Schmidt : "De l'appréhension et de la peur au Leinster"

Par Rugbyrama
  • Joe Schmidt - Leinster - Janvier 2011
    Joe Schmidt - Leinster - Janvier 2011
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Pour Joe Schmidt, cette demie de H Cup a forcément une saveur particulière. L'entraîneur du Leinster retrouve son ancien club, Clermont, et son ancien acolyte, Vern Cotter. Mais il se méfie beaucoup de l'ASMCA qu'il n'hésite pas d'ailleurs pas à ériger en "meilleure équipe française" du moment.

Depuis votre arrivée au Leinster, ce sera votre troisième rencontre contre l'ASMCA, qu'est-ce que vous ressentez avant ce match ?

Joe SCHMIDT: Nous étions effectivement dans la même poule en H Cup l'an dernier. Dans l'ensemble, j'ai gardé de très bons souvenirs de mon passage à Clermont. J'avais été très bien reçu pour mon retour à Marcel Michelin. Leurs supporters sont très généreux. Mais c'est très important pour nous d'atteindre la finale. La demie risque d'être incroyablement rude, particulièrement sur le sol français. D'autant plus que je pense qu'il s'agit de la meilleure équipe de Top 14 pour l'instant. Il y a de l'appréhension et de la peur de notre côté.

Entretenez-vous des contacts avec votre ancien club ?

J.S: Oui, absolument. Avec Vern déjà, avec qui j'ai entrainé en Nouvelle-Zélande avant d'arriver en Auvergne. Nous sommes de très bons amis, mais c'est aussi le cas avec le manager sportif, Neil McIlroy. Il m'avait beaucoup aidé lors de mon arrivée au club, notamment lorsque je ne parlais pas français. Il y a aussi Alex King, l'entraîneur adjoint, Sébastien Bourdin, le préparateur... Ce sont tous des gens super. C'est agréable de les revoir, mais c'est moins agréable de les affronter en demi-finale, je connais toutes les qualités qu'ils ont...

Vous avez entraîné avec Vern Cotter à Auckland puis à Clermont, vous contacterez-vous avant la rencontre ?

J.S: J'entretiens d'excellents liens avec Vern. La dernière fois que nous avions joué Clermont à Dublin en Coupe d'Europe (en 2010, NDLR), nous avions regardé ensemble Racing Métro-Saracens avant de s'affronter à l'Aviva. Il faisait très froid et il neigeait, et nous, de l'autre côté de la télévision, étions autour d'un verre de vin. Nous n'avons pas souvent le temps de faire des choses comme ça. Mais nous avons aussi passé du temps ensemble cet été en France avec sa femme et ses enfants. Nous avons été associés relativement longtemps ensemble...

Continuez-vous de suivre les performances de Clermont ?

J.S: Totalement. Je fais attention à tous leurs matchs. Mais c'est aussi le cas avec les Blues à Auckland, où j'ai entrainé. Vous savez, dans tous les clubs où vous passez, vous connaissez encore les personnes impliquées dans le club ou le management...

Sur l'équipe, quelles sont les principales différences entre le Clermont que vous avez laissé et le groupe d'aujourd'hui ?

J.S: Je dirais la profondeur. Elle est meilleure qu'à l'époque. Au centre par exemple, Gavin Williams, qui a été capitaine des Samoa pendant plusieurs années, a joué son premier match de la saison contre le Stade Français. Avec lui, il y a aussi Wesley Fofana, devenu un excellent joueur, Aurélien Rougerie, Regan King ou Gonzalo Canale au milieu du terrain...

Vous vivez une saison incroyable (23 victoires, 3 défaites, 2 nuls), vous voyez-vous favoris ?

J.S: Pour Clermont, je pense que jouer à domicile est un énorme avantage. Et puis, les Auvergnats ont gagné à Bordeaux il y a trois ans contre Toulouse. J'étais encore là, nous l'avions emporté 19-9. Ils ont un bon souvenir de Chaban-Delmas, c'est un autre avantage. Jouer en France devrait globalement les aider.

Le Leinster est aussi habitué à participer aux demi-finales de H Cup. Cela peut-il jouer en votre faveur ?

J.S: Je ne pense pas. On parle de l'expérience des gros matchs mais, quand vous avez dans votre équipe des joueurs qui disputent des rencontres internationales en sélection, ils connaissent cette pression. A Clermont, c'est le cas de Julien Pierre, Morgan Parra, Aurélien Rougerie, Julien Bonnaire qui ont disputé la finale de la Coupe du monde, ou de Wesley Fofana qui a réalisé un Tournoi incroyable. Sitiveni Sivivatu a également joué dans un grand nombre de matchs avec les All Blacks. Pour des rugbymen pros, c'est juste une rencontre de très haut niveau de plus.

Que est l'état d'esprit au sein de votre groupe à l'heure actuelle ?

J.S: Il est bon. Mais ça ne compte pas si vous ne passez pas le stade de ces matchs cruciaux. La victoire contre l'Ulster (8-16 à Ravenhill vendredi, NDLR) compte en tout cas dans ce bon état d'esprit. Ils avaient de bons joueurs, une équipe solide. Cela nous influence avant de voyager pour affronter Clermont.

Quel sera, selon vous, le secteur clé de la rencontre ?

J.S: Je pense que les deux équipes ont un jeu similaire. Les deux ont mené dans leur quart de finale, avant de gérer en défense. Je pense que ce secteur sera crucial. La conquête, avec la touche et la mêlée, seront aussi importantes car elles servent de plate-forme pour développer notre jeu. Enfin, la discipline jouera un rôle important. Il faut qu'on fasse attention à ne pas donner trop d'occasion au pied à Brock James, David Skrela ou Morgan Parra qui sont tous les trois d'excellents tireurs. Mais les deux équipes partagent toutes ces qualités. Au pied, nous avons Jonathan Sexton qui tape très bien pour nous, et on espère que ça va continuer. De cette perspective, il y a de la pression des deux côtés.

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