Coupe d'Europe : les nouvelles compétitions prêtes à être déballées

  • Trophée H Cup 18 mai 2013
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Après de nombreuses incertitudes et divers blocages, les nouvelles compétitions européennes sont sur le point d'être validées. "Il n'y a plus d'obstacles majeurs maintenant", a expliqué à l'AFP un négociateur anglais. Explications.

Il n'y a plus que quelques petits détails à régler mais les protagonistes du rugby européen sont formels: les coupes d'Europe de rugby sont prêtes, après de longs mois d'incertitude et de blocage des réformes. "Il n'y a plus d'obstacles majeurs maintenant. La Champions cup va remplacer la Heineken Cup", affirme à l'AFP un des négociateurs anglais, à moins de cinq jours du coup d'envoi des quarts de finale des compétitions actuelles. Mais l'accord tarde à venir. Le projet devait être officialisé mercredi dernier, puis jeudi, puis plus tard. Entre-temps, deux fédérations ont appuyé sur la pédale de frein.

Les Français (FFR) sont désireux de prévenir tout risque de litige futur avec Sky, diffuseur historique des tournois et engagé jusqu'en 2017. Car le problème des droits télévisés a longtemps été la pierre d'achoppement des débats. En juin 2012, les clubs anglais ont unilatéralement signé un contrat avec un autre opérateur, British Telecom (BT), pour leurs matches domestiques et européens. Créant ainsi un conflit juridique entre deux diffuseurs qui se livrent une guerre féroce sur le territoire britannique. Or, de sources concordantes, ils ont finalement trouvé un terrain d'entente pour se partager les rencontres. La FFR a toutefois préféré juger par elle-même en demandant les pièces du dossier. "La FFR n'a plus de raison de ne pas signer car ils ont un duplicata du contrat BT/Sky", assure le même négociateur anglais.

Avant d'apposer sa signature, le président français Pierre Camou entend toutefois prendre le temps de passer en revue tous les détails, et attend notamment une lettre de Sky renonçant à toute poursuite judiciaire pour la résiliation anticipée de son contrat actuel. Autre source de blocage, la Fédération italienne (FIR) a contesté à la dernière minute la répartition financière envisagée, se plaignant d'être la moins bien lotie. Mais cette position a suscité l'agacement et en coulisses, on menace d'organiser les nouveaux tournois sans franchise italienne. Pour le reste, les six Fédérations et les représentants des trois championnats (Top 14, Premiership, Ligue celtique) ont enfin trouvé un point d'équilibre.

Les fondations sont posées

Pour l'occasion, une nouvelle structure devrait être créée, basée à Neuchâtel en Suisse, signant l'arrêt de mort de l'ERC, société organisatrice des compétitions depuis 1995. Le tournoi principal sera ramené de 24 à 20 clubs, comme réclamé ardemment par les clubs français et anglais, qui avaient menacé de faire sécession pour créer leur propre compétition, la Rugby champions cup. Français et Anglais enverront chacun six ou sept clubs, selon le résultat d'un match de barrage organisé dès mai prochain entre les 7e des championnats d'Angleterre et de France.

La Ligue celtique voit de son côté son quota se réduire de 11 à 7 places, ce qui pourrait relancer l'intérêt d'un championnat accusé de servir de simple entraînement à la Coupe d'Europe. Mais chaque pays (Irlande, pays de Galles, Ecosse, Italie) sera assuré d'avoir au moins un représentant. Vingt autres clubs participeront à une deuxième compétition européenne, plus resserrée et composée par les 18 équipes restant des trois grands championnats, et deux invitées. Un troisième tournoi, organisé en septembre par la Fédération européenne (Fira-AER) entre une dizaine d'équipes du continent, pourrait donner accès à ces deux tickets.

Le reversement des bénéfices sera lui aussi modifié: un tiers pour chaque championnat, au lieu de 25% pour les Français, 25% pour les Anglais et 50% pour Celtes et italiens. Cela devrait représenter dans un premier temps un peu plus de 25 millions d'euros pour chaque Ligue par saison, soit 75-80 millions d'euros reversés au total, pour un objectif à terme de 100 millions d'euros. Les clubs gèreront les droits commerciaux, télévisés ou encore les partenariats. Ainsi, les Français, Celtes et Italiens s'emploieront à l'été à vendre la diffusion de leurs matches européens.

Le tout s'effectuera sous l'égide des fédérations, présentées par un négociateur français comme "de vraies autorités de tutelle". Un point qui était non négociable pour obtenir l'aval de l'IRB, organe suprême du jeu.

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