, à cette corne d’abondance de talents que continue le pays de Galles… Le match de samedi nous en a d’ailleurs offert la preuve. Alors que l’on se demandait encore, voilà trois jours, comment les Ospreys allaient pouvoir pallier le départ de Shane Williams, la réponse nous a sauté aux yeux, en moins d’une minute. C’est ainsi qu’en une seule action, le jeune ailier Eli Walker a scellé le sort du match, d’abord en remontant le ballon sur 60 mètres après un renvoi toulousain, puis en déposant d’un raffût Yoann Huget pour plonger en coin. Et tant pis si, ce jour-là, la performance des Toulousains a frôlé l’indigence. Il faut parfois savoir reconnaître le talent de son adversaire, et celui de Walker ne souffre d’aucune contestation. Les actuels titulaires aux ailes des Diables rouges, George North, Alex Cuthbert ou Lloyd Williams, peuvent d’ores et déjà se méfier de ce drôle de numéro 11, déjà étincelant lors du Mondial des moins de 20 ans en Afrique du Sud…

Leinster-Clermont: 21-28. Léo FAURE

Les Irlandais sont déroutants. Définitivement épicuriens, qui se refusent à l’abattement et cultivent une faculté sidérante à toujours voir le bon côté des choses. Les premières illuminations de Noël à peine sous tension que tout le pays, capitale en tête, bascule dans une fièvre de Noël à vous faire tout oublier. En premier lieu la sinistrose d'une crise économique infiniment plus dévastatrice que chez nous et qui, en trois mois à peine au printemps 2008, a mis deux balles dans la nuque du tigre celtique, symbole du fleuron économique que fut l'Irlande du passage au troisième millénaire. Noël est bien plus fort que tout cela. Et pour s'en convaincre, rien ne vaut un tour dans le centre historique de Dublin. Les pubs, ce n'est pas là un cliché, sont pleins. A la mode sur place, les pulls en laine décorés d'un Père Noël, de rennes et autres lutins pullulent. La Brit'pop qui inonde généralement les lieux a laissé sa place aux chants de noël. Version "Sinatra" pour les plus chanceux. D'autres n'ont droit qu'au phrasé un rien niais de Mariah Carey, dans une version plus sucrée de la contine. On a le pub que l'on mérite. C'est dans ce contexte de féerie "malgré tout" que les Clermontois se présentaient, samedi après-midi, pour un pari  plus qu'osé: battre le Leinster chez lui, devant presque 50 000 Dublinois au cœur braillard. Mais ce Leinster, privé de O'Driscolll, Kearney, Fitzgerald et orphelin de Brad Thorn, est-il toujours celui que l'on encensait comme "la meilleure équipe européenne de tous les temps" au printemps dernier? On ne sait si le résultat aurait été différent si ces trois-là s'étaient mêlés aux festivités. Mais face à ces Clermontois-là, immenses pendant 80 minutes, on souhaite bien du courage à ceux qui se trouveront sur le chemin. Ne reste plus qu'une chose: parvenir à répéter ce niveau de performance. Pas une mince affaire.

Montpellier-Cardiff: 34-21. Bruno FABIOUX

Les Montpelliérains totalisent dix matchs de H Cup. Les six qu'ils ont disputés la saison dernière et les quatre de celle en cours. L'an passé, ils avaient terminé à la dernière place de la poule 3, celle du futur champion, le Leinster. Ils avaient remporté un match à domicile, face à Bath, et y avaient réussi deux matchs nuls, face au Leinster et à Glasgow. Cette année, ils ont perdu à Toulon, battu Sale à Montpellier et deux fois Cardiff. Les hommes de Fulgence Ouedraogo sont donc invaincus en H Cup sur leur pelouse d'Yves-du-Manoir. Invincibilité qui, pour être conservée, passera forcément par une victoire ou un nul face à Toulon lors de la sixième et dernière journée des matchs de qualification. Avant cela, ils tenteront de "gratter" une victoire à Sale et, pourquoi pas, de viser une place de "meilleur deuxième" qui les enverrait en quart-de-finale. Ce qui constituerait un véritable exploit. Le défi est de taille. Mais les Montpelliérains qu'on a vus samedi soir face à Cardiff, quand on sait qu'en plus manquaient des joueurs comme Maximiliano Bustos, Mikheil Nariashvili, Agustin Creevy, Drickus Hancke, Mamuka Gorgodze, Alex Tulou, Benoît Paillaugue, François Trinh-Duc ou Lucas Gonzalez Amorosino, ont montré qu'ils avaient bel et bien la dimension européenne.

Castres-Glasgow: 10-8. Vincent BISSONNET

"Il y avait encore beaucoup de roulements dans l'équipe mais ça continue à gagner car le relais est transmis à chaque fois..." Ce dimanche, le Castres olympique de Matthias Rolland a remporté la victoire de l'abnégation. Ce flambeau de la volonté a été porté par tous, des ailiers Bonnefond et Garvey, au talonneur Mathieu Bonello en passant par Janie Bornman. Dans cette débauche d'énergie perpétuelle, un homme symbolise la motivation extrême: Rémi Lamerat. De retour de blessure après une saison blanche, le trois-quarts centre vient d'enchaîner deux prestations encourageantes. S'il a touché peu de ballons, il a mis un impact et un investissement maximals sur chaque action. Déterminé à revenir au meilleur niveau, le Toulousain de formation n'a pas attendu pour afficher son envie. Ca promet pour la suite !

Toulon-Sale: 62-0. Pierre-Laurent GOU

Toulon, so british. Le rite est immuable. Quel que soit l’affiche, quel que soit la compétition. Les joueurs du RCT ne se réunissent qu’à  trois heures du coup d’envoi. Pas de mise au vert, ou de repas d’avant match ensemble. Non, tel une équipe anglaise, les Toulonnais débarquent à Mayol trois heures avant leur match. Le procédé a été institué sous Umaga, Saint-André l’avait conservé et le pratiquait à Sale ou Gloucester. En revanche, Bernard Laporte a longtemps été un défenseur des mises au vert. Même pour les matchs à domicile. Mais l’an passé, il a débarqué en cours de saison, dans un groupe "so british". Avec ses habitudes. Alors Laporte s’est adapté. Dimanche, sous les coups de treize heures, le pilier gauche Andrew Sheridan gare sa Volkswagen aux couleurs du RCT, dans le parking Mayol. A quinze jours des fêtes, il croise en se rendant au stade, la population toulonnaise qui se presse dans le centre commercial attenant au Stade Mayol. Arrive ensuite, Bruno, Botha, etc. L’un des derniers arrivés, mais ponctuel, est Jonny Wilkinson. Ceci n’empêchera pas les Toulonnais de mettre 62 points aux Anglais de Sale. Respect. 

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